Guadeloupe. Les procureurs veulent plus de moyens pour traiter les violences conjugales

Patrick Desjardins, procureur de Pointe-à-Pitre, et Xavier Sicot, procureur de Basse-Terre ont diffusé un communiqué. Ils demandent des moyens supplémentaires pour lutter contre les violences conjugales.

Les violences conjugales, comme le rappelait il y a quelques jours la présidente du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, Hélène Judes, sont quotidiennes en Guadeloupe, comme dans le reste de la France.

Or, si les magistrats du Parquet s’inscrivent dans une synergie avec tous ceux qui luttent contre ces violences conjugales, force est de reconnaitre que la bonne volonté ne suffit plus pour faire face au problème. Il faut des moyens supplémentaires, ceci sur tout le territoire, dans l’Hexagone comme dans les Outre-mer.

Un surcroit de travail et peu de moyens

Ce qui agace nos procureurs c’est que l’institution judiciaire est mise en avant chaque fois qu’il y a ce type d’affaire. Pourtant, le téléphone grave danger, le bracelet anti-rapprochement, les comparutions immédiates, la mise en place d’une évaluation personnalisée des victimes ont été mis en place en Guadeloupe et fonctionnent bien.

Néanmoins, relayant les soucis de la Conférence nationale des procureurs de la République, les deux procureurs soulèvent les manques de moyens.

« Il y a un sous-dimensionnement des services d’enquêtes qui doivent faire face à un nombre très important de plaintes et de signalements, mais aussi un sous-dimensionnement des dispositifs d’accueil et de soins pour les victimes. Ainsi, disent-ils, il n’y a pas d’antenne de médecine légale en Basse-Terre ou à Saint-Martin. »

De plus, les parquets croulent sous les directives. « Depuis janvier 2021, 47 circulaires, dont 10 en matière de violences conjugales, ne pourront mettre en œuvre ces préconisations sans moyens dédiés supplémentaires tant pour les différents acteurs avec lesquels ils travaillent que pour les parquets eux-mêmes. Le recrutement a minima d’assistant(e)s spécialisé(e)s ou de juristes assistant(e)s dédié(e)s spécifiquement à cette grande cause nationale s’avérant indispensable. »

André-Jean VIDAL

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