Arrivé en Guadeloupe en début d’après-midi, ce mardi 21 mars, Jean-François Carenco, ministre délégué en charge des Outre-mer, a débuté sa visite officielle par une rencontre avec le président de Région, Ary Chalus, à l’Espace régional du Raizet (Les Abymes). Avant de rencontrer; plus tard dans la soirée Guy Losbar, président du Conseil départemental…
De quoi ont-ils parlé à la Région ? Ary Chalus a remis, avec fierté, au ministre, le projet de la Région contenant des propositions « pour l’avenir de la Guadeloupe. »
Le ministre a pris le document, un fin cahier, des notes sur tous les problèmes de la Guadeloupe, avec des idées émises par le staff régional pour alimenter la réunion du CIOM, le Comité interministériel des Outre-mer, en mai. Il l’a soupesé, feuilleté brièvement, posé devant lui, avant d’entamer une réunion marathon de presque deux heures.
Tous les problèmes de la Guadeloupe ont été passés en revue : l’eau, les déchets, le transport, les activités portuaires, le tourisme, l’agriculture, l’autosuffisance alimentaire, les sargasses, etc.
Ces mêmes sujets qui seront serinés au ministre tout au long de sa visite par tous ses interlocuteurs.
Ainsi, Ary Chalus a des idées sur l’Octroi de mer. Le ministre aussi. Vont-elles coïncider ? A voir. Mais, comme l’a rappelé Jean-François Carenco, « il faut en parler, sans réserve. De ces discussions, il va ressortir du bon sens. »
En tout cas, le message de Jean-François Carenco est clair : les élus sont responsables, ils proposent, on réfléchit et si tout le monde est d’accord, l’Etat est là pour pousser. Les élus, quoiqu’ils disent, sont en première ligne, le préfet, le ministre en deuxième ligne, l’Etat en troisième ligne…
Un discours que le ministre va répéter, plus tard, cette fois-ci à Guy Losbar, lors d’une réunion bilatérale. Là, pas de staff : Guy Losbar, le préfet Xavier Lefort, le ministre Jean-François Carenco, dans un salon de la résidence préfectorale.
Mais, avant cela, Jean-François Carenco va rencontrer Eric Jalton, président de Cap Excellence. Rencontre portée sur l’avant-programme du ministre, supprimée sur le programme, effective…
C’est, comme va le préciser plus tard Eric Jalton, « à la demande du ministre que je l’ai reçu, avec des élus et des cadres de Cap Excellence. »
Les grands chantiers de la communauté d’agglomération ont été passés en revue : le service public du transport, le développement local, le logement, notamment la réhabilitation des centres-villes, le financement de l’Agropark, l’accompagnement du SMGEAG (il y a signature d’un Corom — contrat de redressement Outre-mer — ce matin, à Goyave avec le président Jean-Louis Francisque), les déchets, la culture, le Centre des Arts et de la Culture…
Après une visite à l’atelier de Michel Rovelas, peintre, plasticien, un ami personnel du ministre, à Capesterre Belle-Eau — celui-ci a gagné les hauteurs de Saint-Claude et la résidence préfectorale. Echanges nourris avec Guy Losbar.
Ils ont parlé… politique, sénatoriales, mais le ministre n’a pas dit grand-chose sur ce volet des discussions. Ils ont aussi évoqué tous les problèmes du moment, ces petites choses qui prennent de l’ampleur quand elles sont mal appréhendées… Mais, Guy Losbar et Jean-François Carenco ont la foi du charbonnier. Ils veulent agir. Pas de grandes paroles, mais des actes. Du concret.
De la méfiance aussi ? Sans doute un peu, Guy Losbar sait bien qu’un ministre, aussi sincère soit-il a derrière lui la machine de l’Etat qui a ses impératifs dans une période difficile, d’autres ministres avec leurs priorités.
La fiscalité, l’octroi de mer. L’idée du ministre prend forme : taxer certains produits, mettre en place une TVA régionale, mais toujours soutenir la production locale.
Politique ? Le ministre délégué aux Outre-mer se défend d’en faire. Pourtant…
Ce matin, Jean-François Carenco sera tôt au centre de conditionnement de la banane, sur les hauteurs de Capesterre Belle-Eau, à la Plaine. Il devrait y faire des annonces importantes pour ce secteur économique crucial pour toute une zone de la Basse-Terre.
Avant de rendre visite à son amie Simone Schwarz-Bart, à Goyave. Avec l’écrivaine ils ont des choses à se dire. Il faut sûrement recadrer la destination de la Maison des Illustres, la Souvenance, maison familiale de Simone et André Schwarz-Bart. Prochainement restaurée, elle devra être animée.
Plus tard, le ministre poursuivra son périple guadeloupéen vers d’autres escales… Il ne quittera la Guadeloupe que jeudi dans l’après-midi.
André-Jean VIDAL
aj.vidal@karibinfo.com
