Guadeloupe. Ils ne veulent pas rester au pays !

Des étudiants en médecine à l’Université des Antilles (UA) veulent aller poursuivre leur cursus dans l’Hexagone alors qu’ile bénéficient d’une Faculté de médecine de plein exercice.

Vivre, étudier, travailler au pays. c’est, nous dit-on, le souhait des Antillais de Guadeloupe et Martinique. Certains militants fustigent cet « exil » imposé aux jeunes générations, rappellent que le BUMIDOM a, fut un temps, vidé la Guadeloupe de sa jeune population, que ces politiques imposant d’aller ailleurs pour réussir sont une raison de la baisse de démographie… et même que tout ceci est fait pour opérer un génocide de substitution, des gens d’ailleurs, Européens de surcroit, venant s’installer aux Antilles.

Sauf que… des étudiants de la Faculté de médecine, 400, qui suivent un cursus en Guadeloupe, sont en deuxième ou troisième année, se plaignent d’être obligés de rester à l’Université des Antilles pour décrocher leur diplôme. Jusqu’ici, le 2e cycle (4e, 5e et 6e années) n’existait pas aux Antilles. Il est créé et ouvre en septembre 2023. C’est pourquoi ces 400 étudiants en médecine de Fouillole sont appelés à rester aux Antilles.

Mais, ils veulent partir faire leurs études dans l’Hexagone ! Ceci après que les autorités universitaires se soient battues presque trente ans — à la demande des jeunes lycéens, des parents d’élèves — pour obtenir que l’intégralité des études de médecine puisse se faire en Guadeloupe.

Depuis cette année, les années de médecine se feront à l’UA jusqu’à l’obtention du diplôme de docteur en médecine. Pour les spécialités, il faudra partir.

Que disent les étudiants volontaires acharnés au départ à l’autre bout de l’Atlantique ? Qu’on ne les a pas prévenus (ils l’ont été en mars 2022 pour une rentrée en octobre 2023), qu’ils ont programmé leur départ (une opération onéreuse, pour l’Etat, la Région — qui paient les bourses — et pour les parents), et, enfin qu’ils pensent que l’UA n’a ni les personnels ni les moyens (intellectuels ?) d’assurer une formation complète de médecins.

Curieux parents qui soutiennent ces jeunes gens alors qu’ils savent que partir pour faire des études (surtout ces études longues) c’est prendre le risque que l’enfant, livré à lui-même — soit-il majeur et responsable — abandonne ses études, se plaignant de l’éloignement, du froid, du racisme, etc.

Mais, ils veulent partir.

S’ils le font, assure l’UA, ils ne seront pas accompagnés. Ce qui semble logique puisque le gouvernement encourage les étudiants qui ont des universités et des filières choisies par eux à rester dans leur région.

A suivre.

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