Guadeloupe. Michaël Janas, premier président de la Cour d’appel, veut faire bouger les lignes

À Basse-Terre, l’audience solennelle a été marquée par l’installation de Michaël Janas, nouveau premier président de la Cour d’appel, vendredi 26 janvier.

Magistrat depuis une trentaine d’années, Michaël Janas, 51 ans, a quitté Lyon, 3e juridiction nationale, pour la Guadeloupe, succédant à Philippe Cavalerie. Quatre fois président de juridictions (Angoulême, Coutances, Grasse, Lyon), le nouveau premier président de la Cour d’appel de Basse-Terre a dirigé l’Ecole nationale des greffes. Homme de valeurs, réputé pour son sens de l’écoute et son esprit d’innovation, Michaël Janas sait aussi faire preuve d’endurance : sa participation à plusieurs marathons en est une illustration.

Récemment arrivé en Guadeloupe – son premier poste en Outre-mer -, Michaël Janas s’est déjà imprégné, sur le terrain et aux côtés d’Eric Maurel, procureur général, des enjeux qui guideront sa mission. « La justice doit répondre aux attentes des concitoyens et donner le meilleur, a-t-il rappelé lors de son installation. Le rôle de la justice, c’est d’apaiser la société, les relations sociales qui sont souvent très dures entre les personnes. »

« Je vais continuer à sillonner tout le département. »

Michaël Janas, premier président de Cour d’appel de Basse-Terre.

Les nombreux chantiers à conduire en Guadeloupe ont motivé son choix pour cette juridiction. « Je ne connais pas l’Outre-mer, mais je n’ai aucune idée préconçue. Les premiers pas, je vais les consacrer à écouter, découvrir. Ma méthode est assez simple : j’aime comprendre. Je vais continuer à sillonner tout le département, y compris les Iles du Nord. Puis, collectivement, avec les juges, le procureur général, le barreau…, nous déciderons quoi faire de manière à relever des challenges qui sont extrêmement intéressants avec les moyens dont nous disposerons. L’objectif est d’apporter des réponses à la violence sur le territoire qui préoccupe les Guadeloupéens. »

Les budgets – en hausse – du ministère de la Justice permettront à la Cour d’appel de Basse-Terre de bénéficier d’un poste de chef de cabinet, de sept juges et trois magistrats du Parquet, d’ici 2027. Ce qui ne saurait suffire, mais constitue un bon point de départ pour maintenir la dynamique enclenchée. Michaël Janas a d’ailleurs souligné « l’énorme travail effectué par les équipes » pour réduire les délais.

Pour un tribunal de plein exercice à Saint-Martin

Eric Maurel, procureur général et Michaël Janas, premier président de la Cour d’appel.

Parallèlement, parmi les dossiers qui occuperont le premier président de la Cour d’appel de Basse-Terre, figure la création à Saint-Martin, qui devrait accueillir une Cité administrative et judiciaire en 2026, d’un tribunal de plein exercice que d’aucuns appellent de leurs vœux.

« L’actuel tribunal de proximité de Saint-Martin est confronté à de nombreuses difficultés logistiques, de fonctionnement, de ressources humaines…, commente Eric Maurel, procureur général. L’idée nous est venue avec Philippe Cavalerie, le prédécesseur de Michaël Janas, d’une montée en puissance du tribunal de Saint-Martin. Le contexte est favorable avec la création d’un commandement de gendarmerie, et bientôt, une préfecture de plein exercice. Par ailleurs, le président de la collectivité, Louis Mussington, souhaite qu’il y ait une Maison d’arrêt à Saint-Martin, ce que nous souhaitons aussi. »

Un déplacement à la Dominique est également au programme pour une meilleure coopération judiciaire avec les Etats voisins.

Face à ces chantiers ambitieux, Michaël Janas prévient : « Nous serons patients, mais résolus. »

Cécilia Larney

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