Après que les Sages ont validé, ce vendredi, l’essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l’âge de départ à 64 ans tout en rejetant 6 dispositions prévues, dont l’index senior et l’expérimentation du CDI senior qui sont expurgés du texte, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de France. En Guadeloupe, Guyane et Martinique tout est calme (c’est le week-end).
« Tout ce qui est hors champ financier peut être considéré comme un cavalier budgétaire », avait rappelé, dès janvier, Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel. Le gouvernement peut promulguer cette loi dès lundi… s’il le veut, sans les points retôqués.
Les réactions (timides) n’ont néanmoins pas manqué localement.
Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe : « la lutte se poursuivra jusqu’au retrait de la réforme »
« En dépit de son caractère brutal et injuste, des détournements et abus manifestes de la procédure parlementaire et du rejet populaire massif qu’elle a suscité, la réforme des retraites a été jugée conforme à la Constitution. Cette décision du Conseil constitutionnel est parfaitement légitime en droit et, en républicain, je la respecte.
Pour autant, juger en droit ne met pas fin, selon moi, à la contestation politique de cette réforme: le Conseil a jugé la constitutionnalité du texte et non sa nécessité, son contenu et encore moins
la justice de cette réforme.
Pour reprendre les mots de Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel : « Toute loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise. Mais toute loi mauvaise n’est pas
nécessairement anticonstitutionnelle. »
En censurant les mesures sociales « cavalières » introduites pour « sucrer » cette loi telles que
l’index sénior, le Conseil rend cette réforme déjà terriblement injuste encore plus cruelle. La
colère et l’indignation légitimes exprimées par une écrasante majorité du peuple ne s’éteindront
donc pas ce soir.
Je persiste donc à soutenir de toute mes forces les demandes unanimes de retrait de ce texte
ainsi que toutes les initiatives pour donner la parole au peuple sur ce sujet.
Les forces de Gauche ont redéposé une proposition de Referendum d’Initiative Partagée pour
ce faire, nous ne lâcherons rien et nous battrons jusqu’au bout. »
Olivier Serva, député de la Guadeloupe : « Quel gâchis ! »
« En validant la retraite à 64 ans, le Conseil Constitutionnel a enteriné le fait de voler aux travailleurs les 2 plus belles années en retraite.
C’est décevant tant cette décision va à l’encontre du bon sens, de la volonté populaire et syndicale ainsi que du pouvoir parlementaire.
La mise en place des contrats seniors, (principal point de négociation des Républicains pour accepter de voter la réforme) est retoquée.
Quel gâchis !
Nous irons jusqu’au bout des possibilités qui existent pour la mise en œuvre du Référendum d’initiative partagée pour que la volonté populaire triomphe. »
Christian Baptiste : « Cette réforme est mauvaise »
« Robert Badinter disait que « Toute loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise. Mais toute loi mauvaise n’est pas nécessairement anticonstitutionnelle. »
Cette réforme des retraites n’est pas anticonstitutionnelle, mais elle est mauvaise.
Elle est brutale, injuste, injustifiée et inadaptée à nos territoires dits d’outre-mer.
Le combat continue ! »
