Le président Guy Losbar a alerté le Premier ministre sur la situation financière du CHU de Guadeloupe.
En sa qualité de président du Conseil de surveillance du Centre hospitalier universitaire de Guadeloupe (CHUG), Guy Losbar a signé, vendredi 29 novembre 2024, aux côtés des 31 autres présidents de Conseils de surveillance des Centres hospitaliers universitaires, un courrier adressé au Premier Ministre Michel Barnier, afin de l’alerter sur la situation financière inquiétante de leurs établissements de santé.
Les présidents de Conseil de surveillance ont en effet écrit au chef du Gouvernement, afin que des solutions soient trouvées pour que les établissements de santé puissent préserver leur capacité d’action et qu’ils puissent surtout s’acquitter de leurs missions de santé, au moment où leur déficit cumulé, qui était de 200 millions d’euros en 2021, devrait atteindre près de 1,1 milliard d’euros en 2024.
La dégradation financière des CHU intervient dans le contexte de nouvelles charges exceptionnelles alors même qu’ils étaient déjà fragilisés par les effets induits par la crise du COVID.
Les causes de ces déficits sont multiples : l’insuffisance de financement des augmentations de rémunérations décidées dans le cadre du Ségur de la santé, l’inflation des années 2022 et 2023 qui a renchéri tous les achats de biens et services, l’augmentation des taux d’intérêts qui ont pesé sur les emprunts à taux variables et enfin cette reprise d’activité progressive, délétère pour les soins financés à l’activité.
Selon Guy Losbar, outre ces problèmes communs à l’ensemble des CHU, la situation du CHU de Guadeloupe — celle des autres établissements de santé du territoire, ainsi que celle du secteur médicosocial — n’est pas satisfaisante.
Dans le contexte où le nouveau CHUG doit bientôt ouvrir ses portes, il faudra veiller à garantir une offre de soins de qualité sur le territoire en vue de répondre aux problématiques de santé spécifiques comme celles de la prévention, la santé de la mère et de l’enfant, les maladies chroniques, la prise en charge des cancers, le vieillissement, la psychiatrie et la santé mentale…
Le président du Conseil de surveillance du CHUG a déjà eu l’occasion d’insister sur la nécessité de bénéficier d’un coefficient géographique juste et équitable pour la Guadeloupe et pour les établissements d’Outre-mer ; et également sur l’instauration d’une Mission d’intérêt général « Outre-Mer », qui permettrait à nos établissements de mieux en prendre en compte les besoins de santé des Guadeloupéens.
Il rappelle que ces propositions ont été présentées lors du Congrès des élus guadeloupéens du 7 juin 2023.
Outre le président Losbar, ce courrier du 29 novembre a été signé par des responsables des établissements des Outre-mer, comme la Martinique (Yvon Pacquit) et la Réunion (Huguette Bello), également par Martine Aubry (Lille), Anne Hidalgo (Paris), Christian Estrosi (Nice), François
Rebsamen (Dijon).
Pour le président Losbar, ce courrier est la marque indéniable de l’urgence absolue de préserver la santé des Guadeloupéennes et des Guadeloupéens, et surtout de préserver le service public de la santé auquel sont particulièrement attachés les usagers et les professionnels de santé.