Guadeloupe. La situation du CTCS devient critique après la mauvaise récolte cannière

Le Centre Technique de la Canne et du Sucre s’émeut du peu de sucre produit cette année en Guadeloupe. Car, outre les financements du FEADER payés avec retard cette année, c’est de cette production que viennent les ressources de l’établissement qui emploie 42 personnes et pourrait fermer ses portes faute de solution. Or, sans CTCS, pas de mesure du taux de sucre dans la canne, donc pas de récolte 2025.

Pesage des cannes et prélèvement pour analyse. @CTCS

Le Centre Technique de la Canne à Sucre de la Guadeloupe (CTCS) créé par la loi 48-1228 du 22 juillet 1948, est une structure paritaire entre planteurs de canne et industriels transformateurs de canne, les sucreries et distilleries. C’est un outil technique au service de la filière canne dont une grande partie des ressources est assurée par un prélèvement établi sur le tonnage de canne, réparti à part égale entre les planteurs et
les transformateurs.

Les activités principales du CTCS
. La sélection de nouvelles variétés de canne à sucre, l’organisation des pépinières de canne pour les replantations, l’accompagnement de la production de canne Bio,
. L’expérimentation par la réalisation d’essais au champs pour la gestion de l’enherbement, la réduction des intrants chimiques, la mise en place de nouvelles pratiques de protection des cultures… (y compris hors canne à sucre),
. La détermination de la richesse saccharine des livraisons de canne dans les sucreries pendant la récolte.

C’est cette dernière activité du CTCS qui est la plus connue alors qu’en termes de budget ce n’est pas la plus importante pour le CTCS.

Une récolte 2024 historiquement catastrophique
Elle s’est achevée le 20/07/24. C’est la plus mauvaise campagne jamais enregistrée depuis des décennies : seulement 50 768 tonnes récoltées pour la SRMG à Marie-Galante et seulement 278 470 tonnes ont été récoltées pour Gardel avec probablement 180 000 tonnes non récoltées.

La filière canne communiquera davantage ultérieurement sur les conséquences de cette mauvaise récolte résultant du retard de 2 mois au démarrage.

Une situation d’urgence
Une très faible production de canne entraine automatiquement une baisse considérable des ressources pour le CTCS. A cela s’ajoute d’importants retards de paiement de financements publics au niveau du FEADER.

« Ces deux phénomènes cumulés ont entrainé un épuisement des réserves de trésorerie du CTCS qui le conduit à une situation financière critique. Si rien n’est fait maintenant ce sont 42 emplois CTCS qui sont menacés et par conséquence, la récolte 2025 qui, sans mesure de richesse, ne pourra se faire.
Toute la filière canne est impactée par la mauvaise récolte de cette année. Un plan de relance est impératif pour augmenter la production cannière. Mais pour le CTCS, des mesures exceptionnelles et urgentes sont à prendre maintenant, par la filière canne et les pouvoirs publics (Etat et Collectivités Départementale et Régionale) afin de maintenir cette structure qui a un rôle majeur et vital pour la filière »
, annoncent les gestionnaires du CTCS.

L’analyse des rhums aussi…

​Dans le cadre de « l’Appellation d’origine Simple » (AOS), le CTCS réalise périodiquement des analyses physico-chimiques des rhums de la Guadeloupe.

​Le cahier des charges de l’AOS définit les conditions de certification des rhums :

  • Origine guadeloupéenne des cannes,
  • Respect et contrôle de critères physico-chimiques (titre alcoométrique, teneur en non alcool supérieure à 225 g/hl d’alcool pur).

Les prélèvements

  • Réalisés dans les 11 distilleries par le CTCS,
  • 3 séries d’analyses par année,
  • Des échantillons de 2 litres de rhum issus directement du foudre et conservés pendant 5 ans.

L’analyse

  • Dosage des principaux composés
  • Equipements utilisés : chromatographe, pH mètre, balance de précision, débitmètre, micropipettes, …
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