Guadeloupe. Les tableaux de Rohner retrouvent des couleurs à la mairie de Basse-Terre

Classées Monuments historiques, les toiles conçues, en 1935, par Georges Rohner pour la ville de Basse-Terre ont fait l’objet d’une importante – et délicate – opération de restauration.

Confiées aux mains expertes de Christine Trescarte et Marie-Noëlle Laurent, restauratrices, 6 toiles commandées par la ville de Basse-Terre au jeune Georges Rohner (1913-2000), peintre réaliste effectuant alors son service militaire au Camp Jacob (Saint-Claude), ont été présentées au public, ce mercredi 26 février, à la mairie de Basse-Terre.

Classées Monuments historiques en 2005, les toiles avaient fait l’objet d’une première campagne de restauration en 2008 et 2009. Puis, certaines avaient nécessité une attention particulière en 2015. Après un intense chantier de restauration de 15 jours, les toiles de grand format affichent à nouveau leurs teintes éclatantes… comme au premier jour, dans la salle des mariages, au salon d’honneur et dans l’escalier qui y conduit.

« Il s’agissait d’un vrai travail d’orfèvre, indique François Derudder, directeur des Affaires culturelles de Guadeloupe. Cette nouvelle campagne de restauration a mobilisé plusieurs compétences, parce que ces objets classés doivent être manipulés avec soin. Nous avons la chance, à la DAC, d’avoir des collaborateurs qui ont travaillé, entre autres, au Louvre, et qui ont des formations initiales similaires à celles des restaurateurs. »

Précieuses… et fragiles

Les 6 toiles restaurées (La Rade de Basse-Terre ou Pêcheur 1, Pêcheur 2, Pêcheur 3, Le Cavalier de Saint-Claude, Le Coupeur de banane, Les Robes créoles ou Les Flamboyants) font partie d’une série de 8 tableaux à l’origine, dont le portrait de Victor Schoelcher, toujours visible dans la salle des mariages, et Porteuse d’ananas, disparu.

L’état altéré des toiles – par l’usure, la poussière, les infiltrations d’eau… – qui a nécessité une opération de restauration préventive rappelle combien ces œuvres, d’une grande valeur historique, demeurent malgré tout fragiles. Basse-Terre, Ville d’art et d’histoire, qui a le privilège d’en être le propriétaire a bien pris la mesure de la responsabilité qui est la sienne pour les préserver.

« Ce patrimoine dépasse la ville de Basse-Terre, reconnaît André Atallah, maire de Basse-Terre. Nous devrons les sécuriser avec un accès limité et une plaque d’information pour éviter qu’elles soient détériorées. Nous envisageons d’installer un capteur d’hydrométrie particulièrement au salon d’honneur où il fait parfois un peu chaud. Nous ferons en sorte de respecter ce patrimoine historique qui appartient à toute la Guadeloupe. »

Christine Trescarte, restauratrice, devant La Rade de Basse-Terre, de Georges Rohner.

Simplement collées aux murs, avant d’être montées sur châssis, les œuvres de Georges Rohner ont été peintes sur de la toile de coton, le matériau dont il disposait en Guadeloupe, à l’époque.

« En plus d’absorber la peinture à l’huile, le tissu en coton est particulièrement sensible aux déformations liées au climat, ce n’est donc pas le support idéal, commente Christine Trescarte, restauratrice. Georges Rohner avait, dès le départ, fait le choix d’une peinture mat. Nous avons restauré les toiles en tenant compte de tous ces éléments. Si on en prend soin, elles tiendront encore plusieurs années ! »

Lors de votre prochain passage à la mairie de Basse-Terre, prenez le temps de les admirer… à bonne distance !

Cécilia Larney

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