Guadeloupe. Lutte contre le retrait de la côte à Sainte-Rose : 90 enfants plantent des arbustes plage des Amandiers

C’est une jolie opération de reboisement de la plage des Amandiers, à Sainte-Rose. Adrien Baron, le maire de cette commune touristique, a su mobiliser les énergies : les agents municipaux, l’ONF, le Parc national, le Crédit Agricole, et surtout les enfants de l’école primaire de Madame, une section de la commune.

Adrien Baron :

Sainte-Rose à plusieurs plages, entre le bourg et l’entrée de Deshaies, particulièrement belles et propres, mais malheureusement très impactées par le changement climatique. Le trait de côte a tendance rapidement à se déplacer et la plage dont les arbres étaient à cent mètres du bord de l’eau, avec une large bande de sable plantée naturellement de graminées qui retiennent bien le sable, une bande d’arbustes comme des raisiniers ou des catalpas qui ont un système racinaire complexe, qui s’enfonce bien dans le sable, enfin, des poiriers, et puis les cocotiers.

La leçon de protection de l’environnement, par Adrien Baron, ici accompagnée de sa collègue, la maire de Champagney, Marie-Claire Faivre, des agents communaux, des représentants du Crédit Agricole, de l’ONF. @AJV.

Aujourd’hui la bande de sable est réduite à une trentaine de mètres, avec de rares touffes de graminées, plus de raisiniers ni de catalpas, juste des cocotiers. Or, ceux-ci ne peuvent, de par leur système racinaire particulier, retenir le sable.

Montrer l’exemple, le rôle des adultes responsables.

Adrien Baron associe la commune avec le Crédit Agricole qui est la fameuse banque verte, donc celle des agriculteurs mais aussi, depuis quelques années, de l’écologie. Pour ce faire, deux présidents de caisses locales, Yanis Bracas, de la caisse Baie-Mahault-Petit-Bourg et Jacques Crozilhac, de la caisse Sainte-Rose-Lamentin, étaient présents pour soutenir l’initiative de replantation des bords de mer.

Yanis Bracas et Jacques Crozilhac :

Replanter le bord de mer, ce ne peut-être que pédagogique et les enfants scolarisés à l’école primaire de Madame sont les bienvenus : 90 d’entre-eux ont transporté les pots de plantes : catalpas, raisiniers, poiriers, espèces endémique de ces zones de bord de mer. Ils ont ensuite écouté religieusement le discours pédagogique d’Adrien Baron, qui a pu leur faire ue petite leçon de choses, en leur présentant les arbustes (qui grandiront sous la surveillance des agents municipaux du secteur) et en les incitant à demander à leurs parents de protéger la nature lors de leur prochaine sortie à la plage.

Adrien Baron s’adresse aux enfants :

Les enfants ont été sensibilisés par les enseignants de leur école à l’environnement, sa protection, les effets du réchauffement climatique, etc. C’est aujourd’hui, pour ce groupe d’enfants jeunes et volontaires, le moment de mettre en pratique ce qu’ils ont appris à l’école.

Marie Bernier, enseignante à l’école primaire de Madame :

Les enfants sont ravis, qui ont écouté la leçon de choses du maire, les conseils des enseignants. La distribution des pots, celle des pelles, des râteaux, des bêches, sont un moment de réel enthousiasme : ils s’égaient sur l’ensemble de la plage, sur une longue file de plusieurs centaines de mètres, pour planter 90 arbustes qui deviendront grands, permettront de gagner un peu de temps sur le réchauffement climatique, espérer que leurs enfants dans vingt ans, pourront toujours se baigner sur cette plage aux eaux pures, se reposer sous les ombrages… des catalpas, des poiriers…

Des enfants écoresponsables :

Elle a dit

Marie-Claire Faivre est maire de Champagney, petite commune de France qui a ceci d’original, c’est qu’il y a deux siècles, en plein début de Révolution française, les paysans qui composaient la population de ce petit bourg rural ont décidé de mettre dans leurs cahiers de doléances au roi Louis XVI leur souhait que l’esclavage soit aboli.

Ces précurseurs, qui n’ont pas été immédiatement entendus, avait néanmoins mis le sujet à l’ordre du jour. Et l’on imagine la stupeur d’un historien du cru quand, presque deux siècles plus tard, il a retrouvé un des fameux cahiers aux archives, et découvert cette doléance hardie.

Depuis, Champagney a sa Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme, musée bien doté en documents et pièces rares. C’est le premier musée de France sur ce thème.

Mme Faivre et M. Baron, de Sainte-Rose se sont bien entendus lors d’une visite du Guadeloupéen à Champagney. Adrien Baron a donc naturellement invité Marie-Claire Faivre à Sainte-Rose pour célébrer l’abolition de l’esclavage et signer une lettre d’intention de jumelage des deux villes.

Mme Faivre a un territoire petit, Champagney c’est 39 kilomètres carrés, mais parfaitement préservé. Un lac, des forêts, sont jalousement protégés.

Marie-Claire Faivre a apprécié l’inititiave de planter des arbres en bord de mer :

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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