La délégation d’Okinawa, archipel préfecture du Japon, poursuit ses visites en Guadeloupe. Mardi, ils étaient à Lamentin, plus précisément à l’Habitation Routa.
Ils font le tour de la Guadeloupe, voyage d’étude organisé par le Conseil départemental : ce sont une vingtaine de Japonais de l’archipel d’Okinawa, qui, après une vingtaine d’heures de vol après une escale à Tokyo puis une autre à Paris, ont parcouru les deux tiers du monde pour venir découvrir la Guadeloupe.
Lundi matin, en découvrant le port de Sainte-Rose puis les îlets (Fajou, Caret, Îlet Blanc), la mangrove, ils ont exprimé leurs souhaits d’échanger avec des Guadeloupéens sur les productions locales et leurs éventuels débouchés, la culture, le sport, et surtout la cuisine car ces japonais d’Okinawa détiennent un tant soit peu la recette de la longévité.
Okinawa appartient à un club fermé des cinq zones bleues, là où il y a le plus de centenaires au monde. Et la Guadeloupe recèle des plantes similaires à celles qui poussent à Okinawa.
Mardi, les visites ont permis de découvrir le site de Beauport, volet culturel, puis la distillerie Damoiseau (volet économique), avant une escale en fin de journée à l’Habitation Routa. Là, l’une des visiteuses a parlé longuement d’un bananier particulier et de ses possibilités : donner des fibres qui, tissées, permet de créer des vêtements originaux, les kimono, très prisés au Japon. Le tissu s’appelle le Bashòfu.
La fibre utilisée pour ce textile ne vient ni des feuilles du bananier ni de la peau de banane ! Elle est extraite de la « tige » de certaines espèces de bananier, comme le Musa balbisiana ou encore le Musa textilis par exemple.
Ces espèces sont exploitées dans plusieurs régions d’Asie, aux Philippines, en Indonésie ou encore aux îles Ryūkyū.
Cet archipel du Japon méridional compte pas moins de 160 îles, réparties en deux préfectures, celle de Kagoshima pour les îles du nord (le groupe Amami) et celle d’Okinawa pour les autres îles plus au sud, dont l’île d’Okinawa est la plus célèbre.
On estime qu’il faut environ 200 bananiers pour la réalisation d’un seul kimono !
Accompagnés et guidés par Emmanuel Collette, directeur général de la SICAPAG, Sica fruits et légumes, et Daniel Fergé, membre fondateur de cette Sica, les Japonais ont pu visiter l’exploitation de Bruno Wachter, président de l’Iguacanne.
Là, poussent quelques bananiers propres à créer le tissu Bashòfu.
Daniel Fergé :