Il sourit tout le temps, il est heureux. Adrien Baron, maire de Sainte-Rose — jeune maire puisqu’il est en poste avec ses équipes depuis dix mois — reçoit le préfet de région Alexandre Rochatte.
C’est vendredi soir, à la mairie, salle comble. Des élus, des amis, des salariés de la mairie, des curieux.
Que se passe-t-i ? C’est le grand moment de la signature du COROM. Le COROM est le contrat de redressement Outre-mer, un soutien de l’Etat aux communes… qui l’auront mérité.
Ce que rappellera le préfet Rochatte plus tard.
Sabrina Robin, vice-présidente du Département, est invitée à prendre la parole. C’est pour dire le soin que prend le Conseil départemental pour venir en aide aux communes. « Le Département est aux côtés de la commune pour faire avancer les dossiers, notamment celui du port. » Ce port si prometteur, ouvert largement sur la Caraïbe.
Chantal Lérus et Jim Lapin sont là pour la Région. C’est Jim Lapin, sur son territoire d’élection, qui s’exprime pour dire que « Sainte-Rose est essentielle pour le développement du territoire. »
Pour mettre en place le COROM, il y a une institution, banque des territoires, l’AFD. Frédéric Guillaume, son directeur, rappelle le rôle de l’AFD, qui est associée à la préparation du Corom par un diagnostic de la situation financière de la commune — désastreuse, plus de 15 millions de déficit, une impossibilité d’investir, sauf soutien des collectivités majeures, Région et Département — et des propositions de solutions. Ce que promet Frédéric Guillaume, c’est une assistance technique, une partenariat sur trois ans « qui pourra se poursuivre ensuite. »
Le COROM, un contrat de confiance
Guy Bensaïd est directeur des finances publiques. Un personnage puissant. Il raconte les cinq années de travail incessant pour tenter de sortir la commune de l’ornière, l’aboutissement avec une nouvelle équipe municipale, plus sensible aux conseils, le contrat COROM préparé ensemble, administration des finances et équipes municipales. « Je sais qu’à la sortie du contrat, les finances seront revenues à l’équilibre. »
Car, le COROM est aussi un contrat de confiance.
Adrien Baron, après dix mois à la tête de la commune, a pris la mesure du travail à faire. La situation est catastrophique mais il souhaite que ce redressement qu’il appelle de ses vœux soit l’œuvre des Sainte-Rosiens. Il salue la présence autour de la table du conseil, d’un opposant, Fauvert Savan.
« Il s’agit, dit avec force Adrien Baron, de renouer les liens avec les institutions. »
« La signature de ce contrat va apporter des finances et nous aurons des engagements à honorer en retour et ce sera douloureux. Nous n’avons pas le choix, il faudra prendre des décisions impopulaires mais nécessaires. Chacun doit participer à cet effort. Déjà, nous avons fait des efforts considérables cette année, les seuls dépenses que nous nous autorisons, ce sont les dépenses obligatoires. Cette situation de contrainte va encore durer, ce sera difficile mais nous le ferons. Ainsi, dans 3 ou 4 ans nous pourrons investir pour le territoire. »
« La spirale qui nous a conduits à 15 millions
de déficit doit être interrompue. »
Adrien Baron remercie l’Etat : « Dès le premier jour, le préfet est venu à notre écoute. La chambre régionale des comptes, dans un récent avis, a dit récemment, non que tout allait bien, loin s’en faut, mais que la trajectoire a changé. La spirale qui nous a conduits à 15 millions de déficit doit être interrompue, parce que nous ne pouvons pas poursuivre avec 2 millions de déficit de plus chaque année. »
Le préfet Alexandre Rochatte, dans son intervention, affirme : « Je suis extrêmement heureux de signer ce COROM avec Sainte-Rose. Il s’agit d’un engagement fort. » Il rappelle le principe du COROM, qui offre une assistance technique pour faire un diagnostic et trouver des pistes pour que les communes retrouvent des marges de manœuvre.
Cette signature s’accompagne d’une subvention exceptionnelle de 800 000 euros cette année puis les deux autres années si tout se passe bien. C’est le troisième COROM signé en Guadeloupe, après Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. « Ce qui démontre, de la part de ces communes, la volonté de sortir d’une situation difficile. » Le préfet Rochatte fait allusion à la commune de Saint-François, où les pourparlers durent depuis presqu’une année…
Plusieurs projets Etat-commune à Sainte-Rose sont en cours de réalisation, ce qui augure d’un avenir plus ouvert. Le secrétaire général de la préfecture, Maurice Tubul, présent, assurera le relai pour l’Etat en sa qualité de sous-préfet de la Basse-Terre.
C’est le moment des signatures :