Guadeloupe. La Région, l’Etat et des associations de consommateurs signent une convention de partenariat relative à la lutte contre la vie chère

Le préfet de Région Xavier Lefort, accompagné d’Yves Dareau, secrétaire général aux affaires régionales (SGAR), de Patrick Plantard, président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus, a signé avec Ary Chalus, accompagné de Denis Céleste, directeur général adjoint en charge de l‘Economie, et du staff régional, et le président de l’UACAZ, Camille César Auguste, la convention de partenariat relative à la lutte contre la vie chère ainsi que la charte de bonne conduite associée.

De quoi s’agit-il ? D’avancer avec sérieux afin de déterminer les facteurs de renchérissement des produits de consommation et de participer à l’amélioration du pouvoir d’achat des habitants, enfin de réduire les écarts de niveaux de développement entre la Guadeloupe et l’Hexagone.

LE COÛT DU TRANSPORT ET DES TAXES…

Malgré la départementalisation (1946) et la régionalisation (1982), ce sont les mêmes familles qui, en Guadeloupe et en Martinique, et souvent ailleurs Outre-mer, tiennent l’économie d’importation locale. D’où, des prix concertés des denrées alimentaires, des matériaux de construction, entre autres. D’où des différentiels compris entre 17 et 40% des prix comparés entre ceux de l’Hexagone et ceux des Outre-mer.

Quand on demande à ces importateurs-distributeurs pourquoi de tels différences, ils répondent que c’est le transport qui fait tout : transport du producteur dans la campagne française chez le grossiste qui fait la mise en conteneurs, du grossiste au bateau à plusieurs centaines de kilomètres, la traversée de l’Atlantique sur un porte-conteneur, puis, une fois arrivé à destination, le prix du dépotage (vider le conteneur) et le transport chez le grossiste, puis de chez le grossiste dans les magasins. A ces coûts qui s’additionnent tout au long de l’acheminement, disent-ils, il faut rajouter l’Octroi de mer, taxe qui permet à la Région, collectrice, d’alimenter les caisses des collectivités comme les communes.

En final de compte, c’est le consommateur qui paie l’addition de ces transports et taxes.

LES 44 JOURS LKP N’ONT SERVI À RIEN

En 2009, en Guadeloupe, un mouvement social qui a duré 44 jours, avait pour origine, entre autres irrégularités, le prix des denrées alimentaires. Une commission, comprenant des syndicats, des élus, des représentants de l’Etat, des grossistes ou des commerçants, a commencé un long travail pour déterminer la composition du coût des divers produits de consommation courante. Il paraît qu’ils ne sont pas allé plus loin que celui des sardines en boites, ce seul chapitre comportant plus d’une centaine de produits différents : à l’huile, à l’huile d’olive, pimentées, non pimentées, au citron, etc.

Dans les commerces, les produits alimentaires et autres ont continué de coûter de 17 à 40% plus cher que dans l’Hexagone, quelles que soient les protestations des associations de consommateurs, des élus, les mises en place de commissions, les enquêtes diligentées par l’Assemblée nationale, par le Sénat.

Camille César Auguste, président de l’UACAZ et de CLCV 971 :

LA RELANCE DU DISPOSITIF ZOBAN

En 2015, pour calmer les associations de consommateurs, la Région avait lancé ZOBAN, une plateforme informatique sensée regrouper toutes les informations afin d’informer les Guadeloupéens sur le coût réel des produits divers importés en Guadeloupe.

Sans réelles suites…

Le 26 octobre 2022, les associations de consommateurs se sont rencontrées dans le cadre de l’assemblée constitutive de l’Union des associations de consommateurs agréées de ZOBAN (UACAZ). Avec l’appui de la Région, cette union se compose aujourd’hui de la Consommation Logement cadre de Vie (CLCV  971), de l’Union Départementale de la Confédération Syndicale des Familles de Guadeloupe (UDCSFG), de la Confédération Nationale du Logement (CNL) et de l’Union des Associations Familiales (UDAF).
Cette union UACAZ a pour mission de conduire des actions volontaristes pour réduire les écarts de prix entre la Guadeloupe et la France hexagonale.

Côté Région, la majorité d’Ary Chalus a accepté de jouer le jeu en relançant ZOBAN. La commission développement économique du 20 octobre 2021 a émis un avis favorable au projet UACAZ, la commission permanente du 28 juillet 2023 a émis un avis favorable au projet UACAZ. Mais, cette fois-ci en association avec l’Etat et des associations de consommateurs volontaires, et des moyens financiers pour réaliser la plateforme, embaucher des opérateurs et des prestataires pour réaliser un comparateur de prix. Cette opération s’inscrit ainsi dans le cadre de la mise en œuvre de la fiche action n° 1-1-06 « Union des associations de consommateurs, ZOBAN », du contrat de convergence et de transformation (CCT) de la Guadeloupe.

Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe :

La convention signée ce matin s’attachera notamment à définir l’organisation, pour la mise en place par l’Union des associations de consommateurs agréées, accompagnée par la Région Guadeloupe et l’Etat, de la mise en place et de la gouvernance d’un portail internet, ainsi que de la gestion d’un comparateur de prix afin d’apporter des solutions durables en matière de modération des prix. Etat et région mettent 200 000 euros au pot pour créer la plateforme, l’application qui va avec, embaucher les personnels pour faire fonctionner le tout.

Un comité de pilotage, un comité technique, un conseil de surveillance, un comité de rédaction animeront cette initiative.

Xavier Lefort, préfet de Région :

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