Guadeloupe. La lutte contre la dengue se mène sur le terrain

À Capesterre Belle-Eau, les agents de l’Agence régionale de santé ont procédé à la destruction de gites larvaires près du domicile d’un habitant.

L’Agence régionale de santé mène, depuis de nombreuses semaines, plusieurs actions de sensibilisation sur la prolifération des cas de dengue en Guadeloupe. Pour contrer le développement de la maladie, l’ARS se déplace sur l’ensemble du territoire à la rencontre de la population afin de sensibiliser sur les gites de prolifération des moustiques au domicile de chacun. 

À Capesterre Belle-Eau, ce jeudi 5 octobre, les agents de l’Agence régionale de santé (ARS) ont mené une action près d’un domicile répertorié par le dispositif, afin de procéder à la destruction de gites larvaires. L’occasion de sensibiliser les habitants près de l’Allée Dumanoir.

Eliminer les eaux stagnantes

L’ARS identifie les sites en fonction des cas de dengue répertoriés, ce qui permet par la suite de se rendre directement chez l’habitant afin de le sensibiliser sur les possibles gites larvaires et de procéder à leur destruction.

« C’est la lutte mécanique, il faut détruire les gites afin d’empêcher la reproduction des moustiques, d’autant plus que nous savons qu’il y a eu un cas de dengue répertorié », explique Franciane Lareau, technicienne sanitaire à l’ARS.

Les moustiques peuvent en effet se reproduire dans toutes les eaux stagnantes, les Guadeloupéens doivent donc être très attentifs aux abords de leur habitation en contrôlant les coupelles des pots de fleurs, les gouttières… « Même un petit bouchon de bouteille peut permettre à un moustique de pondre », poursuit Franciane Lareau. L’inspection de ce jeudi 5 octobre a logiquement commencé par les gouttières, puis les pots à fleurs qui abritent, notamment durant cette période de pluie des eaux stagnantes.

Quinze personnes forment le dispositif de prévention et d’intervention de l’ARS qui couvre l’intégralité de la Guadeloupe.

Plusieurs étapes

Pour combattre la dengue, l’ARS déploie un dispositif en plusieurs phases. Le repérage est complété par un questionnaire : l’habitant indique si les membres du foyer ont présenté des symptômes de la dengue au cours des trois derniers mois. Puis, l’équipe procède à la recherche des gites larvaires sur les lieux de l’habitation. L’opération s’achève par un ensemble de recommandations, qui préconise notamment « de se protéger avec des lotions répulsives ou des crèmes, dès l’apparition des premiers symptômes de la maladie. Ce qui évite d’infecter d’autres moustiques qui auraient contaminé d’autres personnes. C’est comme cela que la maladie se déplace », explique Gladys Florentine.

Depuis le mois de juillet, l’ARS enregistre des chiffres de contamination en augmentation en Guadeloupe et en Martinique. En Guadeloupe, les Urgences ont signalé 419 passages pour 16 cas graves, dont 5 enfants. À Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ce sont respectivement 8 et 15 cas de dengue qui ont été confirmés. L’ARS estime que 5 décès en Guadeloupe sont directement imputables à la dengue sur la période. 

Tafari Tirolien

Un ennemi : l’aedes aegypti

Pour éradiquer la dengue, il faut combattre la prolifération des moustiques et plus particulièrement celle de l’aedes aegypti, le moustique qui transporte la maladie ainsi que le chikungunya. « C’est un moustique qui est actif la journée, et plus précisément au lever et au coucher du soleil. Les piqures sont faites par les femelles : elles ont besoin de sang pour pondre leurs larves. ».

Le moustique qui vit près de l’homme en raison de son incapacité de voler sur de longue distance, pond environ une centaine de larves à la surface d’une petite quantité d’eau ou d’une surface humide. Les larves évoluent en moustiques adultes après quatre phases, le processus dure entre 7 et 12 jours. 

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