Jeudi 21 avril 2022, le Conseil d’administration de la Société immobilière de la Guadeloupe (SIG) — 53% du parc de logements sociaux — a élu son président. II s’agit de Jean-Philippe Courtois, maire de Capesterre-Belle-Eau, premier vice-président du Conseil départemental. Il remplace Me Fély Kacy-Bambuck, atteinte par la limite d’âge.
Jean-Philippe Courtois, vous avez été élu président du conseil d’administration de la SIG société d’économie mixte (SEM). Une mission, un défi.
En premier lieu, je tiens à remercier l’ensemble du conseil d’administration de la SIG pour la confiance qui m’est accordée en me permettant aujourd’hui d’accéder à la fonction de président. L’occasion aussi, pour moi, de saluer Madame Kacy-Bambuck, présidente sortante, qui, au travers de son parcours, a pu mettre toute son énergie au service de la société. Et qui surtout, on l’a vu avec les témoignages qui ont été faits par l’ensemble du conseil d’administration, aura su marquer la SIG de son empreinte. Je tiens à saluer cette femme pour son investissement au service de la Guadeloupe. Je suis prêt, en lui succédant, à honorer la confiance qui m’est faite. Ceci en harmonie avec le conseil d’administration, les cadres et tous les personnels de la SIG.
Comment la Caisse des Dépôts et Consignations Habitat intervient-elle au niveau de la SIG ?
La Caisse des Dépôts et Consignations a un partenariat avec la SIG. Elle est dans son conseil d’administration au travers de CDC Habitat. Ce partenariat avec la CDC habitat nous permet de répondre à l’ambition d’aménagement de l’ensemble du territoire de la Guadeloupe.
La CDC habitat, partenaire indispensable et actionnaire principal de la SIG, participe à cette stratégie permettant à plus de 16 000 familles guadeloupéennes aujourd’hui de pouvoir vivre dans différents logements proposés sur le territoire. Elle permet aussi de pouvoir parfaire cette stratégie d’aménagement en direction des collectivités afin que nous puissions répondre à ce besoin de logements qui soit performants, mais surtout qui répondent bien aux ambitions. Nous avons aussi cette volonté de renforcer notre partenariat.
Comment allez-vous impulser ce renouveau de l’habitat social ?
Il s’agit de porter une réponse au logement, porter une réponse aussi à l’aménagement, notamment en direction des aînés, avec l’adaptation indispensable pour le bien vivre chez soi mais surtout le vivre vieux, le vivre bien. En direction aussi des personnes porteuses de handicaps. Nous avons cette volonté forte, exprimée par le président Guy Losbar, afin de porter aussi cette réponse en direction de l’ensemble de la population. Il faudra aussi agir pour multiplier les opérations dans le cadre de l’acquisition à la propriété.
Vous avez une vision pour votre commune, Capesterre Belle-Eau. De quoi ont besoin les communes en matière de logement ?
Il y a une première action d’envergure qui est lancée courant 2023 avec la démolition et la reconstruction de la résidence Tavernier qui est au centre-ville, à proximité du lycée et du collège de Capesterre Belle-Eau. Ce sont près de 80 logements qui vont être construits à la place de ces bâtiments qui ne sont plus aux normes sismiques. Nous avons aussi des résidences tels que Cribiche et Loïc-Potier où nous allons répondre aux besoins des habitants, tant en terme d’entretien que d’animation de ces zones, avec le soutien de la SIG. La SIG est propriétaire de foncier stratégique sur le territoire communal. A nous de pouvoir discuter avec eux pour que les aménagements nécessaires en termes d’équipement, d’attractivité, pour pouvoir inviter des populations à venir sur le territoire mais aussi des entreprises.
Toutes les communes ont les mêmes ambitions. Loger ses habitants, être attractive parce que de nouveaux habitants, c’est bon pour l’activité économique, être attractive aussi pour les entreprises…
Quelle est la marge de manœuvre financière d’une société comme la SIG qui doit compter énormément d’impayés ?
Ce matin, le conseil d’administration a voté le budget de la SIG qui est une structure en très bonne santé financière ceci malgré le contexte qui fait que sur le plan social il y a effectivement un bon nombre d’impayés au niveau des loyers puisque ce sont des familles qui sont en difficulté, qui ont perdu leur emploi. Ce qui veut dire qu’il va falloir qu’au niveau du Conseil départemental nous puissions mettre tous les dispositifs nécessaires pour les accompagner, au niveau aussi de la Région dans le cadre de la gouvernance partagée.
Le temps des HLM de la rénovation urbaine est dépassé. Les Guadeloupéens veulent des immeubles moins hauts, moins grands, des maisons. La SIG peut-elle satisfaire cette demande architecturale ?
L’objectif de la SIG est de rénover son parc immobilier, qui consiste en bâtiments de toutes les tailles et de toutes compositions architecturales, mais aussi de réaliser de nouvelles constructions qui soient conformes aux enjeux écologiques sur notre territoire, avec un aménagement dans et autour des logements permettant d’avoir un cadre de vie agréable.
Propos recueillis par André-Jean VIDAL
