Enfin, après vingt années de procédures diverses, l’immeuble situé angle des rues Alexandre-Isaac et Fonds Laugier, à Pointe-à-Pitre a été démoli ce week-end.
Immeuble en copropriété, de quatre étages mansardés, c’était une verrue dans le quartier. Mal construit à une date indéterminée (juste après la Seconde Guerre mondiale puisqu’il était en béton) en faux style créolisant, cet immeuble était la crainte des habitants du quartier et des carnavaliers qui ne s’en approchaient plus depuis deux ans, faisant un détour pour éviter ce carrefour.
En effet, il présentait des fissures, des effondrements, n’était plus d’équerre avec le sol — les fondation avaient été établies sur un sol meuble.
Pourtant, l’emplacement, sur 123m2, est stratégique : à cent mètres alentours li y a la mairie pointoise, le collège-lycée Massabielle, la Maison de quartier, une zone franche, un peu plus loin l’ancien CHU.
La municipalité pointoise a prévenu, en début d’année, les autorités préfectorales, qu’il y avait 54 bâtiments qui avaient brûlé ces dernières années et qu’une centaine de bâtiments menaçaient de s’effondrer un jour ou l’autre. Et que ce bâtiment là, justement…
Harry Durimel :
Le 8 mai 2024, juste après la cérémonie traditionnelle, le préfet Xavier Lefort, auquel le sous-préfet d’arrondissement de Pointe-à-Pitre et la Grande-Terre avait fait parvenir l’information, décidait de se rendre en mairie. Avec Harry Durimel, ils traçaient les grandes lignes d’une action à mettre en place.
Jean-François Moniotte :
Le défi n’est pas mince : il y a 150 bâtiments qui menacent ruine, dont 16 dont il est urgent de s’occuper, 8 qui doivent être démolis très vite.
Terres Caraïbes, le 2 octobre 2024, délibérait en conseil d’administration, sous la présidence de son président, Patrick Sellin, sur le dossier présenté par Corinne Vingataramin, directrice générale.
Le projet s’appelle Vie Kaz La Pwent. Il a été décidé d’œuvrer, « considérant l’urgence à agir sur le territoire de la commune de Pointe-à-Pitre sur huit bâtiments nécessitant ne intervention d’extrême urgence. »
Lundi matin, entouré du sous-préfet Jean-François Moniotte, d’Harry Durimel, maire de Pointe-à-Pitre, de Teddy Foule, vice-président de Cap Excellence, Patrick Sellin a rappelé ces données.
Patrick Sellin :
Le timing a été parfait : en septembre, le chantier a été installé. En octobre, toutes les parties amiantées ont été retirées. Depuis le 13 décembre des contrôles techniques ont été effectués, le déconfinement opéré (le bâtiment avait été confiné durant les travaux de désamiantage). Dans la nuit du 19 au 20 décembre, les engins de démolition ont été positionnés. Le 20 décembre, les travaux de démolition ont été commencés pour s’achever cette nuit. 70 camions-bennes ont emporté les gravats.
Teddy Foule, qui représentait Cap Excellence, a loué la qualité des travaux entrepris et réaffirmé son soutien à la politique menée par la municipalité pointoise en matière d’aménagement :
Ce lundi matin, la place est nette. Les riverains sont heureux.
Nadia Davila, responsable du Service politique de la ville & associations :
Gérant de la Boulangerie située juste en face de l’emplacement de l’immeuble démoli, ce commerçant est heureux. « Nous allons pouvoir revoir les carnavaliers. Les habitants du quartier ne vont plus craindre que l’immeuble leur tombe sur la tête. »
Un boulanger heureux :
La démolition s’est faite dans les règles de l’art par la société SATP : un tapis de terre meuble a été déposé sur les deux façades de l’immeuble donnant sur la rue, ceci pour amortir le choc des morceaux de béton tombant d’une quinzaine de mètres et éviter d’éventuels rebonds sur les immeubles voisins.
Les techniciens de démolition ont découpé un par un des morceaux de murs pour éviter d’endommager les deux maisons situées de part et d’autre de l’immeuble en démolition.
Toutes les parties au projet ont loué le bon travail effectué par cette société guadeloupéenne.