Guadeloupe. Infertilité : il y a des solutions locales

Le Conseil départemental a organisé un séminaire sur l’infertilité dans l’archipel Guadeloupe. Intervenant vedette : Eustase Janky, professeur de médecine, gynécologue éminent.

Le terme d’infertilité est appliqué aux couples ne parvenant pas à avoir un enfant après un ou deux ans de rapports sexuels réguliers et non-protégés. L’infertilité est liée à un problème féminin dans un tiers des cas, masculin pour un autre tiers, ou encore à un problème mixte.

Professeur Eustase Janky :

L’hôtel Arawak, au Gosier, accueillait, sous l’égide du Conseil départemental, un séminaire d’une demi-journée consacré à l’infertilité.

Pourquoi ? Parce que c’est un mal dont souffrent les Guadeloupéen(ne)s. En effet, comme l’a souligné le professeur Eustase Janky, la Guadeloupe souffre d’un non-renouvellement à termes des générations.

Il a donné deux chiffres faisant état d’une baisse inquiétante de population : en 1999 il y avait, au recensement, 422 496 habitants, contre 384 313 en 20121. Soit une perte de 18 650 habitants, soit la population de la ville de Sainte-Rose !

De même, le nombre de femmes en âge de procréer a-t-il connu une chute indéniable : pour les 15 à 29 ans, elles sont 15%, de 30 à 44 ans, elles sont 17,3%.

Le taux de natalité pour 1 000 habitants est le 5e de France, avec 12,4% ; le taux de fécondité diminue, passant de 5,8 enfants en 1964 à 3,2 en 1977 et 2,3 e 2023.

L’âge de la première maternité augmente : 30,5 ans contre 29 ans en 2000.

Que faire en cas d’impossibilité de grossesse ? Consulter son médecin de famille qui devra, rapidement, diriger sa pratique vers un spécialiste, un gynécologue.

En Guadeloupe, toutes les possibilités médicales sont pratiquées par les hommes de l’art. La Centre caribéen de la médecin de la reproduction est là pour répondre aux questions, pratiquer les prélèvements, assurer la mise en place du processus.

Le Conseil départemental, parce qu’il a l’humain comme préoccupation de tous les jours, soutient toutes les initiatives.

Dr Maryse Etzol, présidente de la Commission Promotion de la Santé publique du Département :

En savoir plus

Avec 3,3 millions de personnes directement touchées en France, l’infertilité est devenue un enjeu de santé publique majeur, sans pour autant avoir jamais été traitée comme telle par les pouvoirs publics.

En France comme dans l’ensemble des pays industrialisés, la hausse de l’infertilité résulte tout d’abord du recul de l’âge à la maternité. En quatre décennie, cet âge a augmenté de cinq ans.

En 2019, les Françaises avaient leur premier enfant à 29 ans en moyenne. La fertilité déclinant progressivement à partir de 30 ans, les maternités dites « tardives » augmentent mécaniquement le risque d’infertilité.

Ce recul de l’âge à la maternité résulte d’un ensemble de facteurs sociétaux. La généralisation du travail féminin et des techniques contraceptives y a contribué. Les sociologues identifient également d’autres déterminants, tels qu’un possible déclin du désir d’enfant chez les jeunes générations, la recherche d’une stabilité professionnelle et affective avant de concrétiser un projet parental, une crise économique ou encore l’absence d’une politique publique facilitant la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.

En outre, l’ignorance de nombreux couples sur la réalité du déclin de leur fertilité avec l’âge, conjuguée avec une confiance excessive dans la performance des techniques d’assistance médicale à la procréation, se traduisent par une demande d’accompagnement médical de plus en plus tardif, limitant ainsi les taux de succès.

Des facteurs environnementaux sont également à l’origine de la hausse de l’infertilité. Une méta-analyse réalisée en 2017 a fait apparaître un déclin de plus de 50 % de la concentration spermatique chez les hommes des pays industrialisés entre 1973 et 2011, se poursuivant probablement au même rythme depuis cette date. Ce phénomène serait notamment lié à une exposition régulière aux perturbateurs endocriniens. Par ailleurs, de récentes études montrent l’impact négatif des modes de vie occidentaux sur la fertilité des hommes et des femmes, en particulier pendant la période pré-conceptionnelle, à savoir les 6 mois précédant la grossesse : consommation de tabac ou de cannabis, obésité, troubles de l’alimentation…

Ces comportements pourraient même produire un effet transgénérationnel, avec des conséquences sur la santé et la fonction reproductrice de l’enfant à naître.

L’infertilité est aussi très souvent liée à des causes médicales. Chez les femmes, elle peut avoir une origine mécanique, l’endométriose, par exemple, pathologie répandue mais encore mal connue, provoquant une obstruction des trompes. Elle peut aussi être d’origine hormonale. Ainsi le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est-il la cause la plus fréquente de troubles du cycle menstruel et d’absence d’ovulation.

Chez les hommes, l’infertilité peut enfin avoir une origine endocrinienne, testiculaire, ou bien être liée à des lésions des voies génitales. La cause la plus fréquente est la varicocèle.

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