La Deal et la Région avec des associations ont organisé samedi une journée consacrée au jardin créole à l’espace régional du Raizet.
Le jardin créole, comme le soulignait Raymond Otto, sociologue qui est multiple :
. Jardin des plantes médicinales (bokaz)
. Jardin alimentaire
. Jardin d’agrément (beauté et réconfort)
. Et aussi lieu d’apprentissage
. Élément culturel
Jardins créoles victime de l’urbanisation, des modes de fonctionnement de la société moderne.
Un souhait de pérennisation
Néanmoins, on assiste, notamment par le biais du Département, à l’introduction du jaden à l’école pour la cohésion sociale et la conservation d’un patrimoine inéluctable.
Des espaces citadins peuvent être aménagés avec des plantes médicinales au pied des immeubles, de même il est urgent d’inciter les parents à consommer local pour économiser, citait une intervenante.
Ne pas tout acheter mais produire ses légumes, ses plantes médicinales,
Rose-Lee Raqui, spécialiste de relations internationales, passionnée de Ntic, de patrimoine, de biodiversitè et d’innovation, prenait la parole pour dit : « Le jardin créole doit être poursuivi. Il n’y a pas assez de place pour de grands espaces en fruits et légumes. Il faut se tourner vers des jardins. Et mettre en avant la permaculture qui n’est rien d’autre que le jardin créole. »
Les essais de pérennisation
Raymond Otto : « Le cultivateur a toujours survécu à l’économie linéaire. Avec l’économie circulaire nous avons toutes les plantes qui peuvent remplacer engrais et pesticides. »
Petit à petit, néanmoins, le jardin créole influe sur la société par le biais des bacs à compost, qui sont devenus une institution dans certaines communautés d’agglomération, comme Cap Excellence, pionnier en la matière. Les jardins dans les écoles sont un projet du Département. La question se pose d’une pérennisation de ces jardins, souvent portés par un (e) enseignant (e). Que devient le jardin quand l’enseignante change d’affectation ?
Les bacs à plantes dans les cités et résidences nouvellement créées participent là encore d’une volonté de conserver les traditions.
Le débat s’engageait sur diverses thématiques complémentaires : le mieux-être au travers de l’alimentation, sensibiliser et inviter à créer son (ses) propre (s) jardin (s).
On peut faire un repas en faisant le tour de la maison.
Foncier et financement
Le foncier est une difficulté, le financement aussi, relevaient les intervenants. Les anciens agriculteurs veulent des garanties pour louer leurs terrains. Ils ne veulent pas qu’ils se transforment en lotissement.
Le gaspillage alimentaire a aussi été pointé du doigt : les fruits locaux (mangues, fruits à pains, agrumes, etc. ne sont pas ramassés dans les campagnes. Ils sont perdus alors que l’on se précipite pour acheter des fruits venus d’ailleurs.
Raymond Otto, encore, a mis en avant la notion de koudmen solidaire : préparer la terre ensemble, manger ensemble.
Si l’idée de mailler toutes les communes avec des jardins collectifs ou partagés a été portée par l’ensemble des intervenants, la difficulté c’est que ces jardins soient pérennes. En effet, cultiver c’est une travail. Il faut savoir surmonter la lassitude, les fourmis manioc, les parasites, la sécheresse… les aléas climatiques qui peuvent détruire une récolte en quelques heures.
L’accompagnement des néophytes, de la graine au fruit ou légume, l’usage de techniques culturales vertueuses, les différences de culture sur les mornes ou dans la plaine, l’entretien des berges des rivières proches des champs cultivés, l’accompagnement des porteurs de projets de jardins (qui va payer ?), l’intérêt de la découverte touristique (atout supplémentaire), la mise en place d’une bourse aux graines de plantes locales, le respect des bassins culturaux ont été des thèmes abordés au cours de la matinée.
Création de nouveaux métiers liés