Guadeloupe. Les élus ont voté le budget 2024 d’un milliard d’euros

Plénière à la Région Guadeloupe. Les élus étaient présents, et le vote du budget 2024 n’a posé aucun problème, malgré une opposition pugnace, menée par Bernard Guillaume, du groupe Péyi Gwadloup.

Ary Chalus :

Ary Chalus, deux peintures de Karine Gabon magnifiant Maryse Condé installées au pied de la tribune, lit son discours, généreusement consacré à l’écrivaine guadeloupéenne.

M. Chalus demande une minute de silence en mémoire de Maryse Condé, soulignant sa présence à l’hommage national présidée par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, le 15 avril à Paris (Bibliothèque Nationale de France).

Une minute de silence :

« Notre budget primitif 2024 doit s’inscrire dans le cadre national et international. »

Ginette Samson, « femme passionnée », remplace feu Cédric Cornet à son poste de conseiller régional, Loïc Tonton, conseiller régional, lui a succédé à la tête de la Communauté d’agglomération Riviera du Levant (CARL).  Avec Camille Pelage, vice-président, et Louis Molinié, conseiller d’opposition, « jamais il n’y a eu autant de représentants des Îles du Sud siégeant à la Région », lance Ary Chalus.

95% de l’enveloppe des fonds européens alloués à la Guadeloupe ont été consommés.

« L’Europe c’est nous aussi, ne laissez personne décider à votre place : le renouvellement de la flotte de pêche, le soutien à l’agriculture, tout ça c’est l’Europe, qu’on le veuille ou non. »

Ary Chalus se flatte que l’Europe et la Chambre régionale des comptes reconnaissent la bonne tenue des comptes régionaux.

Le président de Région rappelle les efforts consentis, outre les investissements normaux de la Région, pour soutenir les ménages par la contribution au Bouclier Qualité Prix +.

590 millions en investissement, 502 millions en fonctionnement, sur plus d’un milliard de budget global en 2024.

Le campus universitaire de santé, la déviation de La Boucan, la modernisation et la réparation des lycées, des subventions d’équipement à des centres de formation d’apprentissage, le chèque qualification, l’action économique (aide au renouvellement de la flotte de pêche, soutien aux entreprises, aide à la production agricole, accompagnement des actions de recherche et d’innovation, investissement en matière de transport…), autant d’interventions de la Région soulignées par Ary Chalus.

Un budget 2024 « stratégique » qui permettra à la Région Guadeloupe de rester en appui aux communes sur les grandes politiques publiques que sont :
– La réhabilitation de la déchèterie de Capesterre Belle-Eau (500 000 €), la fin des travaux de la déchèterie de Petit-Bourg et permettre l’engagement des travaux de la déchèterie de Trois-Rivières (1 530 000 €)
– Les travaux de renforcement parasismiques des écoles de Pointe- Noire, Port-Louis ainsi que de Vieux-Fort (4,6 millions €)
– La rénovation d’équipements sportifs de proximité comme le stade de Port-Louis (1,8 million €) et la construction des city-stades de Terre-de-Haut et Terre-de-Bas (1 million €).

Ginette Samsom, nouvelle conseillère régionale, est invitée à prendre la parole. Venue des Saintes, elle est l’une des quatre élues des Îles du Sud. Jeune femme déterminée, elle va « mettre son énergie au service » de ses concitoyens.

Ginette Samsom :

C’est la première fois que Terre-de-Haut a deux conseillers régionaux siégeant en même temps (Louis Molinié est ancien maire de Terre-de-Haut). Urbaniste, Ginette Samson reprendra les dossiers de Cédric Cornet.

Loïc Samson, nouveau président de la CARL, fait une déclaration, très simple, digne. « Le plus important, c’est le travail qui va avec la fonction. Il nous faut travailler sur l’action communautaire. »

Loïc Tonton :

« Ces deux « jeunes », affirme Ary Chalus, j’ai été les chercher pour les mettre sur ma liste. »

Josette Borel-Lincertin rappelle qu’elle a reçu Cédric Cornet, en 2010, quand il est devenu conseiller régional. Les conseils fréquents, l’accompagnement permanent au long de sa courte carrière politique. Comment le maire du Gosier répondait rapidement à ses demandes d’intervention. « Il avait un boulevard devant lui… », regrette-t-il.

L’ancienne présidente de Région et de Département, regrette de même, l’envoi d’une bouteille en plastique sur ses collègues par une élue du Gosier. « Qu’elle ait l’humilité de s’excuser devant la Guadeloupe. Qu’elle envoie un message aux jeunes, pour dire qu’elle n’aurait jamais dû faire ce geste… »

 Les deux présidents, du CESER et du CCEE, présentent leurs observations. Pas de risque : ils sont d’accord avec tout.

« Le taux d’exécution du budget s’élève àn79% en 2023. Le CESER, dit Christophe Wachter, président du CESER, encourage la Région à poursuivre ses efforts dans le but d’améliorer ce taux. »

Petite critique, vite évacuée, celle du président du CCEE, Félix Lurel : « Le CCEE suohaite attirer l’attention de l’Exécutif (Ary Chalus) sur la nécessité de disposer de documents de présentation et de synthèse plus complets afin de mieux appréhender la stratégie budgétaire et financière d la Région. »

Il propose qu’un lycée porte le nom re Maryse Condé. A Noter que, jusqu’à présent, outre ce lycée, le nom de Maryse Condé doit être donné, selon Ary Chalus à l’aéroport international Pôle Caraïbe, Selon Eric Jalton, président de Cap Excellence, au futur nouveau Centre des Arts et de la Culture… Attention qu’un trop-plein ne casse l’effet recherché.

Autre critique, à peine esquissée : « Le CCEE se fait le relai de certaines ligues sportives qui n’ont pas reçu de subvention en 2023 au titre des contrats d’objectifs. »

Ary Chalus répond : « Les documents budgétaires sont disponibles. Je vous invite à rencontrer le DGS. Concernant les ligues sportives, toutes les ligues qui ont rempli un dossier ont reçu leur subvention… Certaines ligues et comités n’avaient jamais reçu de subvention. Depuis que nous sommes là, tout le monde a eu quelque chose. D’ailleurs, nous allons revoir comment nos aides sont utilisées… pour éviter les restes à réaliser et rationaliser et pouvoir donner à toutes les ligues et comités, sans gaspiller nos enveloppes budgétaires… »

Pour ce qui est du MACTe, le choix d’un ou d’une nouvelle directrice, sera, dit le président Chalus, « non pas un ou une spécialiste de la culture mais un ou une manager ! »

Il était temps !

Pour ce qui est du CTIG, sous la houlette efficace de Valérie Césarus-Samuel, nouvelle présidente, le budget a été adopté sans difficultés, le petit déficit constaté l’an dernier a été épongé.

Jean-Marie Hubert, premier vice-président, président de la commission de synthèse, lit le rapport de celle-ci.

Le 26 avril, à 15 heures, après une commission permanente, il y aura une plénière dédiée totalement à l’octroi de mer.

Une fois par an, la Direction générale des finances publiques (DGFIP) intervient une fois par an en plénière régionale. M. Schneider, représentant de Jean-Yves Le Gall, directeur régional de la DRFIP, lit le compte de gestion de la payeure régionale, Mme Belin. Il note un nouvel emprunt de 10 millions et un désendettement de 29 millions d’euros.

La capacité d’autofinancement s’élève à 88 millions en 2023, « niveau historiquement haut. » La trésorerie est excédentaire de plus de 50 millions.

Le représentant de la DGFIP rappelle qu’il est à l’écoute des élus pour apporter des informations et donner des conseils sur la gestion des fonds.

Le délai de paiement était, en fin 2023, de 28 jours… souligne ce représentant à l’interrogation de Bernard Guillaume, de Péyi Gwadloup.

« Quand on a des paiements à 28 jours, personne n’en parle… », reproche Ary Chalus en regardant en direction des médias. Qu’il se rassure, c’est fait.

Le compte de gestion est voté à l’unanimité.

Le président Chalus se retire : il s’agit de voter le compte administratif, reflet de sa gestion. Jean-Marie Hubert préside un moment les débats, jusqu’à ce que le vote du compte administratif ait été effectué.

« 2023 a été une année d’exception : il n’y a pas eu à faire d’emprunt puisque nous avons utilisé les fonds européens. Les 10 millions dont on a parlé tout à l’heure, c’était un reliquat de 2022. Là, nous sommes à 5 années d’endettement, 327 millions d’euros au titre de l’investissement. Nous avons bien travaillé. L’épargne brute est à 88 millions, ce qui est exceptionnel. Malheureusement, nous n’aurons plus ces aides de l’Europe, donc la Région va emprunter, nous aurons un endettement augmenté. »

David Janky, directeur financier de la Région, lit le document, chapitre par chapitre, ligne par ligne.

Péyi Gwadloup s’abstient, personne ne vote contre. Chaque chapitre est adopté.

Bernard Guillaume, président du groupe d’opposition : « Nous avons adopté le compte de gestion. Pourquoi nous abstenons-nous ? C’est ne posture politique. 2023 a été une année exceptionnelle. Mais, je suis gêné par un discours qui dit qu’on va bien, c’est tant mieux, j’espère qu’il n’y aura pas de rectification… Mais, il me vient un sentiment de décalage. On ne peut pas s’autosatisfaire en Région que tout va bien avec l’état du pays. Nous avons de graves dysfonctionnements en Guadeloupe, Les routes sont dégradées, des satellites de la Région ne fonctionnent pas. Je dis ça sans polémique. On ne peut pas présenter des chiffres avec une population qui va mal. J’ai du mal à assumer ce décalage. »

« C’est votre droit de vous abstenir… » réplique simplement Jean-Marie Hubert qui énumère les investissements réalisés par la Région pour le bien de tous… alors que ces domaines ne sont pas de la compétence de la Région : les déchèteries, les écoles, l‘eau…

Marie-Luce Penchard veut rectifier l’argument de Bernard Guillaume : « La collectivité n’aurait pas fait les bons choix… S’il y a une collectivité qui apporte sa contribution pour les besoins de la Guadeloupe, c’est depuis l’arrivée d’Ary Chalus. » Elle cite les chèques énergie, la participation aux programmes d’urgence… Les équipements sportifs…

« La ville de Basse-Terre a bénéficié de ces équipements sportifs… », souligne-t-elle ce qui rappelle que Bernard Guillaume est premier maire adjoint de cette cité.

Camille Pelage vient à la rescousse : « Nous faisons des travaux pour le compte des communes. C’est un effort considérable pour venir au secours de ces communes, qui sortent du rouge grâce à l’action de la Région. L’eau aussi : ce n’est pas de la compétence de la Région mais c’est nécessaire pour les Guadeloupéens, les déchèteries aussi, ce n’est pas de la compétence de la Région. Mais, c’est très important pour les Guadeloupéens. »

Jean Bardail, puis Sylvie Gustave dit Duflo, vice-présidents, fustigent l’opposition : « Quand vous étiez la majorité, entre 2010 et 2015, la consigne c’était qu’il fallait casser les reins des maires qui n’étaient pas de votre parti. Avec Ary Chalus c’est une autre façon de faire de la politique : l’ensemble des maires sont heureux d’avoir un Chalus à leur côté. »

Quelques applaudissements.

L’affectation du résultat du compte administratif (58 millions) est votée sans difficultés.

Ary Chalus revient.

Le projet de budget primitif est présenté par David Janky. « Il s’agit d’un budget réaliste », précise le directeur financier.Ce budget c’est 1,093 milliard.Avec une large part consacrée à des investissements : 437 millions d’euros.

Sur ce budget primitif, Bernard Guillaume commente : « Je suis étonné du discours optimiste, Monsieur le président. Je pensais qu’on serait plus mesuré… On nous parle de restriction mais je constate qu’on continue de dépenser… La Région a des disponibilités, des crédits et les dépense, c’est bien. Mais j’espère que le budget sera à la hauteur de ce qu’on nous dit. Est-ce qu’avec des chiffres aussi positifs on peut nous dire que la Région va bien tandis que le pays va mal ? Je ne me sens pas d’assumer des choix qui ne me semble pas judicieux. J’attends des gestes forts pour des Guadeloupéens lambda. »

Vidéo Bernard Guillaume 

Camille Pelage reprend l’opposition sur certains points, demandant de dépasser les postures pour se mettre ensemble sur ces « questions qui pourrissent le quotidien des Guadeloupéens. »

Louis Molinié, de Péyi Gwadloup, veut poser une question : « J’ai bien écouté votre discours : vous dites que vous voulez travailler pour la population. Or, quand on regarde ce qui se dit ici et ce qui se passe à l’extérieur, ce n’est pas la même chose… »

Il regrette « la guerre froide qui va à l‘encontre de ce que vous affichez. »

Réponse d’Ary Chalus : « Bernard (Guillaume) a dit que c’est un bon budget. Mais oui, mais si aujourd’hui, vous dites que nous n’avons rien investi à Terre-de-Haut, c’est des c… J’ai aidé toutes les communes. Les maires le reconnaissent, sauf quelques-uns qui sont muselés. Les trois communes de Marie-Galante, la ville de Basse-Terre, Les Saintes… Et je ne parle pas des travaux qui incombent à la Région parce que c’est de sa compétence. Je parle des travaux que nous faisons et qui ne sont pas de notre compétence. »

Les différents éléments du projet de budget sont adoptés.

Commentaire d’Ary Chalus : « On a un bon budget, a dit l’opposition. Nous avons, pour la première fois, un budget qui dépasse un milliard. »

Le tableau des effectifs, qui doit être joint au budget 2024, est commenté par Bernard Guillaume : « Il y a trois cadres d’emplois qui sont assez bizarres dans leur gestion : les attachés, les rédacteurs, les ingénieurs. On a augmenté le nombre d’attachés contractuels. C’est la même chose pour ce qui est des rédacteurs. Idem pour les ingénieurs. Au bout de six ans, durée autorisée par la loi, que va-t-on faire d’eux ? Ces emplois pourraient être mis au concours pour permettre à des agents de monter… Pourquoi recourt-on aux contractuels ? »

Réponse du DGS, Jean-Louis Boucard : « L’emploi public n’est plus aussi attractif. Il y a moins de jeunes qui veulent passer le concours. Au regard du niveau de technicité demandé aujourd’hui, c’est de plus en plus difficile de trouver des candidats. Nos offres de recrutement restent parfois sans réponse. C’est pour cela que, faute de statutaires, nous avons des contractuels. Et ils ne passent pas les concours… »

« C’est peut-être la fin du fonctionnaire territorial à vie… », commente Ary Chalus.

La communication aux conseillers régionaux relative à l’état annuel des indemnités perçues au titre de l’année 2023 (allocation de conseiller et représentant dans les SEM et autres)… n’est pas publique.  Hélas.

André-Jean VIDAL

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