Guadeloupe. La mémoire des Kalinas ravivée à Capesterre Belle-Eau

Dimanche 19 septembre 2021, c’est une date à retenir pour les années à venir : c’est la première fois qu’en un point précis de la Guadeloupe on a fêté les Kalinas. Kalinas, les premiers peuples de la Caraïbe. Kalinas dont les descendants sont en Dominique. Kalinas dont le sang irrigue une partie des habitants de la Guadeloupe. Kalinas oubliés et retrouvés.

Dimanche, donc, c’est à l’embouchure de la rivière Pérou, sur un site important d’implantation des Amérindiens des milliers d’années avant la « découverte » par Christophe Colomb de la Guadeloupe, que s’est tenue une cérémonie d’hommage aux Kalinas.

La mairie de Capesterre Belle-Eau, nouvelle équipe nouvelles idées, dynamisme, a décidé de donner toute leur place aux éléments du patrimoine de la commune. Au nombre de ceux-ci, peu connus mais indéniablement importants, les vestiges amérindiens.

Capesterre Belle-Eau n’en manque pas. Des roches gravées et des artefacts parsèment le territoire. A l’embouchure de la rivière Pérou, il y a des roches gravées de belle dimension , parfaitement gravées de dessins symboliques.

C’est toute l’histoire du pays Guadeloupe qui se reflète dans les yeux de ceux qui ont des yeux pour voir. Le lieu inspire des airs de début du monde quand on regarde l’embouchure du Pérou, large, aux eaux basses et calmes, avec des pélicans sur les rochers et la mer en fond d’image.

C’est là que, près d’un carbet, à quelques mètres des maisons du quartier, deux énormes roches qui se font face, formant un couloir étroit, présentent au passant des gravures. Belles gravures qu’il fallait protéger. La municipalité de Jean-Philippe Courtois a pris les choses en mains, pour redonner au site un allant indéniable. Remise en état du carbet, herbe tondue, et cette cérémonie, en présence de Murielle Dorville, adjointe, chargée de l’économie et du tourisme, Stéphane Zamore, adjoint, chargé des sports, Juliana Glasgow, présente de la Nation Kalina (Dominique) en Guadeloupe, Julien Mérion, président du Coreca, qui fait tant pour les relations entre les îles-pays de la Caraïbe. Et d’autres encore, sociaux de patrimoine et de racines.

Car, comme l’a rappelé Juliana Glasgow, les Kalinas qui pouvaient librement aller d’une île à l’autre avant la Seconde Guerre mondiale, sont contraints à rester dans leur foyer national, et les liens se sont distendus jusqu’à ce qu’il ne reste plus que cette implantation ferme et dynamique, celle de la Nation Kalina en Dominique, dans une région qui est la leur.

Julien Mérion, qui connaît l’histoire de la Guadeloupe, après avoir demandé une minute de silence pour Carlomann Bassette, agriculteur et grand connaisseur des coutumes caraïbes, disparu il y a peu, a rappelé qu’il y avait autrefois, en Guadeloupe, du côté de la Pointe de la Grande Vigie, une « réserve caraïbe » aujourd’hui disparue avec ses derniers habitants fondus dans la masse des Guadeloupéens. Tout comme le fameux panneau indiquant le lieu, au bord de la nationale, sans doute volé dans les années 1980 par quelque touriste en mal de souvenirs.

Juliana Glasgow, qui représente la communauté Kalina en Guadeloupe :

Juliana Glasgow a rappelé l’origine du Kalina Day, fêté en Dominique.

Karen Fleming, qui a créé l’association Ensemble pour honorer Yans, a dit sa foi dans ces liens qui unissent les caribéens au travers de leur histoire.

Le début de la cérémonie :

Avant de débuter la cérémonie d’hommage, les membres d’un petit groupe musical, Enmé la vi, traditionnel, conque et ka, a donné le la.

Un dépôt de fleurs a honoré ces ancêtres et leur héritage. Reste à mettre en valeur ces vestiges de la civilisation amérindienne et à renouer ces liens afin de protéger ce qui est un pan de l’histoire commune de la Caraïbe.

Des bouquets de fleurs ont été déposés au niveau des roches gravées :

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