Les chiffres du trafic passagers aérien transatlantique hors transit, publiés par l’aéroport de la Guadeloupe à fin mars 2022 sont terribles. Cependant, compagnies aériennes comme aéroport pensent que la reprise n’est pas loin, sans néanmoins retrouver ses chiffres de bonne santé avant 2023. Les chiffres et les perspectives sur L’hebdo Antilles-Guyane cette semaine.
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AIR CARAIBES
-75,8% à fin mars 2022 en trafic passagers, pour le 1er trimestre 2022, versus fin mars 2019, pour le 1er trimestre 2019 ; 114 406 passagers à fin mars 2022, pour le 1er trimestre 2022, versus 472 880 fin mars 2019, pour le 1er trimestre 2019
AIR FRANCE
-69,7% à fin mars 2022 en trafic passagers, pour le 1er trimestre 2022, versus fin mars 2019, pour le 1er trimestre 2019 ; 163 423 passagers à fin mars 2022, pour le 1er trimestre 2022, versus 539 251 fin mars 2019, pour le 1er trimestre 2019
LEVEL
– 100 % soit 0 (Zéro) passagers 2022 contre 124 619 fin mars 2019
CORSAIR
-76,6 % à fin mars 2022 en trafic passagers, pour le 1er trimestre 2022, versus à fin mars 2019, pour le 1er trimestre 2019 ; soit 69 337 passagers 2022 versus 295 953 fin mars 2019
AUTRES
-100% à fin mars 2022 en trafic passagers, pour le 1er trimestre 2022, versus à fin mars 2019, pour le 1er trimestre 2019 ; soit 0 (Zéro) passagers 2022 versus 70 007 fin mars 2019
TOTAL trafic transatlantique : 347 166 fin mars 2022 contre 1 502 710 à fin mars 2019, soit un retrait de – 76,9 %
« Une économie dans le rouge vif ! »
Le commentaire de Nicolas Vion, président de l’Union des Industries de l’Hôtellerie de la Guadeloupe est cinglant.
« Avec un recul de plus de 75 % du trafic aérien (près de 77 %), le fonds de solidarité (FDS) mis en avant par le gouvernement comme un soutien fort et exceptionnel à notre secteur, est-il à la hauteur des compensations nécessaires et vitales ?
Beaucoup essaient de survivre et ont peu de souffle pour exprimer leur désarroi face à ceux qui entonnent des cantiques à la JOIE, comme si un week-end pascal durait 365 jours… Hélas !
Le Fonds de solidarité est pour les entreprises aussi, sinon, important que le PGE* pour celles qui l’ont souscrit, or toute la communication semble porter essentiellement sur l’allongement de la période de remboursement à dix ans avec différé, mais les instances nationales sont bien silencieuses, selon moi, sur les défaillances du fonds de solidarité dont les conditions cumulatives et irrationnelles d’attribution conduisent à exclure de très nombreuses entreprises avec :
- L’exigence déraisonnable de perte de Chiffre d’Affaires (CA) d’au moins 50 % et
- Un EBE** négatif, condition d’un illogisme économique criant », affirme-t-il.
Pourquoi ?
Nicolas Vion répond en deux points :
- 1. Une entreprise dont la rémunération de l’entrepreneur est fonction du CA va voir baisser ses coûts de rémunérations, puisque sans CA, la rémunération de l’entrepreneur sera nulle. Son EBE sera beaucoup moins affecté que celle dont l’entrepreneur est salarié.
- 2. Une entreprise soumise à loyers aura de fortes charges qui affecteront son EBE, alors que celle soumise à dividendes ne versera éventuellement aucun dividende, ce qui affectera beaucoup moins son EBE.
Avec une baisse du trafic aérien de plus de 75 %, et contrairement à l’Hexagone, peu de clients arrivent en Outre-mer en train ou en voiture, les Outre-mer se voient fortement affectés par la baisse de la fréquentation et du CA.
Cependant, les entreprises soumises à loyers et Salaires se voient privilégiées par rapport à celles soumises à dividentes et rémunérations professionnelles fonction du CA.
La mesure EBE négatif est inégalitaire, injuste, et discriminatoire, et devrait être corrigée avec effet rétroactif sous peine d’être appréciée comme un « trompe nigauds ».
La Formation préoccupe à juste titre plus d’un acteur économique sur une adaptation à parfaire. Aussi, ne faudrait-il pas attirer l’attention des professeurs de l’ENA pour qu’ils enseignent a minima des raisonnements économiques de niveau de classe élémentaire à ceux appelés à Gouverner, sans sens critique avéré jusqu’ici ? »
Il conclut : « On ne parle plus d’économie verte ou bleue, mais plutôt d’une économie dans le ROUGE VIF ! »