La Ligue des Droits de l’Homme (LDH) de Guadeloupe est préoccupée par la situation qui sévit en Haïti, le pays voisin.
Depuis quelques années, le peuple haïtien se bat contre lui-même. Ce combat semble être guidé par des mains invisibles qui utilisent des éléments du peuple comme des pions pour exécuter leur jeu.
Cela est observé avec le phénomène des gangs qui se développe et qui gangrène la société haïtienne. Des jeunes désœuvrés ont été armés par des responsables politiques et économiques qui les ont utilisés comme des hommes de main pour leur basse besogne.
Maintenant, ces jeunes devenus des bandits, utilisent leurs armes pour menacer et dépouiller la population.
Nous constatons aussi que les responsables politiques et économiques d’Haïti ont du mal à se mettre d’accord pour gouverner leur pays. Les institutions de l’État haïtien ne sont plus fonctionnelles. Le pays est bloqué.
Ainsi, la Communauté internationale intervient, par l’intermédiaire de CARICOM, pour imposer aux Haïtiens la nomination d’un Conseil présidentiel de 7 membres. Face à ce Conseil, s’oppose le camp de Guy Philippe, soutenu par les gangs qui ont fait chuter le gouvernement illégitime d’Ariel Henry.
Devant cette situation, la LDH de Guadeloupe exprime sa solidarité avec le Peuple haïtien. Au nom de la défense des droits humains et du respect de la souveraineté des peuples, elle demande que la Communauté internationale soit un acteur facilitateur qui accompagne le Peuple haïtien dans la recherche d’une sortie de crise, sans se substituer à la volonté de ce peuple.
La LDH de Guadeloupe enjoint la France, membre des plus hautes instances de l’Organisation des Nations Unies (ONU), d’être vigilante pour éviter les erreurs du passé. Éviter qu’une nouvelle MINUSTAH, kényane ou autre, ne donne une apparence de « retour au calme », sans que soit amorcée une perspective politique pérenne, accompagnée des projets d’ordre économique et social, à court, moyen et long termes.
Au nom du respect de la souveraineté des Peuples, cette perspective politique doit émaner du Peuple haïtien lui-même.