Guadeloupe. Le violeur et meurtrier de Francine Régent-Talbot veut sortir de prison

Roger Sobers, dit Sobéso, 67 ans, violeur et meurtrier de Francine Régent-Talbot, en 1982, condamné à la perpétuité il y a 41 ans, demande à être libéré. Il a intenté une action en justice contre l’Etat.

Le 19 septembre 1982, la Guadeloupe était confrontée à l’horreur totale : une jeune fille de 19 ans, Francine Régent-Talbot, était retrouvée morte derrière le lycée de Baimbridge.

Les enquêteurs déterminaient que la jeune fille était allée cueillir des fruits — des surettes — quand un ou des agresseurs l’avaient violée, torturée et tuée.

L’agresseur était identifié et interpellé avec son complice. Le violeur, c’était Roger Sobers, dit Sobéso, 25 ans, ressortissant de l’île de la Dominique. Le complice, peut-être celui qui a tué, ceci reste flou, c’était Tony Michel.

Tous deux étaient conduits sur les lieux de leur crime pour une reconstitution. Roger Sobers, colosse au regard farouche, Tony Michel, petit être sans relief.

Immédiatement, venus de Boissard, de Pointe-à-Pitre, déferlaient des dizaines puis des centaines de curieux, des personnes armées de roches et de bâtons pour faire justice. La police parvenait difficilement à extraire les deux hommes qui étaient emmenés au commissariat de police de Pointe-à-Pitre, rue Gambetta.

Les émeutiers coursaient les fourgons de police depuis Baimbridge jusqu’à la rue Gambetta qu’ils bloquaient. Le commissariat de police était ainsi construit qu’il n’avait qu’une seule porte d’entrée et de sortie que les émeutiers bloquaient avec une chaîne avant de jeter des torches enflammées à travers les grilles, dans le hall du commissariat.

Les vitres de l’immeuble étaient éclatées à coups de pierres. Toute la nuit, les fonctionnaires de police craignaient pour leur vie. Au fond d’une cellule, les deux assassins de Francine Régent-Talbot se tenaient cois.

Au petit matin, des forces de police, venues de la caserne du Morne Vergain (une compagnie de CRS) chassaient les émeutiers.

Quelques mois plus tard, Roger Sobers et Tony Michel étaient condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. Tony Michel va mourir quelques temps plus tard.

Roger Sobers s’évadera de la maison d’arrêt de Basse-Terre, perpétrant plusieurs viols en quelques semaines, avant d’être interpelé de nouveau et condamné à 20 ans de réclusion criminelle.

Roger Sobers va être soigné pour ses pulsions sexuelles et transféré en maison centrale dans l’Hexagone.

Près de 41 ans plus tard, Roger Sobers veut être libéré, repartir en Dominique où, disent ses conseils, une de ses filles l’attend. Il paraît même que les autorités de la Dominique ne sont pas contre le retour d’un individu qui, avant de s’enfuir en Guadeloupe, se serait livré à de multiples agressions sexuelles dans son pays où il était traqué par la police et risquait la peine de mort.

En effet, ce pays n’a pas ratifié de traité international abolissant la peine de mort. Si la peine de mort n’a plus été appliquée depuis 1986, elle reste dans le code pénal de l’île voisine.

L’association Robin des Lois soutient une instance contre l’Etat français engagé par Roger Sobers. Que dit Sobers ? Qu’il a déposé une dizaine de demandes de remise en liberté et que l’Etat a commis une « faute lourde » en le maintenant en détention.

C’est que Roger Sobers s’est mal conduit en prison malgré ce que disent ses soutiens de Robin des Lois : il a été condamné en 2000 et 2003 pour des violences en prison. Depuis, il aurait beaucoup étudié en prison, selon Robin des lois (il était analphabète au moment de son interpellation en tout cas en français).

La décision de lui rendre sa liberté sera prise en janvier.

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