Pour l’édition 2024 du déboulé Kongo Karayib, samedi 10 février, les participants iront des Abymes au Gosier en passant par Pointe-à-Pitre.
Interdit aux moins de 25 ans, le déboulé du samedi gras organisé par le « group-a-po », Le Point d’interrogation focalise toutes les attentions. Déboulé le plus populaire de la saison carnavalesque, Kongo Karayib a rassemblé jusqu’à 10 000 personnes dans les rues. Entretien.
Certains participants viennent de loin, d’autres ont fait de Kongo Karayib leur unique déboulé de la saison carnavalesque. Comment l’expliquez-vous ?
Malick Otrante, responsable de la commission Kongo Karayib au Point d’interrogation : C’est la rançon du succès ! On a pu constater en effet, qu’il y a chaque année des gens qui viennent de l’extérieur de la Guadeloupe pour participer au Kongo Karayib. C’est le principe de ce mas : il est ouvert. Il y en a qui prennent des vacances spécialement pendant cette période. D’autres personnes qui n’ont pas l’habitude de débouler viennent uniquement au Kongo Karayib.
Le déboulé Kongo Karayib reste un temps fort dans le calendrier du Point d’interrogation et du mas en général. En volume, c’est le plus gros déboulé de toute la saison carnavalesque.
Comment est né ce déboulé devenu emblématique ?
Tout a commencé en février 1997. Le Point d’interrogation a voulu proposer un déboulé le samedi gras parce qu’il n’y en avait pas ce jour-là. À l’origine, il n’y avait que du kongo, du « gwo siwo » pour faire un clin d’œil à la Papouasie Nouvelle-Guinée. Puis, au fur et à mesure, nous avons inclus le roucou et les cordes. Ceux qui portent la tenue Kongo sont à l’avant du déboulé et les « Karayib » se placent après les musiciens.
Kongo Karayib a réuni jusqu’à combien de participants depuis sa création ?
Nous avons atteint le pic de participation en 2017 en dépassant les 10 000 personnes. En général, le déboulé Kongo Karayib réunit entre 7 000 et 10000 personnes. Le déboulé étant gratuit et ouvert à tous, sans inscription préalable, la participation est la surprise du jour J ! L’année dernière, il y avait un peu moins de monde suite à l’interdiction aux moins de 25 ans.
À quoi est liée l’interdiction aux moins de 25 ans ?
Il y a eu des débordements et une insécurité grandissante qui nous ont poussés à prendre cette décision. Ce qui est du ressort des parents, nous leur en laissons la responsabilité. L’interdictions aux moins de 25 ans est reconduite cette année.
Comment assurez-vous la sécurité de ce rendez-vous populaire ?
Malick Otrante : Nous sommes accompagnés par les effectifs de la Police municipale de chaque commune où nous passons : Les Abymes, Pointe-à-Pitre, Le Gosier. Nous sommes encadrés par des « signaleurs », comme lors des manifestations cyclistes. Surtout, nous sommes aussi encadrés par un service de sécurité de différents « mas », comme pour la musique : ils sont plus d’une centaine à nous aider pour la sécurité de ce rendez-vous.
Karine Hubert, secrétaire de la commission Kongo Karayib : En amont, la commission dédiée à Kongo Karayib s’occupe des démarches administratives avec notamment une présentation du projet à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, en commission de sécurité pour l’autorisation d’organiser sur la voie publique un événement qui pourrait potentiellement rassembler plus de 5000 personnes.
Malick Otrante : Kongo Karayib est vraiment un mastodonte en termes d’organisation avec des rencontres avec la sous-préfecture, les communes concernées… et le volet logistique déployé sur trois sites : l’esplanade des Abymes pour le départ, le MACTe pour la pause et le ravitaillement offert par Le Point d’interrogation, puis Grand-Baie, au Gosier, pour l’arrivée.
L’édition 2024 de Kongo Karayib est prévue samedi 10 février. Quel sera le circuit ?
Karine Hubert : Samedi 10 février, nous prendrons le départ de l’esplanade des Abymes, en direction de Pointe-à-Pitre, en passant devant Milénis, le CREPS, Vieux-Bourg/Abymes, le boulevard Légitimus, la rue Frébault, la place de la Victoire, Chemin-neuf, avant d’effectuer une pause au MACTe (Pointe-à-Pitre). Depuis l’année dernière, nous ne faisons qu’une seule pause au MACTe. Habituellement, on s’arrêtait à la plage de Bas-de-Fort, mais cette année, l’arrivée se fera à Grand-Baie (Le Gosier).
Propos recueillis par Cécilia Larney
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