Construite en 2013, la station d’épuration des eaux de Capesterre Belle-Eau avait une capacité de traitement de 16 000 m3, avec un débit de 43 litres par seconde.
Elle devait traiter 1,35 milliard de litres par an.
Un bassin à moustiques
à 100 mètres dune résidence
En 2021, c’est devenu un bassin à moustiques, et c’est de notoriété publique que cette station n’a jamais réellement fonctionné quoiqu’elle ait coûté, alors, plus de 13 millions d’euros.
D’ailleurs, en 2018, le préfet Philippe Gustin avait senti la moutarde (ou le piment) lui monter au nez. Le 4 juillet 2018, il mettait en demeure, par un arrêté comme il savait en composer, la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe que présidait Lucette Michaux-Chevry de réaliser les opérations permettant de mettre en état de service la station, ceci dans un délai de 15 jours à 3 mois.
Sourds aux injonctions
du préfet Gustin
Selon l’arrêté, la CASBT Grand Sud Caraïbe s’exposait à des sanctions administratives et pénales… Trois ans plus tard, rien n’a été fait, et pour cause : Lucette Michaux-Chevry a laissé sa place de président à Joël Beaugendre, maire de Capesterre Belle-Eau. Celui-ci n’a non plus rien fait.
Tout au long de ces années, c’est avec indifférence que les élus capesterriens ont vu filer directement à la mer les égouts de la commune.
Jean-Philippe Courtois, alors opposant à l’équipe municipale, avait dénoncé à plusieurs reprises ce scandale environnemental. Rires et railleries du côté de la mairie.
Nouvelle équipe nouvelles méthodes :
il faut leur laisser un peu de temps
En juin 2020, Joël Beaugendre — les moqueries n’ont qu’un temps — a perdu son mandat de maire, son siège de présidente de la CASBT Grand Sud Caraïbe et beaucoup de sa superbe. Et Jean-Philippe Courtois, nouveau maire, a ajouté à ses soucis (les caisses de la ville ont vides) celui de la station d’épuration.
Et aujourd’hui, les caisses vidées de la CASBT Grand Sud Caraïbes par ses deux prédécesseurs ne permettent pas à son président, Thierry Abelli, quelle que soit sa bonne volonté, de faire grand-chose.
Alors ? Les Capesterriens devraient attendre, sans doute que la Région ou l’Etat prennent les choses en mains… comme d’habitude, pour compenser l’irresponsabilité de certains élus.
Et Thierry Abelli et Jean-Philippe Courtois ne pourraient que pleurer devant la gestion crasse et la bêtise de leurs aînés. Mais, les pleurs ne sont pas leur méthode de travail…
Parce qu’ils sont élus et responsables, les deux hommes ont entamé avec l’Etat (le préfet Alexandre Rochatte) des pourparlers pour solutionner le plus rapidement possible ce problème qui est non seulement financier mais de salubrité publique.
A suivre.
André-Jean VIDAL