Figure incontournable de l’industrie rhumière guadeloupéenne, Léopold Reimonenq nous a quitté samedi matin, à l’âge de 92 ans.
Il était le neveu du fondateur de la distillerie, Joseph Reimonenq. Léopold Reimonenq totalisait plus de 70 ans de métier dans le secteur de la canne et du rhum. D’abord agriculteur, puis distillateur et maître chais depuis 1950, il a créé, avec Michel Etevenon sur une idée de Louis Claverie, lui aussi fondateur, la Route du Rhum.
En 1960, Léopold Reimonenq, qui exploite la distillerie depuis quelques années, fait construire un bâtiment tout proche de la colonne de distillation et de la cour à cannes, où il installe une centaine de fûts. C’est le début d’une grande et belle aventure dans le vieillissement des rhums.
Malheureusement, en 1970, la distillerie brûle et il faut la reconstruire. Léopold Reimonenq parcourt le monde, ramène des idées pour améliorer ses installations. En 1974, c’est reparti : la distillerie fume.
Cinquante ans plus tard, Léopold Reimonenq était fier de montrer son trésor, près de 1 500 fûts contenant des rhums de vingt, trente ans d’âge.
Il fallait le voir, en bottes de travail, chemisette à carreaux, chapeau de paille vissé sur la tête, faire visiter sa distillerie. Là, celui qui se surnommait « le pape du rhum » pouvait parler pendant des heures du principe de la distillation, faire admirer les cannes fraiches au broyage, le jus de canne coulant des moulins, le travail des levures naturelles qui transformaient le jus et alcool, la colonne de distillation, avec son grand volant, comme la barre d’un immense bateau à voile.
Léopold Reimonenq avait créé, au fil des ans, deux attractions qui comptent au nombre des sites les plus visités : le Musée du Rhum et le Musée des insectes et papillons du monde.
C’est, entouré des siens, que Léopold Reimonenq s’est éteint, doucement, au petit matin.
Nous présentons nos plus sincères condoléances à la famille de Léopold Reimonenq.
