Guadeloupe. La SAFER au service de tous les agriculteurs et des porteurs de projets de développement rural  

PAR RODRIGUE TRÈFLE*

Les récents événements qui ont concerné la SAFER de Guadeloupe (société d’aménagement et d’établissement rural) ont jeté le trouble sur une institution qui jusqu’à présent a porté l’activité agricole en Guadeloupe et permis l’installation de milliers d’agriculteurs depuis sa création. 

Il est capital de rappeler que la SAFER agit dans un cadre légal très contraint avec des procédures précises, tant pour la gestion du foncier rural que pour l’attribution de parcelles à des professionnels qui en expriment le besoin.  

La Guadeloupe dispose de 31 800 hectares de surface agricole utile. Le foncier disponible est donc limité dans notre archipel et les conditions de dévolution des terres exploitables sont imposées par la loi à toutes les SAFER de France et la SAFER de Guadeloupe ne déroge pas à cette règle. Aussi, chaque année nous faisons le maximum pour répondre aux nombreuses demandes qui nous sont faites, et elles sont scrupuleusement examinées collégialement au sein d’un Comité Technique Départemental.  

Contrairement à certaines rumeurs, il n’y a pas de fait du prince puisque le Président de la SAFER agit et décide avec son Conseil d’Administration sur la base des dossiers présentés et instruits par les services. De plus, les contrôles de l’Etat et des autres partenaires publics garantissent la transparence de toutes les opérations, retracées dans des bilans et des audits réguliers, consultables par tous. 

La SAFER, une institution transparente  

Les médias ont fait état d’une affaire dans laquelle la SAFER aurait prétendument failli à ses promesses et à ses obligations concernant une demande de parcelle d’une superficie de plus de 3 hectares, faite par Monsieur Cyrille Moutoussamy.  

La vérité est que la SAFER n’a aucunement écarté ce demandeur, mais simplement exécuté la règlementation et les procédures légales en vigueur. Les textes sont clairs : pour éviter les accommodements et les dérapages, et garantir un égal accès au foncier disponible pour tout jeune agriculteur, les dossiers sont examinés avec soin.  

En effet, la SAFER ne peut dépasser un seuil de viabilité fixé à 15 hectares pondérés, attribués à un agriculteur, afin d’éviter des agrandissements d’exploitations excessifs, ni tolérer des tentatives de spéculation.  

En l’occurrence, en sa qualité d’agriculteur Monsieur Cyrille Moutoussamy dispose actuellement de plus de 20 hectares qu’il exploite à travers différentes sociétés. De plus, la majorité des terres dont il dispose n’est pas exploitée directement par lui, mais par des tiers. A contrario, le jeune agriculteur retenu par la SAFER sur le foncier convoité par Monsieur Cyrille Moutoussamy est en attente d’installation depuis de nombreuses années. 

C’est donc dans un souci de respect de la loi et d’équité que la SAFER a installé un jeune candidat sans foncier, porteur d’un projet agricole, sur cette parcelle.  

Les rumeurs et les incidents récents ont été alimentés par une méconnaissance des textes. Nous regrettons l’instrumentalisation en amont du dossier de Monsieur Cyrille Moutoussamy qui a conduit aux incidents qui se sont déroulés à l’entrée de nos locaux. En effet, des personnes pour la plupart non-agriculteurs, ont tenté de forcer l’entrée du siège de la SAFER, ce qui a fortement, on le comprend, traumatisé les salariés. Je réprouve toute violence d’où qu’elle vienne, et d’ailleurs la justice qui en a été saisie, fera la lumière sur ces faits et se prononcera sur les responsabilités de chacun. 

La SAFER est l’affaire de tous
et non pour les petites affaires de certains 

Il est important de rappeler que la SAFER regroupe au sein de son Conseil d’Administration, tous les décideurs publics du territoire, à savoir, l’Etat, les Collectivités locales majeures et la Chambre d’Agriculture. 

Tous ces acteurs institutionnels sont amenés à connaitre de la totalité de l’activité de la SAFER.  

Comment dès lors comprendre que certains de ces acteurs utilisent des voies et moyens illégaux pour se faire entendre ? La SAFER n’est pas l’affaire intuitu personae de son Président, qui est un agriculteur guadeloupéen engagé, ou d’un administrateur en particulier. Elle représente une partie de l’Economie Guadeloupéenne et agit en totale transparence.  

Les Guadeloupéens ne pourraient imaginer ; ni comprendre, ni admettre les troubles provoqués à la SAFER par certains qui ne visent que des intérêts privés, individualistes, très éloignés de la mission d’intérêt général dont notre société est investie par la loi.  

Nous invitons donc tous les Guadeloupéens à ne pas céder aux intrigues, aux fausses informations et aux obscures manœuvres. Nous les invitons à rester objectifs. Il s’agit avec la SAFER et son Président de soutenir le développement durable de notre territoire, dans le souci d’atteindre la souveraineté alimentaire et de garantir un revenu décent à nos agriculteurs. Une fois encore, dans un état de droit, il appartient à la justice de se prononcer sur chacune des contestations émises et chaque voix sera entendu.  

Mais le retour au calme, et au respect des uns et des autres, y compris des institutions de notre société, s’impose. Nous les appelons de nos vœux, et renouvelons devant vous notre engagement et notre détermination à œuvrer dans l’intérêt de tous. 

*Président de la SAFER de Guadeloupe

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