Au programme après Lizin Santral, la visite d’une exploitation avicole. C’est Gwadavic, une exploitation d’élevage industriel de poules pondeuses et de production d’œufs modèle. La Ferme de Saint-Jacques, à Anse-Bertrand.
« La filière de l’œuf, tous secteurs confondus, couvre entre 55 et 60% du besoin. On cherche un symbole de la souveraineté alimentaire. Ici, à la Ferme de Saint-Jacques, il me semble que c’est réalisable. La nécessité de s’organiser et de se parler est un gage de sécurité pour la population pour que l’on soit régulier sur la définition du besoin », expose Franck Desalme, directeur de Gwadavic.
Franck Desalme initie le ministre à la filière des poules pondeuses :
La ferme de Saint-Jacques produit plus de 21 millions d’œufs locaux, soit 38% de la production locale.
« La marque Ferme de Saint-Jacques se répartit sur deux sites pour un total de 90 000 pondeuses sur les deux sites réunis », détaille le directeur général.
Mais, Franck Desalme n’est pas seul aux côtés du ministre d’Etat, ministre des Outre-mer qui s’étonne quand Ary Chalus lui signale qu’en huit ans, il n’y a pas eu un seul ministre de l’Agriculture à venir en Guadeloupe, malgré les problèmes agricoles…
Il y a le président d’Iguaflhor, fruits et légumes, Victor Nanette, qui expose les difficultés de la filière, essentiellement liées au renchérissement des intrants et à l’inflation qui fait que les consommateurs achètent plutôt des produits importés, moins chers.
Il y a aussi Philippe Aliane, directeur général des Producteurs de Guadeloupe, les bananiers, qui lance, à l’attention du ministre : « Je souhaite qu’on ne dise plus que nous produisons de la banane à l’exportation. La banane que nous produisons est un produit français que nous vendons sur le marché national. De plus, la banane est le premier fruit consommé en Guadeloupe comme il est le premier fruit apprécié des Français. »
Philippe Aliane :
Autre intervenant, pour l’Iguacanne, le directeur Pôle Canne de l’usine sucrière de Gardel, Cyril Mathieu, qui explique au ministre que l’usine et les producteurs de cannes travaillent la main dans la main pour produire du sucre. Il prend à témoin que l’usine met à disposition 40 000 tonnes de cendres pour amender les champs, mais aussi que les fientes des poules de l’élevage de la Ferme de Saint-Jacques peut servir d’amendement azoté pour les champs… Et que les déchets de production de bananes peuvent nourrir le bétail… C’est donc une synergie entre les filières qui est possible à condition quelles s’organisent.
Cyril Mathieu, directeur Pôle Canne de Gardel :
A l’issue de cette visite, Manuel Valls, qui a marteté que « la souveraineté alimentaire est un impératif » a répondu aux interrogations des médias :
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com