Guadeloupe. Les bons résultats du Grand Port Maritime

Ils auraient pu le faire plus tôt mais une mission d’inspection a retardé l’événement : Marie-Luce Penchard, présidente du conseil de surveillance, et Jean-Pierre Chalus, président du Directoire du Grand Port Maritime de Guadeloupe (GPMG) ont présenté le bilan de 2022 et la stratégie à mettre en œuvre pour transformer les infrastructures de la Pointe Jarry en hub.

La dernière fois qu’on a longuement entendu parler du GPMG, c’était par Rodolphe Saadé, p.-d.g. de CMA-CGM, 5e transporteur mondial, qui disait qu’il fallait que le GPMG, la Région, l’Etat accélèrent le mouvement et évitent de rater le passage du train de la modernité.

En effet, ce visionnaire souhaite — mais les souhaits d’un tel tycoon sont quasiment des recommandations — que les ports de Pointe-à-Pitre pour l’Amérique centrale et la Caraïbe, de Fort-de-France pour le sud de la Caraïbe et l’Amérique du Sud deviennent des hubs.

Nous y reviendrons.

Marie-Luce Penchard, présidente du conseil de surveillance du GPMG :

De bons chiffres

Le GPMG, c’est Pointe-à-Pitre pour la croisière, Pointe Jarry pour les conteneurs, les vracs solide et liquide, le ro-ro (transport roulier), le pétrolier, etc. Basse-Terre pour le fret en vrac, un peu de croisière, du transport de passagers. Folle-Anse à Marie-Galante pour le sucre, le rhum, du vrac.

En 2022, le trafic de marchandises a été de 3,85 millions de tonnes, en augmentation de 9% par rapport à 2021, soit 235 699 équivalents vingt pieds (EVP), dont 50 732 EVP transbordés dont pas pour la Guadeloupe et réembarqués pour une autre destination, en baisse de 17%.

Le nombre de passagers a augmenté de 46% par rapport à 2021 : 826 108.

Des investissements en 2022

Les investissements sont de 13,5 millions d’euros en 2022, 82% pour Jarry, 12% pour Pointe-à-Pitre, 5% pour Basse-Terre, 1% pour Folle-Anse.

Qu’a-t-on fait de cette somme ?

5,6 millions d’euros pour faire l’extension du pars Reefer, comprenant 320 prises pour des conteneurs frais ou froids, passés à 620 prises.

2,2 millions d’euros pour réhabiliter l’étalier des portiqueurs avec la création d’une zone de confinement et la réhabilitation de l’existant ?

5 millions d’euros pour renforcer la performance des trois plus vieux portiques (il y en a quatre). Améliorer l’exploitation c’est conserver l’intégrité des portiques en remplaçant tout ce qui doit l’être afin de maintenir le niveau de fiabilité et la disponibilité des portiques. La moindre panne, ce sont des heures de perdues pour l’exploitation.

1,1 million d’euros pour le bassin ZCI, bassin où arrivent toutes les eaux de ruissellement, chargées en polluants. D’une longueur de 200 mètres pour 15 de large c’est 2 800 m3 de contenance. La membrane d’étanchéité a été remplacée en 2021, la voirie a été faite en 2022.

150 000 euros pour quatre bornes incendies avec un débit de 60m3/heure (utilisation d’eau de mer) pour assurer la sécurité lors des opérations de soutage (transfert de carburants d’un bateau-citerne à un navire).

1,2 millions pour l’aménagement global Darse-quai-siège, avec démolition de la Canne à sucre, de l’immeuble de la douane, démolition prochaine (avant juin) de l’ancien immeuble des Affaires maritimes.

376 000 euros pour couvrir la gare maritime de Bergevin de cellules photovoltaïques qui vont alimenter des bornes pour voitures électriques, donc réduire l’impact environnemental du GPMG et couvrir 40% des besoins électriques de la gare maritime (450 000 kwh/an).

600 000 euros pour enlever des épaves de bateaux dans la baie (pour 29 c’est fait, reste une soixantaine).

800 000 euros : reconquête de biodiversité en réorganisant, entre autres opérations vertueuses, le mouillage au nord de l’îlet Cochons, avec des corps morts connectés. On voit qui vient s’y amarrer…

900 000 euros pour toiletter Basse-Terre en enlevant des blocs de béton, des ferraillages…

81 000 euros pour Folle-Anse où un toilettage là encore a été fait.

Toujours plus d’investissements en 2023 et après

2023 sera l’année de l’accélération des investissements : 55 millions seront consacrés à des travaux d’extension du quai 12, l’aménagement de l’entrée du terminal, le réseau incendie de Jarry, la couverture photovoltaïque du bassin et l’adaptation des infrastructures de la filière conteneurs.

Ce qui recouvre, pour les années à venir — avec 460 millions sur cinq ans —, l’augmentation de la capacité d’accueil en termes de tailles de navires et de stockage de conteneurs. Il faut rallonger le quai 12, creuser pour avoir plus de profondeur, les navires plus grands étant aussi plus lourds, donc plus enfoncés dans l’eau. Il faut de même faire des terre-pleins pour mettre plus de conteneurs en dépôt si l’on veut faire de Pointe-à-Pitre un hub susceptible de recevoir deux fois plus de conteneurs, ce qui ne veut pas dire que ces conteneurs soient destinés à la Guadeloupe…

Pour décarboner le transport maritime, à tout le moins, en escale, il faut plus d’énergie électrique pour que les bateaux à quai coupent leurs moteurs et soient alimentés par le réseau électrique. Un paquebot, c’est 9 000 personnes, l’équivalent d’une petite ville. Dans l’état actuel des choses, ce serait difficile d’alimenter le bateau et la ville de Pointe-à-Pitre. Simple exemple. Il faut donc accentuer la transition énergétique.

Jean-Pierre Chalus, président du Directoire du GPMG :

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