Guadeloupe. Gérard Darmanin : « Il ne faut pas discuter avec des ennemis de la République. »

Cela se passe au Sénat mercredi 1er décembre 2021. La séance de questions au gouvernement porte, c’est l’actualité, sur la situation aux Antilles françaises. Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur, est interpelé par un député dont le nom est sans intérêt (c’est un élu Républicain) qui lui demande d’exposer les faits, de dire ce qu’il s’est passé, ce qu’entend faire le gouvernement. 

Gérard Darmanin répond en présentant la mission de deux jours de son collègue Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer (retenu par une visioconférence avec les élus de Guadeloupe et Martinique et le Premier ministre Jean Castex), comme une mission d’apaisement.

« C’est ce qu’a voulu faire le ministre des Outre-mer en y allant d’abord, en n’empêchant pas les forces de l’ordre de faire leur travail dans des conditions difficiles, mais aussi lorsqu’il a reçu une partie des forces vives ou des délégations qui lui demandaient rendez-vous. » 

Des propos très vifs

Sur l’échec des discussions en Guadeloupe (rappelons qu’en Guadeloupe, le ministre n’a pas voulu débattre avec les syndicats sils en condamnaient pas les violence et n’a pas pu débattre avec les élus qui ne sont pas allés au rendez-vous —le ministre a pu s’entretenir avec 16 maires sur 32 en visioconférence), Gérard Darmanin explique.

« Il (Sébastien Lecornu) a mis fin parfois à des demandes d’entretiens lorsque le préalable, celui de la condamnation de la violence, de la condamnation des pillages, celui qui a permis de tirer sur des policiers, des gendarmes, des journalistes n’étaient pas au rendez-vous.
Je pense qu’il ne faut pas discuter avec ceux qui sont manifestement des ennemis de la République. Cependant, pour tous les autres, évidemment, le dialogue est ouvert. »

1 400 soignants ont été suspendus
en Guadeloupe et Martinique

Sur la crise sanitaire et le travail du gouvernement, Gérard Darmanin a donné des chiffres qui, selon lui, manifestent la solidarité de la nation. 

« Puisque vous évoquez la crise sanitaire, sachez que 1 300 soignants ont été envoyés de métropole pour aller en Martinique et en Guadeloupe et qu’un milliard et demi d’euros ont été versés rien que pour la Guadeloupe pour le soutien économique dans le cadre du Covid. »

Sur les effets de la loi du 5 août portant obligation de vaccination pour les soignants et les sapeurs-pompiers, le ministre de l’Intérieur a été clair.
« Nous avons pris des dispositions extrêmement dures, il faut bien l’avouer, mais courageuses puisque 1 400 soignants ont été suspendus, ne voulant pas être vaccinés. Il n’y a pas de raison que les métropolitains soient mieux vaccinés, mieux gérés, mieux protégés que nos compatriotes des Antilles. Lâcher sur ce point aurait été une faiblesse. »

Adapter n’est pas abroger,
n’est pas ignorer…

Ce qui démontre que l’adaptabilité de la loi claironnée sur tous les tons depuis le passage de Sébastien Lecornu en Martinique, est un concept un peu hâtif. Adapter n’est pas abroger, n’est pas ignorer…

Pourquoi, à moins de penser que le ministre ait cédé aux charmes de Serge Letchimy et de l’intersyndicale, le ministre irait-il céder sur une possible adaptation alors qu’à Pointe-à-Pitre, à 200 kilomètres de là, il clamait devant la presse locale et nationale qu’il n’y aurait pas d’exception pour les Antilles françaises. Juste un peu de calinothérapie pour les soignants qui ont jusqu’au 31 décembre pour dire si oui ou non ils veulent être vaccinés. Si oui, ils reprennent le travail, si non, des solutions alternatives seront trouvées pour les reclasser.  

Enfin, après ce qu’il faut retenir de positif de la mission de Sébastien Lecornu aux Antilles françaises, le ministre a annoncé que son collègue allait revenir sur place dans quelque temps. 

« Il faut continuer à faire ce travail institutionnel, économique, social. Le ministre des Outre-mer, à la demande du président de la République, a ouvert un cycle de concertation, de discussion. Il retournera d’ailleurs aux Antilles. Economiquement, institutionnellement, il a ouvert des voies. »

Le « institutionnellement » faisant référence à l’autonomie de la Guadeloupe qui est désormais bien ancrée dans la tête du chef de l’Etat et des ministres de ce gouvernement. Lâchez une idée, ils s’en saisissent… et ne la lâchent plus. 

André-Jean VIDAL

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