Manifestation à Pointe-à-Pitre à l’appel des syndicats et de certains partis politiques, débrayage dans certains secteurs, notamment l’enseignement, ou entreprises. La mobilisation contre la réforme de la retraite, engagée par la Première ministre Elisabeth Borne, fait bouger les lignes. Des débrayages catégoriels viennent se greffer sur cette journée de mobilisation sociale.
Il est rare que certains partis politiques se mêlent aux syndicats, localement, pour défiler ou manifester dans la rue. Le PS, mené par le Premier secrétaire, Olivier Nicolas — Victorin Lurel, sénateur, défilait à son côté —, a rassemblé des militants pour se joindre au cortège dans les rues pointoise, aux côtés de l’UGTG, de la CGTG, de FO, des autres syndicats, notamment de fonctionnaires et les syndicats enseignants.
Pendant ce temps-là, profitant de cette journée (la troisième) de grève « générale », des salariés dans leurs entreprises ont débrayé et manifesté pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Transport : la CGTS immobilisée
Ainsi, les salariés de la CGTS, affiliés au Secteur UGTG Transports, sont mobilisés sur le site de Jaula à Lamentin.
« En effet, disent-ils, depuis le début de l’année 2023 aucune rencontre ne s’est faite avec les élus du CSE, pire la direction a annoncé que la Négociation Annuelle Obligatoire allait débuter au mois d’avril 2023, alors qu’un accord a été signé en 2022 afin que cette dernière démarre dès le mois de janvier 2023. La direction prétextant le non-retour de ses experts comptables afin de savoir où en serait comptablement parlant l’entreprise. »
Les salariés de la CGTS sont mobilisés pour les raisons suivantes :
. Le respect des instances représentatives du personnel en commençant par établir le calendrier annuel des réunions CSE et CSCCT.
. Le paiement de tous les jours de travail, dimanche compris à la fin du mois et non pas le mois suivant.
. La prise en compte des tickets restaurant pour le travail du dimanche.
. Le respect du calendrier des NAO 2023 acté par l’accord signé en 2022.
. L’amélioration des conditions de travail.
Les salariés de la CGTS demandent une rencontre avec la direction pour débattre de ces points.
Deux hôtels en grève
Les salariés de L’Hôtel Canella Beach et de l’Hôtel Creola Beab, affiliés à l’UTHTR-UGTG, sont mobilisés au sein de ces établissements.
Que veulent-ils ? Ils réclament :
. Le respect et l’application de la Convention collective des hôtels de Guadeloupe
. L’Ouverture des NAO de branche
. L’arrêt des licenciements abusifs
. L’abrogation de la Loi du 5 août 2021 relative à l’obligation vaccinale
. le respect du droit syndical.
A Bonne Mère, c’est fermé
Les salariés de l’usine Bonne Mère (fabrication d’alcool) à Sainte-Rose, section Cadet, ont entamé un mouvement de grève à l’appel de l’UGTG.
Ils ont un catalogue de revendications.
Ils entendent avoir satisfaction à leurs revendications :
. Mise en place du Plan de formation pour 2023 à la SIS
. Révision de la prime de panier de nuit pour le personnel de quart, 26,50€
. Révision de la prime de départ à la retraite à la SIS, soit : 10 ans 2 mois de salaire brut, 15 ans 2,5 mois, 20 ans 3,5 mois, 25 ans 4 mois, 30 ans 4,5 mois, 35 ans 5 mois, 40 ans et plus 6 mois
. Réorganisation des heures de bureau pour le personnel administratif pour faire la journée continue le mercredi (7h00 à 14h00)
. Attribution d’une prime d’un montant de 250 € pour le personnel de l’évapo
. Révision des conditions des jours fériés travailler au sein de la SIS
. Révision des qualifications.
Les vigiles du port en grève
Les salariés affectés à la surveillance du Grand Port Maritime de Guadeloupe sont mobilisés à l’appel de la section sécurité de l’UGTG.
Que veulent-ils ? Ces derniers réclament l’entame de discussions avec la société détentrice du marché, la Société Cyno Garde dont le siège se trouve en Guyane.
Ils affirment : « La direction reste sourde à toute rencontre malgré l’envoi de plusieurs courriers. Cette direction a mis en place des pratiques que l’on ne peut que comparer à certaines pratiques… »
Il s’agirait de :
. Pression constante des responsables sur les salariés
. Mise en place de récompense pour des dénonciations
. Augmentation sans discernement, ni concertation des missions des agents
. Menaces systématiques de la part des responsables du GPMG qui mettent en avant la proximité qu’ils ont avec la direction de Cyno Garde.
Les agents affectés sur ce site réclament une rencontre afin d’aplanir ces dysfonctionnements, dans l’objectif de revenir à de meilleures conditions de travail.
Les salariés du commerce débrayent
Les salariés du Secteur Commerce, affiliés à l’UEC-UGTG, ont entamé un mouvement de grève ce jour au sein de plusieurs entreprises :
. MILENIS
. CARREFOUR MARKET ABYMES
. INTERSPORT
. DARTY
. SOGUAVA.
Que se passe-t-il ? Ils sont mobilisés pour les revendications suivantes :
. L’arrêt de toutes les répressions antisyndicales
. L’ouverture des négociations collectives du Commerce et de l’Automobile
. L’application des sanctions prévues pour les organisations patronales ne respectant pas les critères de représentativité
. L’arrêt des ouvertures des grandes surfaces les dimanches et jours fériés
. La résolution de tous les conflits en cours
. L’ouverture de négociations collectives dans toutes les branches professionnelles sur les salaires, l’emploi, la formation, la durée du travail, la protection sociale, la priorité d’emploi des jeunes, des chômeurs et des salariés de Guadeloupe, le fait syndical guadeloupéen, etc
. La réintégration et l’indemnisation immédiate de tous les soignants, des travailleurs du social et du médico-social et les professionnels libéraux suspendus
. Un plan d’urgence pour la formation et l’embauche des jeunes de Guadeloupe
. Le maintien de tous les acquis sociaux
. L’augmentation généralisée des salaires et des minima sociaux.
