La Guadeloupe a un nouveau directeur territorial de la Police nationale. Il s’appelle Christophe Gavat.
le commissaire divisionnaire Christophe Gavat arrive de Marseille où il dirigeait la brigade criminelle. C’est un policier chevronné, enquêteur, homme de terrain mais aussi administrateur organisé. Il y a quelques années, il a fait un premier séjour en Guadeloupe. Il était alors directeur départemental adjoint de la Sécurité publique, c’était avant la réforme des services de police.
« J’ai souhaité aller plus sur le terrain, me frotter à d’autres missions pour évoluer, ne pas me figer dans une routine. » A Marseille, il a certainement eu l’occasion de traiter des affaires qui lui donnent des marques pour celles qu’il aura à traiter en Guadeloupe où la violence est de plus en plus prégnante.
La Direction territoriale de la Police nationale ou DTPN regroupe l’ensemble de tous les services de police de l’archipel de Guadeloupe et des Îles du Nord, y compris la Police des frontières, l’OFAST (Office anti-stupéfiants), le RT (Renseignement territorial). En tout un peu plus de 1 500 fonctionnaires.
Pour le seconder, un Guadeloupéen, le commissaire Jean-Pierre Frédéric, directeur territorial adjoint, qui a assuré l’intérim de deux mois entre deux directeurs. Il avait de même assuré l’intérim entre l’ancien directeur départemental de la Sécurité publique et le nouveau avant la réforme, depuis parti sous d’autres cieux, à la Réunion.
« Je suis content des résultats obtenus jusqu’ici par la DTPN. Ce commandement unique des forces de police sur tout le territoire permet une vue globale sur l’activité de tous les services pour nos missions de prévention et de répression », a dit Christophe Gavat.
S’il applaudit à la création d’un bureau de prévention des violences faites aux femmes, il regrette cependant qu’il n’y ait pas de brigade nautique de la Police nationale.
« La violence vient souvent par la mer, les stupéfiants, les illégaux, les prostituées, les armes », détaille-t-il.
Autre bon point pour la Police nationale en Guadeloupe : le nombre d’heures de patrouilles sur le terrain, 200 000, 20% de plus qu’en 2022, ce qui induit moins de vols à la tire et un sentiment se sécurité revenu dans certains secteurs.
Les priorités nationales et locales sont précisées par le commissaire principal Christophe Gavat : la lutte contre les violences intrafamiliales, avec beaucoup de prévention et des interpellations et présentation des auteurs devant la justice. Seuls difficulté mais de taille : beaucoup de victimes dénoncent des faits mais ne veulent pas déposer de plainte.
600 cas enregistrés en 2023 (l’année n’est pas finie) sensiblement les mêmes chiffres qu’en 2022 dans le même temps.
Les bonnes pratiques en la matières sont appréciées par le DTPN qui met en avant les enquêtes menées aux domiciles des victimes tout comme l’accueil des mêmes victimes au commissariat.
Autre point sensible, la lutte contre les armes : 165 armes ont été saisies, chiffre en augmentation de 35% sur 2022.
« Nous assistons à de la violence gratuite : on sort une arme, on fait feu. Parfois, on assiste à de véritables duels, avec des victimes. »
Les homicides sont sensiblement en même nombre qu’en 2022 jusqu’à présent : 16, avec 42 tentatives. Les deux commissaires précisent que ces tentatives ne doivent qu’à une chance pour la victime de ne pas s’être transformées en homicide…
Les taux de résolutions des affaires sont dans la bonne moyenne nationale.