Guadeloupe. Le procès Cotellon/Clavier se poursuivra le 15 mars

Débuté le 7 décembre, le procès intenté par Gérard Cotellon, directeur général du CHU de Guadeloupe, contre le syndicaliste de l’UGTG, Gaby Clavier, pour « menaces de mort », est mis en continuation au 15 mars, au tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre.

Après l’audition de Gérard Cotellon, directeur général du CHU, et de Gaby Clavier, syndicaliste, le 7 décembre, la parole était à la défense ce mardi 1er février. Des 12 témoins cités à comparaître par les 9 conseils de Gaby Clavier, 4 ont été entendus à la barre. Notons que Gérard Cotellon, le plaignant, était absent de l’audience de ce 1er février, au tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre.

Dès son arrivée au tribunal en début d’après-midi, Gaby Clavier, acclamé par les militants massés sur le parvis, a affiché une certaine sérénité. Au cours de l’audience, il a longuement été question des conditions de travail des agents du CHU, de la gestion de l’établissement, particulièrement pendant les vagues successives de Covid, des dysfonctionnements maintes fois signalés, amplifiés par l’incendie et accentués par la crise Covid.

« Nous sommes à la rue, sans salaire. »

Des professionnels de différents services du CHU de Guadeloupe (technicien de laboratoire, manipulateur radio, aide-soignant…) ont expliqué que, face au manque criant de produits élémentaires (gants, surblouses, charlottes, masques, serpillières, produits de pré-désinfection, eau…), ils n’ont pas hésité à mettre la main à la poche dans l’intérêt du patient.

Ces mêmes agents, aujourd’hui suspendus pour non-conformité avec l’obligation vaccinale se disent « victimes d’une véritable injustice. Nous sommes à la rue, sans salaire. Certains ont dû enlever leurs enfants de la crèche, rendre leur logement, leur voiture… parce qu’ils ne peuvent plus payer leurs charges. »

Des mots créoles qui tuent

Il a aussi beaucoup été question des expressions en langue créole, de leurs « équivalences » en français… En effet, rappelons que des propos tenus en créole par Gaby Clavier au cours d’un meeting, en juillet 2021, sont à l’origine du procès pour « menaces de mort », intenté par le directeur du CHU.

Les échanges entre le procureur et les 9 avocats de la défense étaient parfois houleux avec au milieu, une présidente qui ramenait de la sérénité dans les débats à coups de suspensions d’audience. La prochaine est prévue le 15 mars.

Cécilia Larney

Gaby Clavier : « Nous dirons tout ! »

« C’est le procès de la santé, de l’hôpital de Pointe-à-Pitre avec toutes les violences exercées à l’encontre des personnels et des malades, soutient le syndicaliste de l’UGTG, Gaby Clavier. Nous sommes très à l’aise sur ce dossier. Nos témoins et avocats ont assuré. Nous prendrons le temps de parler, aussi longtemps qu’il le faudra, mais nous dirons tout sur la gestion de l’hôpital par Gérard Cotellon et la faillite du CHU. »

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