Le Syvade, Syndicat de valorisation des déchets de la Guadeloupe, qui est présidé par Dominique Biras, vient d’être étrillé par la Chambre régionale des comptes des Antilles et de la Guyane (CRC), dans un rapport. Immédiatement, tant le président du Syvade qu’Eric Jalton, président de Cap Excellence et maire de la ville des Abymes, ont réagi.
Que dit le rapport ? Il fait le point d’une situation préoccupante. Depuis 2014, le Syvade a vu les communautés d’agglomération de la Riviera du Levant et du Nord Grande Terre, les deux communes des Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas) se passer de ses services. Le Syvade traite désormais les déchets de 143 500 habitants contre 275 000 au plus fort de sa puissance (- 50 %).
Les partants ont laissé derrière eux une dette de 49 millions d’euros auxquels viennent s’ajouter 15 millions d’euros dus par certains mauvais payeurs actuels, dont semble-t-il, Cap Excellence qui dépose là les deux tiers de l’ensemble des déchets traités.
Le Syvade, explique encore la CRC, ne respecterait aucun des plans de prévention et de gestion des déchets adoptés par les collectivités majeures. De même, alors que la Région Guadeloupe incite à le faire, seulement 3 % des déchets traités feraient l’objet d’une valorisation. Rappelons qu’au plan national, la tendance est à 24%.
Le Syvade, de même, privilégie l’enfouissement des déchets sur son site de La Gabarre. En fait, plus de 84 % des déchets récoltés terminent compactés dans des alvéoles. Cette méthode a l’avantage normalement d’être la moins chère sur le marché. Cependant, le coût net de traitement des déchets ménagers et assimilés est en Guadeloupe deux fois plus élevé que sur le plan national : 94,50 euros au lieu 46,01 euros.
Enfin, par le biais de délégations (dont certaines semblent douteuses aux yeux des magistrats de la CRC), le président du Syvade gère totalement la structure, signant les bons de commandes, vérifiant les factures, etc. Ce qui est tout à son honneur — Dominique Biras est un grand travailleur — mais n’est pas apprécié de la CRC qui pense qu’un seul homme ne peut être à tous les postes de responsabilité…
En fait, le reproche est qu’il n’existe aucun réel contrôle sur les décisions du président.
Néanmoins, il s’agit — et tant Dominique Biras qu’Eric Jalton le soulignent dans leurs réactions — de lire attentivement qu’en l’état actuel des comptes, les collectivités qui ont quitté brutalement le Syvade lui doivent 49 millions d’euros, que Cap Excellence doit aussi sa quote part en qualité de premier utilisateur de la plateforme… règlements contrariés par des lenteurs liées à la conjoncture (crise sociale et mouvements sociaux courant 2021). Le Syvade a néanmoins un excédent de 4 millions. Il n’est pas question de déficit.
Immédiatement, Dominique Biras a réagi par le biais d’un communiqué. Droit dans ses bottes !
Eric Jalton à son tour :
« Les dettes évoquées (par la presse) correspondent à des participations de 2021 dont le règlement était encore en cours au 31 décembre 2021. En l’occurrence, les troubles sociaux de novembre 2021 et la crise sanitaire COVID de juillet et août 2021 ont allongé les délais de règlement par toutes les collectivités de Guadeloupe et singulièrement par Cap Excellence, des créances détenues par le SYVADE.
Eric Jalton invite tout un chacun à se garder d’interprétations hâtives et rappelle que Cap Excellence est résolument engagé à accompagner le SYVADE dans la mise en place d’une plateforme multi filière, afin
d’améliorer le traitement et la valorisation des déchets sur son territoire.
Une démarche engagée avec le président du Syndicat dès son arrivée à la tête de la structure.
Le président de Cap Excellence note que la Chambre régionale des comptes a mis en exergue que les collectivités qui ont quitté le SYVADE lui sont redevables d’une dette importante qu’ils doivent honorer.
Il note également que l’autorité ne fait pas mention de déficit du Syndicat, mais de créances qui doivent lui être acquitées.
La structure enregistre même un excédent en 2022, ce pour quoi Eric Jalton félicite Dominique Biras, président du SYVADE, son conseil syndical, ainsi que le personnel de la structure. »