Guadeloupe. Le CHU s’équipe pour sauver plus de vies

L’inauguration des deux salles interventionnelles du CHU de la Guadeloupe, samedi matin, est un moment clé dans la politique de santé mise en œuvre dans l’archipel.

Jusqu’à présent, quoiqu’une procédure d’alerte ait été enclenchée il y a dix ans, il n’y avait qu’une salle, aujourd’hui osbolète. Cette salle, mise en service en 2005 et « upgradée » en 2012, était essentiellement dédiée à la réalisation des actes de cardiologie interventionnelle coronaire (coronarographie, angioplastie coronaires) sur le territoire guadeloupéen.

Une seule salle, sans robot, ce qui veut dire, et les intervenants qui ont plaidé leur cause devant un aréopage composé d’Ary Chalus, président de Région, laquelle a payé les nouvelles installations, Laurent Legendart, directeur général de l’Agence régionale de santé de la Guadeloupe, de Jean Mélisse, vice-président du conseil de surveillance du CHU, en l’absence de Guy Losbar, Jean Guyader, directeur général du CHU, l’ont souligné : absence de solution de repli en cas de panne de l’installation et accès limité à la thrombectomie pour les Guadeloupéens touchés par des AVC.

Laurent Larifla, chef du service de cardiologie, et Eddy Glaude, chef du service de radiologie, ont expliqué comment, pour pallier les insuffisances de l’équipement, il fallait, en urgence, évacuer par hélicoptère les malades vers le CHU de la Martinique.

Avant ces équipements un nombre limité de Guadeloupéens sauvés

Ils exposaient froidement les faits : au sein de l’arc antillais, il y a une seule salle de Radiologie Interventionnelle spécialisée en Neuroradiologie permettant de soigner chirurgicalement les AVC. Celle-ci est positionnée au Centre Hospitalier Universitaire de la Martinique. Au cours de l’année 2019, seuls 15 % des patients Guadeloupéens présentant un AVC ont été transférés au C.H.U.M. Ces patients ne représentent que 133 cas d’AVC sur les 839 pris en charge au Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe. Ce nombre limité de Guadeloupéens sauvés est dû aux contraintes logistiques de transfert des patients atteints d’AVC — il est question ici d’une indisponibilité du médecin interventionnel au C.H.U.M, d’une indisponibilité de l’hélicoptère au départ de la Guadeloupe, de mauvaises conditions météorologiques entre la Guadeloupe et la Martinique rendant impossible l’acheminement en urgence par les voies aériennes etc.

« En fait, concluaient-il, le bénéfice de la thrombectomie pour les patients Guadeloupéens est significatif : avec la thrombectomie le risque de décès est réduit de près de 4 fois et la probabilité de rester autonome est 4 fois plus élevée. Afin d’y remédier, la solution la plus pertinente est de doubler le nombre de salle interventionnelle en dotant le CHUG de salles interventionnelles polyvalentes. »

Il s’agit de prendre en charge directement en Guadeloupe et sous un délai de moins de 3 heures l’ensemble des patients présentant un AVC

De quoi s’agit-il ? En disposant de salles interventionnelles équipées d’un Robot d’Imagerie d’intervention polyvalente ouverte à toutes les spécialités médicales (notamment à la Neurologie), l’objectif de l’équipe médicale sera de prendre en charge directement en Guadeloupe et sous un délai de moins de 3 heures, l’ensemble des patients présentant un AVC.

En doublant le nombre de salles interventionnelles, le C.H.U.G se donne comme second objectif, le renforcement de l’égalité des chances des patients face à l’accès aux soins. En effet, si deux patients recourant à la chirurgie interventionnelle se présentent simultanément au C.H.U.G, l’établissement peut les soigner, tous deux, sans avoir à choisir délibérément qui pourra être sauvé et qui ne pourra pas l’être. Simple, non ?

Au final le CHUG disposera d’une salle interventionnelle n°01 : la salle d’angio-coronarographie (qui était dédiée à la cardiologie) qui après avoir été up-gradée est devenue une salle interventionnelle polyvalente, d’une salle interventionnelle n°02 : entièrement robotisée et intégrée au bloc opératoire du CHUG.

La Région a financé à 100% dans le cadre
du plan de relance européen

Au temps des discours, Ary Chalus a rappelé l’effort constant fait par la Région Guadeloupe pour doter le CHU de matériel performant.

« La collectivité régionale, disait-il, a mobilisé près de 2,5 M€ pour financer à 100 % cette opération dans le cadre du plan de relance européen REACT EU. L’opération comprend la remise à niveau de la première salle existante et l’implantation d’une deuxième salle dotée d’un Robot d’imagerie intervention, polyvalente et ouverte à toutes les spécialités médicales. Ces équipements doivent permettre une meilleure et plus rapide prise en charge des patients, en particulier ceux présentant un AVC. »

Ary Chalus, président du Conseil régional :

Dans une courte allocution, Laurent Legendart, directeur général de l’ARS, a rappelé qu’il s’agit ici d’être solidaires puisqu’il s’agit de la santé des Guadeloupéens :

Le projet tel que présenté samedi matin se fait en deux phases de réalisations. En premier lieu il y a l’implantation de la seconde salle interventionnelle dotée d’un robot au sein du bloc opératoire pour un coût de 2,4 millions d’euros, financée à 100% par l’Europe et la Région Guadeloupe. L’équipement choisi par le CHUG est le Phéno de Siemens.

Après livraison et lancement de la salle interventionnelle du bloc opératoire l’up-grade de la premiere salle interventionnelle est lancé pour un coût de 880 000 €. L’équipement choisi par le CHUG est l’Azurion de Philips.

Les premiers résultats sont là, puisque depuis sa mise en service le 27 février 2023, la salle interventionnelle robotisée (Siemens) du bloc opératoire a déjà soigné 263 patients (toutes spécialités confondues : cardiologie, neurologie, cimentoplastie…).

Depuis sa mise en service, le 10 mai 2023, la salle interventionnelle robotisée après up-grade (Philips) a déjà soigné 123 patients (toutes spécialités confondues : cardiologie, Neurologie, cimentoplastie…).

Ces deux salles ont été visitées par les invités à l’inauguration. Des démonstrations ont été faites.

Comment fonctionne le robot tant attendu ?

MM. Chalus et Legendart ont été invités à préparer un patient-mannequin avant le scan :

Le résultat de leur intervention est lisible sur un écran de contrôle pour rectifier le geste technique médical.

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

La Région accompagne la prise en charge des patients

La collectivité régionale a accompagné la création en 2018 du premier centre d’imagerie moléculaire de la Caraïbe comprenant un cyclotron et un TEPscan : le CIMGUA. Ce projet d’un montant total de 8,9M€ a été co-financé par la Région à hauteur de 8,1M€ soit 91% de l’enveloppe. Pour son extension en 2022, la Région a affecté pas moins de 3,5M€ de l’enveloppe du plan de relance européen REACT EU pour financer à 100% cette opération. Ce nouveau projet permettra ainsi d’étendre la prise en charge à de nouveaux type de cancers (sein, prostate, poumon). – De plus, la Région Guadeloupe se positionne aux côtés du Groupement hospitalier de territoire (GHT) pour accompagner le développement de l’usage de la télémédecine (la téléconsultation, la téléexpertise et le eStaff). Par ces deux actions, la Collectivité créé des conditions favorables pour répondre aux problématiques du territoire à savoir : la faible densité de professionnels de santé, le vieillissement de la population et des pathologies, etc.

La Région soutient les établissements de santé

Les établissements de santé de Guadeloupe ont un grand besoin d’une remise en état de leurs bâtiments, et d’une modernisation de leurs équipements. Les crédits disponibles dans le cadre du SEGUR de la Santé ne sont pas suffisants pour répondre aux besoins identifiés. Ainsi, dans le cadre de programme REACT EU, ce sont près de 20 M€ que la Région a affecté pour financer à 100% des projets portés par les établissements publics de santé. Il s’agit par exemple :
– la réhabilitation des urgences du Centre Hospitalier de Sainte-Marie à Marie-Galante (461.500€),
– l’implantation d’un appareil d’imagerie à résonnance magnétique (IRM) au Centre hospitalier de la BasseTerre (2,4M€)
– la construction d’une unité de prise en charge des enfants et adolescents obèses au Centre Hospitalier Maurice Selbonne à Bouillante (1,2M€)
– l’acquisition d’un équipement matériel lourd (scanographe dernière génération) avec module coronarographie au Centre Hospitalier de Capesterre Belle Eau.

Au total, ce sont 14 opérations qui bénéficient de ces financements. A travers le financement de ces opérations, la Région Guadeloupe agit en faveur du rééquilibrage du territoire, mais aussi de l’attractivité de ces établissements pour accueillir des professionnels de santé dans de bonnes conditions et répondre ainsi aux attentes de la population.

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