Guadeloupe. Fò an Fanmi : quatre semaines pour magnifier la mémoire

Il s’agit d’un rendez-vous de mémoire. Celui de la célébration de la Guerre de Guadeloupe (1802) et de la commémoration de l’abolition définitive de l’esclavage (1848). La manifestation Fò An Fanmi, portée par le Conseil général que préside Guy Losbar, est devenue au fil des éditions un événement tant mémoriel qu’artistique, avec l’appropriation des grands sites patrimoniaux par la culture pour les ouvrir à tous.

Cette manifestation, qui attirait des milliers de Guadeloupéens, a été annulée en 2020 et 2021 du fait de la crise épidémique.

Fò An Fanmi est revenue en 2022, mais sous une forme revisitée, épurée, dans le cadre des Journées mémorielles de la liberté, avec une programmation de « créations hybrides », résidences d’artistes créées pour développer les synergies artistiques et croiser les expériences.

Michel Mado :

Fò An Fanmi 2023, c’est du 2 au 27 mai

Pour cette douzième édition, Fò An Fanmi 2023 a l’ambition d’aller plus loin en proposant quatre semaines d’animations qui seront réparties sur plusieurs sites patrimoniaux propriétés du Département : les forts Delgrès (Basse-Terre) et Fleur d’épée (Le Gosier), l’Habitation La Ramée (Sainte-Rose), Beauport Guadeloupe (Port-Louis), le Musarth (Pointe-à-Pitre), l’Habitation Murat (Grand-Bourg)…

Jeudi 27 avril, le fort Fleur d’Epée accueillait Michel Mado, président de la Commission Culture et Patrimoine du Conseil départemental, accompagné d’Odile Broussillon, directeur adjointe de la Culture, et Catherine Blondeau, cheffe de projet à la Direction de la Culture.

Tous trois devaient présenter Fò an Fanmi 2023. D’abord Michel Mado, artiste dans l’âme, musicien, a dit que ce « mois de mai serait un mois dense, avec un programme fort, fait pour reviver la dynamique du Fò an Fanmi. Cette manifestation phare doit mettre en avant une politique mémorielle, une culture vivante, une logique de territoire. C’est pour cela que nous aurons, en plus des conférences, des autres manifestations, les Créations hybrides, du 9 au 18 mai, dans les forts plus Beauport, La Ramée, Marie-Galante. Avec une dizaine d’artistes par site, musiciens peintres, danseurs, etc. Nous avons voulu renforcer notre action à Marie-Galante en ayant à l’Habitation Murat une résidence d’artistes. »

Odile Broussillon, directrice générale adjointe Culture, expliquait ensuite le sens des journées mémorielles : il s’agit d’histoire et aussi de patrimoine et de culture sur le thème Chaînes d’hier, briser les chaînes d’aujourd’hui. « Il nous faut nous emparer de ce que l’esclavage a créé pour le dépasser, voire demain, l’avenir. »

Catherine Blondeau, cheffe de projet direction de la culture exposait certains moments fort du mois Fò an Fanmi, notamment cette flamme qui va suivre un parcours des collèges, avec une escale de 45 minutes pour que les collégiens s’expriment…

En fait, Fò an Fanmi ce sont trois semaines de rendez-vous avec une finale le 27 mai au fort Delgrès, à Basse-Terre.
Trois semaines, dont le festival Terre de blues à Marie-Galante qui vient renforcer la manifestation.

Gustav Michaux-Vignes, de la Médiathèque caraïbe, est responsable de l’équipe qui s’occupe du fonds Palé pou sonjé. :

De quoi s’agit-ils ? De témoignages de musiciens, de chez nous et d’ailleurs, recueillis par une petite équipe, dont Maryline Dahomay, aujourd’hui retraitée, qui ont géré ces interviews qui sont audibles sur le site de Lameca.

Le but d’intégrer Palé pou sonjé à Fò an Famni est de faire connaître ces interviews, collecte unique de témoignages de musiciens dont certains sont aujourd’hui disparu.

Gustav Michaux-Vignes :

Plusieurs témoignages d’artistes qui seront en résidence ont clos la discussion.
Klod Kiavué, percussionniste en résidence à Beauport, souhaite réaliser un œuvre militante pour l’écologie. Sanmyel a expliqué comment produire en 10 jours avec des personnes qu’on ne connaît pas est un challenge… Tessiva, auteur, compositeur, interprète en résidence à Marie-Galante avec Cédric Isham-Calvados et d’autres, veut travailler sur l’héritage marie-galantais. Amandine Uger, peintre, sera à la Ramée avec d’autres. Elle veut mettre en action l’histoire de la plantation la Ramée et s’intéresser à partir de là au futur, la société d’après. Cédric Isham-Calvados, photographe mais pas que cela, veut faire rebondir l’idée de fanmi. « Il faudra mettre les egos ensemble », dit-il comme par défi.
Enfin, Ficadière Evanor, grapheur, sera au fort Delgrès.

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