L’enjeu est de taille, et le timing, millimétré. Dans un an, en août 2025, la nouvelle plateforme du Grand Port maritime de Guadeloupe placera l’archipel sur la route des navires de nouvelle génération.
Une soixantaine de personnes, dont 70 % d’emplois locaux directs, est mobilisée chaque jour pour les travaux d’extension du quai 12 du terminal de Jarry (Baie-Mahault). Ce chantier exceptionnel, pour la mise aux normes du Grand Port maritime de Guadeloupe, est entré dans une nouvelle phase qui durera six mois, avec l’installation de 126 pieux – au rythme de 2 par jour -, sur une profondeur de 20 à 30 mètres. Ils accueilleront ensuite des structures en béton armé qui constitueront le tablier du futur quai.
Une opération d’un montant de 50 millions d’euros qui devrait être achevée en août 2025, et permettra de disposer de 300 m de quai linéaire pour des bateaux de 15 mètres de tirant d’eau.
« Un projet de territoire »
Marie-Luce Penchard, présidente du conseil de surveillance du Grand Port maritime de Guadeloupe
« Il ne s’agit pas simplement d’un projet portuaire : c’est un projet de territoire, insiste Marie-Luce Penchard, présidente du conseil de surveillance du Grand Port maritime de Guadeloupe. Au-delà de cette nécessité de disposer d’une plateforme moderne, le Grand Port maritime va contribuer à jouer son rôle, notamment pour le développement économique, d’autant que la Guadeloupe dispose d’un positionnement stratégique dans la Caraïbe, d’un savoir-faire dans beaucoup de secteurs, notamment dans l’agro-transformation, le traitement des déchets… Nous avons un rôle à jouer avec les acteurs qui ont en charge le développement économique du territoire. »
Pour un investissement global de 135 millions d’euros, la Guadeloupe se dote d’un outil performant pour son développement économique.
Les scolaires associés à la transformation du Grand port maritime
« Ces travaux permettront d’accueillir des navires de grande capacité, longs de 280 m et d’une cinquantaine de mètres de large pour desservir la Guadeloupe en direct depuis l’Europe et d’autres zones géographiques, indique Jean-Pierre Chalus, président du directoire du Grand Port Maritime de Guadeloupe. Le transport maritime connaît une évolution très importante : il y a des ports qui seront en capacité d’accueillir les nouveaux navires et ceux qui ne le seront pas. En Guadeloupe, le choix a été fait de suivre ce mouvement, avec l’aide de l’Etat, de la Région Guadeloupe, et d’autres partenaires. Grâce à la mobilisation de l’ensemble des équipes, nous sommes à jour dans le timing. »
Le chantier, qui suit un calendrier millimétré, doit aussi satisfaire à certaines règles en matière d’environnement. Le contrôle des émissions sonores sous-marines, de la turbidité, l’acoustique aérienne…, font l’objet d’un suivi continu. À partir de la rentrée, les scolaires seront associés à ce chantier historique en Guadeloupe, grâce à des animations pédagogiques.
Cécilia Larney