Le défilé du dimanche gras à Pointe-à-Pitre, débuté tôt dans l’après-midi était une vraie réussite. Pourtant, aux alentours de 21 h 30, l’intervention de la police nationale, pour interpeller un individu armé dans la foule, a failli tourner au drame.
La police nationale a mis en place, depuis le début des manifestations carnavalesque à Pointe-à-Pitre un service d’ordre en uniforme et en civil afin de sécuriser le parcours.
Dimanche dernier, ils avaient déjà procédé à une interpellation qui avait rameuté, autour de l’homme interpellé, les amis de celui-ci, prenant à partie le petit groupe de fonctionnaires de police contraints de se dégager en faisant usage de grenades lacrymogènes. Des renforts de police parvenaient à canaliser la foule et éviter le pire.
Ce dimanche, tandis que les groupes défilaient dans le calme et une belle ambiance festive, un individu porteur d’une arme était repéré dans la foule, peu avant l’entrée de la rue Frébault et les tribunes du jury et des invités VIP, encerclé et les fonctionnaires de police allaient l’interpeller quand il a rameuté ses amis.
Mouvement de colère, foule s’écartant en courant partout, policiers bousculés, frappés, pris sous une pluie de projectiles divers, grenades lacrymogène, fuite de la foule le long du boulevard Légitimus, l’individu à l’origine de l’incident, qui se débattait, solidement maintenu puis emporté.
D’après les informations de police, confirmées par les sapeurs-pompiers qui les ont pris en charge une fois arrivés au commlssariat, deux fonctionnaires ont été blessés dans la rixe : l’un, 48 ans, avec une plaie ouverte à l’arcade sourcilière, des douleurs costales côté droit et genou gauche, l’autre, 44 ans, avec une plaie à l’avant-bras droit. Ils ont été transportés au CHU.
Treize personnes en détresse respiratoires
et un traumatisme cranien
En outre, suite à ce mouvement de foule et des jets de lacrymogènes plusieurs personnes ont été prises de malaise avec détresse respiratoire.
Treize victimes ont été prises en charge par l’équipe du poste de commandement des sapeurs-pompiers dont une en état grave : une femme de 74 ans ayant un traumatisme crânien, qui, non médicalisée, a été transportée au CHU.
Les autres victimes ont été laissées sur place après régulation médicale par une équipe du SMUR.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos circulent, avec des voix qui clament : « Yo kyouyé kannaval-la ! » sans qu’on sache trop de qui l’on parle…
D’autres réactions, dont celle-ci, relayée par la Fédération Guadeloupéenne du carnaval, qui résume la situation : « Si vous savez que vous (venez) au carnaval avec toutes vos armes et votre haine, restez chez vous ! C’est pas obligatoire ! Laissez ceux qui sont venus s’amuser rentrer en vie chez eux. »
Plus loin, la fête se poursuivait, les groupes défilant sans désemparer, faisant mentir les rumeurs.
Non, on ne tuera pas le carnaval ! Le carnaval n’est pas fini !