Cap Excellence et ses partenaires ont signé, au cœur de l’agglomération centre, jeudi 13 juillet 2023, les conventions partenariales de la RUCAP (Renouvellement urbain de Cap Excellence).
Ces conventions partenariales encadrent le Nouveau Programme de Renouvellement Urbain du territoire qui concerne essentiellement les communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes. On verra plus loin que Baie-Mahault, partenaire fidèle, n’est pas réellement concerné.
Le préfet de Région Xavier Lefort, Guy Losbar, président du Conseil départemental, Camille Pelage, vice-président de la Région, Harry Durimel, vice-président représentant Eric Jalton — président de Cap Excellence — et maire de Pointe-à-Pitre, Faber Michely, premier maire adjoint des Abymes, Georges Daubin, maire adjoint de Baie-Mahault, Jacques Fayel, président d’Action Logement, Véronique Roule, secrétaire générale de l’ARMOS, porte-parole des bailleurs sociaux, Patrick Sellin, président de l’Etablissement public foncier, occupaient, accompagnés des directeurs généraux ou présidents de la SIKOA, de la SP-HLM, de la SIG, de la SEMSAMAR, de la SEMAG, la table d’honneur installée dans l’école Zébus, morne Ferret, Les Abymes.
Cap Excellence et ses partenaires ont signé là, au cœur de l’agglomération centre, jeudi 13 juillet 2023, les conventions partenariales de la RUCAP, encadrant le Nouveau Programme de Renouvellement Urbain du territoire qui concerne essentiellement les communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes.
Etonnant. Tandis que les invités arrivent lentement — pas facile de garer sa voiture dans ce quartier mêlant vieilles familles guadeloupéennes et populations venues d’ailleurs, dans un tohu bohu de maisonnettes et de cases qui rappellent les faubourgs d’il y a soixante ans — Edgar Férus anime l’avant-scène. Il chante tandis que les invités claquent leurs mains.
Edgar Férus :
Premier intervenant, Harry Durimel, substituant Eric Jalton, président de Cap Excellence, souffrant. Il débute son propos par une ancedote : en se garant non loin du lieu de la rencontre du jour, la présidente de la SEMAG, Betty Armougon, a été interpelé par un individu qui lui a dit de ne pas se garer là parce qu’elle dérange son business. Son business c’est la vente d’herbe.
Plus tard, reprenant la parole en qualité de maire de Pointe-à-Pitre il dira qu’il est fier que, dans les difficultés financières dans laquelle la commune se débat, elle met au pot… 4 millions d’euros !
Harry Durimel :
Qu’est-ce que la RUCAP ? Une opération d’envergure qui devrait impacter environ 15 000 personnes dont la vie est essentiellement axée sur le centre de la Guadeloupe, qu’elles y dorment, qu’elles y travaillent, qu’elles y envoient leurs enfants en milieu scolaire, etc. Voire qu’elles y passent pour aller de ci de là. Véronique Roule, secrétaire générale de l’ARMOS, organisme qui fédère les bailleurs sociaux, a expliqué comment cette opération d’envergure a le soutien de ces bailleurs sociaux qui voient là l’occasion d’intégrer leurs propres projets à un projet d’envergure qui travaillent comme eux, à la cohésion sociale, au mieux-vivre ensemble dans cette zone urbaine concentrée.
Véronique Roul :
Sont concernés par la RUCAP les quartiers prioritaires de l’agglomération, ce qui impactera l’accompagnement de ses populations sur près d’une décennie. En effet, par un investissement global et partenarial de plus de 445 millions d’euros, cette deuxième génération de programme de renouvellement urbain porte une ambition dimensionnée aux besoins de l’agglomération et de la Guadeloupe.
Patrick Sellin a une double casquette, celle de président de l’Etablissement public foncier (EPF) mais aussi de président de la Chambre d’agriculture. Ce qui séduit cet homme de la campagne, c’est que la refonte de ce milieu urbain mal pensé il y a cinquante ans passe par la construction d’habitats à l’échelle humaine — plus de barres, plus de concentrations d’immeubles — et d’espaces verts, de jardins, pour faire droit à cette faim de nature qui est celle des jeunes générations de Guadeloupéens.
Patrick Sellin :
Georges Daubin, représentant de la municipalité de Baie-Mahault, est venu en soutien actif de Cap Excellence. Mais, sa commune n’est pas autrement concernée car, dit-il, « il n’y a pas de quartier prioritaire de la ville » à Baie-Mahault. Ce qu’il regrette, citant des zones qui ne sont pas très favorisées sur un territoire semi-rural plutôt riche.
Georges Daubin :
Faber Michely est premier maire adjoint des Abymes. Sa commune est en pleine transformation depuis l’avènement d’Eric Jalton qui a su où toquer pour obtenir des fonds d’abondance pour transformer sa commune. Cette RUCAP viendra, d’ici 2030, compléter son engagement d’il y a cinq avec l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain, CAP Excellence a porté son ambition sur plusieurs niveaux :
– Finaliser les précédents programmes de rénovation urbaine du territoire : aménagement du canal hydraulique, démolition des tours Gabarre, etc.
– Impulser le processus de renouvellement urbain sur de nouveaux quartiers en besoin,
– Amorcer une dynamique de concertation forte avec les habitants et les partenaires au travers des différentes instances d’animation du programme et en prenant appui notamment sur les conseils citoyens et les associations de quartiers,
– Entamer le processus de relogement dans les nouveaux quartiers voués à la démolition.
Faber Michely :
Le projet RUCAP impacte les quartiers prioritaires et les quartiers de veille active du territoire, et intervient précisément sur 8 secteurs :
– Le « Cœur d’Agglo » composé des quartiers de Vieux-Bourg et de l’Hôtel de Ville aux Lauriers ; ainsi que les secteurs du Morne à Grand-Camp et de Bergevin, qui feront l’objet de travaux de démolition et reconstruction dès 2024, après le relogement des familles concernées,
– Les sites de Gabarre à Lauricisque et Chanzy où la construction de nouveaux programmes de logements diversifiés et commerces est prévue dès 2026,
– Enfin, la ZA Est de Grand-Camp et Les Esses et Quartiers au Raizet, où seront réalisés des travaux d’aménagements divers dès fin 2023.
Jacques Fayel est président d’Action Logement, financier du logement. Pour ce Guadeloupéen au fait des dossiers locaux, l’aménagement se doit d’être avant tout humain et développer la mixité sociale.
Jacques Fayel :
Guy Losbar est attentif à tout ce qui est social. Le Conseil départemental qu’il préside est la collectivité de la solidarité. Cette solidarité a un prix, donc le Département a mis au pot des 445 millions d’euros. 10% de cette somme, sur dix ans, c’est beaucoup mais quand on a décidé d’être moteur d’un développement harmonieux et humain de la Guadeloupe, c’est naturel.
Guy Losbar :
Camille Pelage représentait le président du Conseil régional, Ary Chalus, empêché. Il a dit la volonté de son président et de la collectivité d’impulser un développement économique qui ne peut se concevoir sans aménagement concerté.
Camille Pelage :
Le préfet de Région a conclu ce tour de table. Xavier Lefort a dit es qualité de représentant de le délégation territoriale de l’ANRU son plaisir de voir ainsi associés dans un très grand projet d’aménagement toutes les forces vives de la Guadeloupe.
Xavier Lefort :
La signature de la convention — présignée par le président de Cap Excellence, Eric Jalton — a clos cette rencontre positive.
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com
Les chiffres
Le projet RUCAP c’est :
– 8 secteurs d’intervention
– 1 221 démolitions
– 945 ménages à reloger
– La construction de plus de 1 600 logements diversifiés,
– La réalisation de 5 équipements de qualité,
– Un objectif de mise à l’emploi avec plus de 150 000 heures réservées à l’insertion
– Près de 445 millions d’€ investis dans les QPV
– 18 partenaires signataires sur le projet,
– Une démarche de co-construction avec les habitants et les conseils citoyens
– Un accompagnement de la transformation des quartiers avec un dispositif de Gestion Urbaine et sociale de Proximité
– Un engagement d’1 décennie pour les quartiers prioritaires.