Guadeloupe. Le bel hommage à l’écrivain Ernest Pépin

« Aujourd’hui, vous m’avez donné la force de regarder demain ! » Ces quelques mots d’Ernest Pépin résument toute la portée d’un très bel hommage qui lui a été rendu à l’hôtel Arawak, du Gosier, par Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer.

Pierre Sainte-Luce, propriétaire des lieux, accompagné de Corinne, son épouse, recevaient une centaine d’invités, certains prestigieux, dont Simone Schwarz-Bart, le président Guy Losbar, des politiques, des artistes, des amis, des adeptes. Visiblement ému, accompagné du préfet Xavier Lefort, Jean-François Carenco, à l’origine de cette initiative, était au premier rang, silencieux, attentif.

Un bel aréopage de personnalités autour de Jean-François Carenco et Ernest Pépin.

« Le plus Guadeloupéen des ministres », dit de lui Pierre sainte-Luce dans un bref discours d’ouverture.

Pourquoi cette mise à l’honneur du grand écrivain ? parce qu’ « Ernest est générosité et partage », a répondu Pierre Sainte-Luce.

Une longue amitié unit le ministre et l’écrivain.

Jacques Martial, adjoint en charge des Outre-mer à la mairie de Paris, a été sollicité pour dire quelques mots, puis pour lire des extraits d’œuvres immortelles de l’écrivain.

« Personnalité unique dans ce péyi Arawak », tel est défini Ernest Pépin par le comédien. Un Guadeloupéen qui a toujours été là pour lui, à Paris et ailleurs, a-t-il révélé.

Jacques Martial a dit être « honoré d’être là pour cet hommage à l’artiste, au poète et écrivain… »

Guy Losbar est monté à son tour sur l’estrade pour dire, simplement : « C’est à la Guadeloupe toute entière qu’on rend hommage en rendant hommage à Ernest Pépin. »

Ernest Pépin qui n’est pas étranger au monde politique puisqu’il a été, de longues années appel directeur des affaires culturelles du Département. Il y a poussé la création de musées, de bibliothèques, d’événements culturels.

« La politique sera le marqueur de notre mandature », a encore dit le président du Conseil départemental, concluant : « Tu as su transformer le réel avec les mains de l’idéal. »

Jean-Claude Nelson, président de la Commission culture du Conseil régional, a exprimé simplement son admiration pour un auteur qui dispose d’un « héritage littéraire considérable » à léguer à la jeunesse.

Jean-Claude Nelson a dit l’enjeu de transmission d’un écrivain, modèle pour tous ceux qui veulent créer.
« Ecrire c’est fabriquer un nid pour les yeux de la mémoire… »

Le préfet de Région Xavier Le fort avait pour mission de lire un texte du ministre de l’Education, Pap NDiaye, empêché et qui souhaitait tant être avec Ernest Pépin ce soir-là.

Pap NDiaye a qui promis que la littérature antillaise sera avec lui mise en valeur.

Jean-Francois Carenco était invité à prendre la parole. Le ministre, qui a connu Ernest Pépin quand il était préfet de Guadeloupe, il y a vingt ans, a conservé depuis des liens amicaux avec l’écrivain.
« Mon ami Ernest Pépin », a-t-il dit, avec tendresse, regardant la petite silhouette le dévorer des yeux.

« La culture est ma priorité dans ce ministère », a-t-il martelé, avec conviction.

il est vrai qu’on aura rarement vu ministre des Outre-mer cultiver autant d’amitiés ultramarine artistiques et c’est un réel bonheur de constater que l’homme de grande culture s’intéressant aux écrivains, aux peintres, aux sculpteurs, aux musiciens de la Guadeloupe quand il était en poste à Basse-Terre est resté le même, attiré par les arts, émerveillé autant par des poèmes d’Ernest pépin, que des romans de simone Schwarz-Bart, des peintures de Michel Rovelas.

Le ministre n’a pas manqué de dire sa pensée : « Prospérité culturelle et cohésion sociale sont indissociables. »

Il a rendu hommage au poète, au romancier, à celui qui raconte.

« Écrire est le dernier travail manuel », citation de Michel Serres qui désigne bien le travail de l’écrivain.

« Vive Ernest Pépin !
Vive l’art antillais !
Vive la République ! »
, conclut le ministre.

Simone Schwarz-Bart : « Ernest, griot des griots »

Ernest Pépin qui est à lire et à relire. « Ernest laboure la terre du temps, explore pour nous garder une part de nous. »

« Ernest est un pourvoyeur de rêve », poursuit Simone Schwarz-Bart.

La lecture d’un extrait de L’homme au bâton par Jacques Martial, est un enchantement.

Corinne Sainte-Luce : « Certains livres vous bouleversent. La Souvenance est de ceux-là ! C’est un hymne à la Guadeloupe. »

Jacques Martial, de sa voix profonde, lit encore et encore.

Il nous fait un don inestimable : la lecture d’un poème, Amer d’Outre-mer, inédit, poème en vers libres.
Inédit

Son fils Patrice lit le discours de remerciements d’Ernest Pépin.

. Hommage à l’épouse qui supporte l’écrivain
. Rappel des années pour devenir l’écrivain qu’il est
. Pensée pour les compagnons de route sur les chemins de l’écriture : Césaire, Condé, Glissant, Despestre, Confiant, Chamoiseau, Rippon, d’autres encore et, bien sûr, André et Simone Schwarz-Bart…

« Ils ont cru en moi… ce sont mes anges gardiens… », a souligné Ernest Pépin dans sa réponse à tous ces hommages lu par son fils.

« Aujourd’hui vous m’avez donné la force de regarder demain ! »

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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