Jeudi 12 août, des sapeurs-pompiers de Guadeloupe ont bloqué l’accès à leur caserne, pour que les renforts arrivés de Paris ne puissent pas venir les rejoindre. Ils leur ont nettement fait savoir qu’ils n’avaient pas besoin d’eux pour faire leur travail… Ils ont été reçus par le président du conseil d’administration du SDIS971.
Curieux comportement quand on sait que les sapeurs-pompiers, venus en renfort de Paris, appartiennent à un corps d’élite, habitué à intervenir sur des zones sensibles, quand il faut pouvoir, rapidement, déployer des capacités et expertises éprouvées.
On a vu les sapeurs-pompiers de Paris dans des zones de guerre pour soutenir les équipes soignantes (il ont un statut de militaires et un entraînement de choc), et surtout dans des zones sinistrées par des tremblements de terre.
Les pays qui ont demandé leur envoi se sont toujours félicités d’avoir fait le bon choix. Leur envoi en renfort en Guadeloupe et Martinique est la marque de l’intérêt que manifestent les autorités pour ces régions françaises durement éprouvées par la pandémie à la Covid-19.
Pourtant, sans doute pour la première fois de leur vie professionnelle, ces sapeurs-pompiers se sont vus rejetés par d’autres sapeurs-pompiers, ceux de Guadeloupe.
Immédiatement, le colonel Félix Anténor-Habazac, directeur du SDIS971,a contacté ses autorité de tutelle, le nouveau président du Conseil d’administration du SDIS71, le conseiller départemental Henri Angélique, et Adrien Baron, conseiller départemental, afin qu’il y ait une réunion d’explication avec les représentants du syndicat Force ouvrière à l’origine de ce mouvement.
Deux points ont été abordés, celui d’abord, de l’accueil des renforts. la mise en place très rapide de ces renforts a suscité des incompréhensions qui ont été levées. « Ces renforts viennent soutenir les sapeurs-pompiers de Guadeloupe », ont précisé les autorités. Ce qui est le propre de renforts…
Second point, l’obligation vaccinale. Les agents adhérents à Force ouvrière sont défavorables dans leur grande majorité à l’application de sanctions en cas de non vaccination.
« Sur le plan pratique et compte tenu du faible taux de vaccination en Guadeloupe, on peut s’attendre à perdre une bonne partie de notre potentiel opérationnel », a fait savoir le directeur du SDIS971.
Il faisait état, au cours d’un entretien avec notre rédaction la semaine dernière, d’un ombre toujours croissant d’interventions Covid (plus de trente par 24 heures) sans qu’il y ait eu, jusqu’à présent, un seul contaminé parmi les sapeurs-pompiers, du moins pendant leur service.
Des solutions
vont être trouvées
Une note d’explication sera rédigée et le président Angélique s’est engagé à trouver les meilleures solutions possibles afin de ne pas pénaliser le personnel et ainsi garantir la qualité des secours à la population.
En outre, le président Angélique s’aligne sur la démarche du président de l’Assemblée des Départements de France qui a sollicité auprès du Premier ministre un délai supplémentaire pour l’application de la loi pour tous les SDIS de France.
Le courrier du président de l’ADF au Premier ministre Jean Castex :
Dans la foulée une vidéo d’explication a été produite par le SDIS971 :