« La Dissidence », c’est sous ce terme que les cadres du régime de Vichy aux Antilles qualifient l’opposition précoce des Martiniquais et des Guadeloupéens au programme et aux valeurs de l’Etat français dirigé par Philippe Pétain.
Maurice Tubul, sous-préfet de Basse-Terre et secrétaire général de la préfecture représentant le préfet de la région Guadeloupe, procédera avec le maire de la commune de Trois-Rivières, Jean-Louis Francisque, à la pose de la première pierre du mémorial de la dissidence à l’occasion de la fête communale vendredi 16 août 2024.
De juin 1940 à juillet 1943, une partie de l’élite politique locale, des intellectuels, mais surtout des simples citoyens, multiplient les actes de résistance. Une des formes de la résistance consistait à quitter les Antilles, à bord de légères embarcations comme les saintoises pour tenter de rejoindre les bureaux de recrutements des Forces Françaises Libres situés dans les îles anglaises voisines (la Dominique ou Sainte-Lucie).
Une sélection est opérée en fonction de leurs compétences : les marins de carrière partent pour l’Angleterre rejoindre les Forces navales françaises libres ; les plus expérimentés rejoignent les Forces aériennes françaises libres au Canada, en Angleterre ou en Afrique du Nord ; les unités d’élites ou l’École militaire des Cadets de la France libre en Angleterre.
Les femmes se mettent au service des bureaux de recrutement FFL, intègrent les auxiliaires féminines de l’armée de terre ou le corps des volontaires françaises et d’autres sont affectées à des fonctions non combattantes (formations d’officiers, agent de liaison, recrutement de soldats pour la France libre).
Après le mois d’octobre 1942, les volontaires antillais ne vont plus en Angleterre mais aux États-Unis ,notamment à Fort Dix, immense camp d’entraînement d’une superficie égale à celle de la Martinique, situé dans le New Jersey. Ils y reçoivent matériels et formation militaire.
Cinq convois sont organisés entre le mois d’octobre 1942 et le mois de juin 1943 pour acheminer ces dissidents vers les États-Unis.
Embarqués sur le S/S Oregon, ils regagnèrent l’Afrique du Nord pour ensuite participer aux différentes campagnes de libération de la France.
Ce mémorial porté par l’Etat, le conseil départemental de la Guadeloupe, la commune de Trois-Rivières et le collectif d’associations patriotiques à l’origine du projet, leur rend hommage en évoquant leur parcours.