Guadeloupe. La convention relative à la redynamisation de la filière canne de Marie-Galante est signée

« C’est un moment historique ! » a lancé le préfet de Région Xavier Lefort.

Ils ont signé leur engagement pour la filière canne-sucre à Marie-Galante. @AJV

Xavier Lefort était à Marie-Galante, mercredi 26 juillet, à l’usine de Grande Anse, flanqué des deux présidents des grandes collectivités, Guy Losbar, président du Conseil départemental, Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe. Sur cette table, il y avait aussi Maryse Etzol, présidente de la Communauté de communes de Marie-Galante, Martyr Nagau, président de la SA Sucreries et Rhumeries de Marie-Galante (SRMG), les maires de Capesterre, Jean-Claude Maes, de Saint-Louis, François Navis, le directeur général de la SRMG, Stéphane Deniaud. Et des parapheurs.

Martyr Nagau, président de la SRMG et Stéphane Deniaud, directeur général :

Depuis près de 10 ans, l’usine exploitée par la SA Sucreries et rhumeries de Marie-Galante (SRMG) connait une baisse continue de tonnage de cannes broyées, passant de 100 000 tonnes à 52 000 tonnes en 2021. Avec 52 000 tonnes broyées au lieu des 72 000 tonnes prévues en 2023, la situation ne fait que s’aggraver.

Il y a deux ans, au moment de lancer la récolte cannière, la chaudière a explosé. Vieille chaudière, gros travaux… et la canne à ramasser. Pourquoi faire ? Pour éviter que les 1 300 planteurs de l’île pour cette usine unique ne restent sur leur faim. Et l’expression n’est pas exagérée.

L’Etat, les élus ont été mis devant le fait accompli : ou soutenir cette unité sucrière ou tuer économiquement l’île. Des rustines ont été posées sur la vieille chaudière, l’Etat a missionné des experts de Paris qui ont dit qu’il fallait laisser tomber et produire de la canne pour les distilleries.

Les acteurs d’un renouveau de la filière canne-sucre sur la Grande galette. @AJV

Les élus ont renaclé, étudié avec le président Martyr Nagau et la direction de l’établissement, Stéphane Deniaud quelle solution pourrait être entreprise. L’Etat a suivi qui ne peut rester insensible à la crise sociale de grande envergure qui pourrait suivre la fermeture de cette usine.

La diminution constante du tas de cannes de Marie-Galante accentue le risque de disparition de la filière dans son ensemble.

Afin de pallier cette situation, le Département, la Région et L’État ont annoncé, en 2022, la mise en place d’un Plan de relance, pour atteindre le broyage de 130 000 tonnes de canne d’ici 2027. De son côté, le Département, gros propriétaire foncier, a décidé de soutenir la filière en récupérant ses terres des mains de ceux qui les louent sans payer de loyers et ne les exploitent plus. Elles seront distribuées, moyennant un loyer symbolique, à des agriculteurs professionnels déterminés. Cent hectares en deux tranches de 50 hectares.

Pourquoi le préfet Xavier Lefort était-il si enthousiaste ? Parce qu’il allait signer, avec les deux présidents des grandes collectivités et la direction de l’usine, une convention qui formalise les engagements de ces deux collectivités et de l’État avec la SRMG.

Xavier Lefort, préfet de la région Guadeloupe :

@AJV

Comme l’a souligné le président Guy Losbar, « pour la Première fois, le Conseil départemental est signataire de la convention canne de Marie-Galante. Cette signature démontre l’engagement de la collectivité envers le secteur agricole, et plus particulièrement envers les professionnels de la canne. Dans ce cadre, le Département entend souscrire à plusieurs engagements : une aide à l’investissement de 850 000 € sur la période 2023-2025 pour financer la création de 3 bassins de décantation/irrigation, plus un accompagnement technique à la création des 3 bassins ; la mise à disposition de 100 hectares de foncier agricole au bénéfice de la profession : 50 hectares à court terme et 50 hectares à moyen terme ; la mise en place d’une campagne de lutte contre les nuisibles (rongeurs etc.) ; le financement via le FEADER des projets d’amélioration foncière (voiries d’exploitation, épierrage des exploitations, etc.), en partenariat avec le Conseil régional ; la mise en place de la procédure de remise en culture des terres en friches sur Marie-Galante. »

Guy Losbar, président du Conseil départemental :

@AJV

Les engagements de la SRMG, de l’Etat et du Conseil régional s’orienteront principalement vers la modernisation de l’usine sur la période 2023-2028, du financement de l’accompagnement technique des planteurs et de l’attribution d’aides financières.

Souligné par le président Ary Chalus, le soutien financier est important, qui suit une logique de soutien de la filière canne-sucre — l’agriculture dans son ensemble — par la Région Guadeloupe.

« Le 1er avril dernier, lors de la signature de la convention canne 2023-2028, la collectivité avait exprimé ces engagements pour la relance de la production cannière aussi bien sur le continent que sur Marie-Galante. Aujourd’hui au côté de l’Etat et du Département, je réaffirme ces engagements à travers cette convention qui tient compte du développement de la filière, afin qu’elle soit plus compétitive et mieux structurer mais aussi qu’elle intègre pleinement l’aspect transition agroécologique. Au travers de nos différentes rencontres, j’ai retenu un certain nombre de priorités qui sont en grande partie liées à l’augmentation de la production d’électricité tout en économisant l’énergie ; une meilleure valorisation de la canne et du sucre, ce qui nécessite la mise en place de nouveaux process de production ; la réduction des intrants chimiques et une volonté d’aller vers une démarche durable ; la valorisation des rejets d’eau usine en irrigation ; des efforts pour garantir la valeur ajoutée des sucres produits, sucres spéciaux et donc améliorer la commercialisation.
Pour atteindre ces priorités des investissements sont nécessaires d’un montant de trente millions d’euros (30 Millions d’euros). Je réaffirme donc notre engagement de mobiliser le FEADER et les fonds régionaux, notamment sur les années 2023 et 2024. La collectivité se mobilise pour aussi accompagner les professionnels. Une aide complémentaire de 5 euros la tonne est maintenue afin de compenser l’absence de la prime bagasse. »

Ary Chalus qui demande que les planteurs s’engagent à poursuivre les programmes de replantation et assurer le renouvellement des parcelles arrivées en fin de cycle, à remettre en culture les terres en friche ou insuffisamment cultivées, la collectivité reste très ouverte au programme d’amélioration foncière, à aller impérativement vers l’augmentation des surfaces plantées en canne, à augmenter les rendements productifs par hectare, à pratiquer une meilleure politique d’installation, à renforcer l’encadrement technique des planteurs.

Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe :

@AJV

ILS ONT DIT

Maryse Etzol, présidente de la Communauté de communes de Marie-Galante :

@AJV

Stéphane Deniaud, directeur général de la SRMG :

@AJV

André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com

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