Le CWTC de la Pointe Jarry accueillait mercredi 9 octobre la conférence des élus dans le cadre de la loi ZAN.
De quoi s’agit-il ? La loi n°2021-1104 du 22 août 2021, portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets, dite « loi climat et résilience », a fixé les orientations stratégiques nationales visant à lutter contre l’artificialisation des sols en France.
L’objectif principal de cette loi est de réduire de moitié le rythme d’artificialisation des sols d’ici 2031 par rapport à la période 2011-2020 et d’atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) d’ici 2050.
La Guadeloupe, archipel entouré d’eau de toutes parts, est d’autant plus fragile face à l’artificalisation des espaces. En Guadeloupe, donc, cette stratégie est une priorité pour préserver l’équilibre entre les besoins de développement urbain et la protection des espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF).
La Région Guadeloupe a été désignée chef de file pour territorialiser cet objectif en concertation avec les collectivités locales, Département, communes et EPCI.
Ce projet, a dit Ginette Samson, présidente de la Commission valorisation et rééqulibrage du territoire à la Région, qui présidait cette anifestation avec le sous-préfet d’arrondissement, Jean-François Moniotte, s’inscrit pleinement dans la révision en cours du Schéma d’Aménagement Régional (SAR), qui constitue le cadre de référence pour le développement territorial de la Guadeloupe.
Ginette Samson :
Les grands enjeux du SAR dans le contexte de la stratégie ZAN sont
- Aménager le territoire de manière harmonieuse et durable
- Préserver le territoire aujourd’hui et demain
- Adapter le territoire aux besoins de la population
« Nous sommes ici pour relever ensemble un défi majeur, celui de la sobriété foncière, démarche essentielle pur garantir un avenir harmonieux à la Guadeloupe », a dit Ginette Samson.
Après avoir posé les directives de la loi Climat et résilience, Ginette Samson a rappelé « l’équilibre fragile de nos écosystèmes et les contraintes de notre insularité qui nous imposent une approche particulièrement vigilante. »
« La préservation de nos espaces naturels, agricoles et forestiers est une priorité, elle est la clé de notre sécurité alimentaire, de notre résilience face aux risques climatiques et de la sauvegarde de notre biodiversité. Chaque mètre carré doit être valorisé et utilisé de manière raisonnée. »
En Guadeloupe, la Région met en œuvre le Schéma d’aménagement régional, SAR, dont les grands enjeux dans la stratégie ZAN sont :
- Aménager le territoire de manière harmonieuse et durable
- Préserver le territoire aujourd’hui et demain
- Adapter le territoire aux besoins de la population
Intégrer une trajectoire ZAN dans le SAR permet de réduire l’artificialisation des sols tout en répondant aux besoins des collectivités, des populations.
Qui de la sobriété foncière ? Il s’agit, dans un espace géographique limité, avec une forte pression démographique et un patrimoine naturel exceptionnel de trouver un équilibre entre aménagement et protection.
Comment ? En concentrant au niveau urbain des constructions, en construisant mieux, plus rationnel, en utilisant, pour éviter de prendre du terrain sur la nature, les friches industrielles ou urbaines, les dents creuses, pour construire de nouveaux espaces.
Comme le dira Hervé Dib de la DEAL, dans son intervention, « il faut renforcer le tissu urbain existant en construisant autrement, en utilisant tous les espaces urbains ou urbanisés inutilisés. Il faut économiser l’espace pour éviter de mordre sur les terrains agricoles ou naturels. »
Car, il faut protéger notre environnement.
Hervé Dib, toujours a rappelé ce qu’est la sobriété foncière. « Il s’agit de protection des sols, de changer de paradigme en matière d’aménagement. »
L’importance des sols a été mise en avant :
- 95% de l’alimentation vient des sols qui apportent 99% des calories
- Sols filtrent l’eau pour la rendre potable
- Sols nous habillent avec des fibres naturelles
- Sols débordent de vie par les animaux qui transforment les sols
- 80% des invertébrés, 5% des acariens sont connus, donc richesse
- Compliqué de reconstituer cette vie : il faut 200 ans pour refaire un centimètre de sol
- Sols nous soignent : 80% des antibiotiques sont issus de champignons et de bactéries
- Sols nous protègent des aléas climatiques si ils sont en bon état
- Sols stockent le carbone deux fois plus que dans l’air
- 1 ha de mangrove apporte cinq fois plus que la même surface de forêt pour stocker le carbone
« Il faut considérer le sol en trois dimensions et protéger ses conditions écosystémiques », a dit Hervé Dib.
Les conséquences de l’artificialisation des sols sont:
- Économiques
- Sociales
- Environnementales
- Érosion de la biodiversité
En tout une centaine d’élus ont assisté à cette conférence qui visait à mettre en place la conférence régionale ZAN qui se réunira fin janvier 2025.
D’ici là, des réunions de concertations se tiendront dans les communes et EPCI. Le préfet, la semaine prochaine, réunira les parties concernées pour une mise en perspective des enjeux.
Jean-François Moniotte :