Les autorités prennent les choses en main après le passage de la tempête tropicale Fiona, dans la nuit de vendredi à samedi. Guy Losbar est sur le terrain, Ary Chalus revient au pays, le préfet est en liaison avec Paris et les grands élus. Une situation de crise maîtrisée. L’état de catastrophe naturelle va être déclaré, le président de la République active un fonds de secours exceptionnel…
Le chef de l’Etat a apporté son soutien à la Guadeloupe :
Sur le terrain, ça bouge
Un membre de Motards Passion, une association de passionnés de motos, est retourné donner un coup de main à Rivière-des-Pères : il est stupéfait de l’ampleur de dégâts :
La production d’eau est à 50 % et sera augmentée en fonction de la turbidité sur certains sites. Un retour
progressif de la distribution se met en place. Le SDIS et EDF sont en soutien du SMGEAG pour le rétablissement de l’accès à l’eau pour l’ensemble du territoire.
Ce qu’il faut retenir c’est que la SMGEAG contrôle 26 usines, dont seules 8 sont en activités, 2 de Basse-Terre, 3 du centre, 3 de Grande-Terre. Sur les 221 710 m3 produits habituellement, seuls 89 000 m3 sont disponibles en fin de matinée de dimanche. Les équipes sont sur place pour nettoyer forages et usines.
1 200 usagers sont encore privés d’internet et de téléphone fixe. 20 antennes relais d’Orange sont encore indisponibles soit 80 % des abonnés du sud de la Basse-Terre. Les communes de Saint-François et du Moule devraient être reconnectées au réseau mobile d’ici la fin de journée.
4 000 usagers restent privés d’électricité. EDF précise qu’un tronçon d’alimentation en anomalie, impactant des communes du sud de la Basse-Terre, est en cours de diagnostic.
Seize militaires du 33e régiment ont été déployés en soutien sur le terrain.
Au charbon
Samedi, c’est avec une émotion visible que Guy Losbar, président du Conseil départemental de la Guadeloupe, a entamé le tour des communes impactées par le passage de la tempête Fiona : Petit-Bourg, Goyave, Capesterre Belle-Eau, Gourbeyre.
A Basse-Terre, Marie-Luce Penchard, pour la Région Guadeloupe, a visité le quartier de Rivière-des-Pères, où, depuis l’aube, André Atallah, maire du chef-lieu et ses équipes d’élus et de techniciens, étaient au chevet des habitants choqués par la violence des eaux sorties de la rivière des Pères.
Le pont de la rivière-des-Pères est endommagé. L’inspection technique a révélé des faiblesses. Le pont est inutilisable. Une déviation a été mise en place dans les deux sens au giratoire du Père Labat via la route du littoral (rue de l’abattoir) et la rue Clovis-Renaison jusqu’à la rue du Baron de Cluny (RN2)
Rivière-des-P!ères où la population a commencé le nettoyage :
Des dizaines de familles ont subi des pertes considérables, et nombre d’infrastructures ont également été mises à mal, à Goyave, où des cités ont été inondées, des véhicules irrémédiablement endommages, un pont a cédé sous la pression des eaux, sur l’ancienne route nationale, au niveau de Sainte-Claire.
A Capesterre Belle-Eau, là encore, les dégâts sont considérables, des routes ont été ébranlées, qui se tarderont pas à s’effondrer comme à Marquisat. A la place de la route, il reste une falaise, un trou.
Dès les premiers instants, mesurant l’importance des conséquences du phénomène sur le territoire, le président Losba a mobilisé le SDIS, Routes de Guadeloupe et les services sociaux départementaux pour aider les communes et les populations durement touchées.
L’état de catastrophe
naturelle est essentiel
Immédiatement, des équipes se sont rendues au secours des sinistrés, essentiellement en Basse-Terre, à Pointe-à-Pitre, Les Abymes, Le Gosier, les voies ont été déblayées par Routes de Guadeloupe et des entreprises privées. Les maires ont activés les CCAS pour prendre en charge les malheureux qui avaient perdu leurs biens, voire leur maison.
Guy Losbar a également demandé au Gouvernement de déclarer l’état de catastrophe naturelle et d’accompagner au mieux les sinistrés, en évoquant l’élaboration conjointe d’un plan de reconstruction et bien sûr, le fonds de secours pour les situations d’urgence.
La poursuite de cette démarche exigeant une vision complète de l’étendue des dégâts, Guy Losbar a poursuivi ses visites de terrain ce dimanche 18 septembre, au plus proche de la population, notamment dans les communes du Sud Basse-Terre lourdement impactées. En commençant par Trois-Rivières, puis Gourbeyre, Basse-Terre, Baillif, Vieux-Habitants.
A Trois-Rivières, avec Jean-Louis Francisque, le maire :
A Trois-Rivières, le centre bourg, le square, la route qui va vers le port, le littoral ont été bouleversés par des torrents d’eau et de boue.
Visite de la ville sinistrée :
Partout, il a rassuré les maires, l’état de catastrophe naturelle, il en a l’assurance, qu’il tient des services de Gérard Darmanin, ministre des outre-mer, sera signé cette semaine, après le conseil des ministres de mercredi. Il a obtenu que Jean-François Carenco se déplace en Guadeloupe, cette semaine ou la semaine prochaine.
A Rivière-des-Pères avec André Atallah :
Depuis l’Hexagone où il assistait au Congrès des Régions de France, Ary Chalus s’est tenu informé de l’évolution de la situation, avec plusieurs échanges avec son homologue du Département — pour faire droit au contrat de convergence qui les lie —, et le préfet. lui aussi a obtenu la garantie que l’état de catastrophe serait signé cette semaine.
« Le ministre de l’Intérieur et le ministre délégué aux Outre-mer ont pris la décision d’accélérer la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle », a-t-il fait savoir.
« Je vais demander la réunion de la CTAP, la conférence territoriale de l’action publique, pour gérer la crise en cours comme nous avons géré la crise sanitaire », a dit M. Chalus qui a pris l’avion pour gagner la Guadeloupe aujourd’hui.
A Paris, Gérard Darmanin s’est fendu d’un tweet pour dire qu’il signerait l’état de catastrophe naturelle.
Leurs réactions
Le message du président du Conseil départemental, Guy Losbar :
« Si l’urgence est à la reconstruction, à l’indemnisation des particuliers et professionnels et à
l’accompagnement des collectivités, il faudra dans un second temps penser à mettre en œuvre les outils
de résilience des territoires face à ces risques naturels majeurs, amplifier les politiques publiques de
prévention et renforcer le système assuranciel outre-mer », a commenté Elie Califer, député de la Guadeloupe.
« Les membres de mon équipe et moi-même sommes allés à la rencontre des administrés. L’occasion pour nous de constater l’ampleur des dégâts occasionnés par les pluies torrentielles et les récentes inondations. Face à la situation, et après avoir échangé avec les services du Ministère des outre-mer, nous nous réjouissons d’apprendre que l’état de « catastrophe naturelle » sera reconnu, dès la fin de la semaine prochaine, par les membres du Gouvernement. Ceci devrait permettre aux sinistrés éligibles de prétendre plus aisément à une indemnisation au titre des dommages occasionnés suite au passage de la tempête Fiona. Les agriculteurs, évidemment, sont aussi concernés à cet effet, après expertise agricole. », a souligné Christian Baptiste, député.