La nuit de mardi à mercredi 24 novembre a été calme en Guadeloupe. Hormis un blessé par balle à Bouliqui Les Abymes, secouru par des proches et transporté au CHU, il n’y a pas eu d’autre incident notable.
La cinquième nuit sur les barrages n’a pas permis de retirer ceux-ci dans la plupart de points de fixation que sont mare-Gaillard Le Gosier, Morne-à-l’Eau, Perrin les Abymes, Le Boucan Sainte-Rose, Montebello petit-Bourg, Sainte-Marie et la Kassaverie de Capesterre Belle-Eau Nogent Vieux-Habitants, Mahault Pointe-Noire. Partout ailleurs, ce sont des barrages éphémères, démontés sitôt remontés…
La nuit a été plutôt calme à Pointe-à-Pitre et Basse-Terre auparavant sillonnées par des bandes de pillards. Cette nuit, ce sont les gendarmes mobiles et la police qui avaient le contrôle du terrain.
Cependant, à Bouliqui, aux alentours de 22 heures, un barrage tenu par quelques jeunes et des adultes a attiré l’attention des gendarmes venus en force. Quelques coups de feu ont été échangés, un jeune homme a été blessé à la jambe. Il a été sommairement soigné par des proches. Les gendarmes sont restés à ses côtés en attendant l’arrivée des sapeurs-pompiers. Ils ont parlé avec des amis du blessé qui lui ont dit qu’ils l’avaient pansé.
Plus tard dans la matinée, Eric Jalton, maire des Abymes, a regretté que ce jeune soit blessé et rappelé qu’il faut être prudent et garder son sang-froid aux abords des barrages. « L’histoire démontre que la violence génère davantage de problèmes qu’elle n’en règle », a-t-il commenté.
Sur le front des barrages, un grand rassemblement à l’appel des syndicats est prévu, à 9 heures, sur celui de Perrin Les Abymes.
Plusieurs échauffourées avec des automobilistes agacés d’être bloqués des heures à certains barrages filtrants ou éphémères (ils attendaient l’intervention des forces d l’ordre) ont donné lieu à des coups portés dans le feu des discussions.
Sur d’autres barrages, notamment avec des touristes, le ton était à la dérision et à l’humour. « Fly, Fly ! » répliquait un syndicaliste à un touriste anglo-saxon qui expliquait qu’il voulait gagner l’aéroport et rentrer dans son pays.
Mercredi matin, 24 novembre, les établissements scolaires sont toujours fermés, les automobilistes évitent les déplacements, rendus difficiles par la multiplication des petits barrages, le télétravail est recommandé, les administrations sont fermées ainsi que certains établissements privés.
Les rues de Pointe-à-Pitre seront désertées en fin de matinée puisque les magasins, faute de clientèle, ferment à 12 heures depuis le début de la semaine.
Plusieurs personnes ont été jugées en comparution immédiates par les tribunaux correctionnels de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. Les faits reprochés sont vol en bande organisée ou attroupement armé, possession de cannabis et rébellion à personne détentrice de l’autorité. Les peines vont de 2 à 18 mois ferme, beaucoup de peines avec sursis, quelques relaxes quand les faits ne sont pas formellement établis. Les vols vont de quelques vêtements à des bijoux.
Le couvre-feu établi en début de semaine a été prolongé, mardi 23 novembre jusqu’à samedi 27 novembre 5 heures.
L’intersyndicale affirme attendre l’ouverture de négociations sur les 32 points de la plateforme déposée auprès des autorités de l’Etat et locales.