Guadeloupe. Express des îles. Sa vente suscite des réactions de regrets divers

La compagnie maritime emblématique L’Express des îles a été cédée à un groupe maritime allemand. Les réactions ne manquent pas.

La Région Guadeloupe regrette le manque de transparence

La collectivité régionale prend acte de l’annonce du rachat de la société L’Express des Iles et renforcera sa vigilance pour garantir que les engagements et obligations de la société l’Express des Iles, pour le désenclavement des Îles du sud soient tenus.
Outil indispensable au désenclavement et au développement de nos îles du Sud, le transport maritime est un secteur economique stratégique.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que la Région Guadeloupe a réuni, le 11 janvier dernier, l’ensemble des maires des îles du Sud, les présidents de la Riviera du Levant et du Grand Sud Caraïbe, ainsi que les armateurs, pour aborder avec eux les difficultés liées aux liaisons inter-îles ainsi que les problématiques propres à la double voire la triple insularité.
L’accompagnement régional se matérialise à la fois par une aide conséquente au désenclavement maritime, plus de 4,6 millions d’euros en 2023, ainsi que par un accompagnement, là encore significatif, des entreprises de transport maritime, notamment pour la modernisation des motorisations des navires.
La collectivité regrette le manque de transparence dans cette affaire et entend poursuivre ses actions pour garantir l’accès de nos îles du sud à une mobilité durable, socialement équitable et accessible.

Péyi Gwadloup regrette qu’il n’y ait pas eu d’investisseurs locaux pour reprendre l’affaire

Le groupe Péyi Gwadloup prend acte de l’annonce, ce mercredi, de la cession de l’entreprise de transport maritime « L’Express des Iles » à un groupe allemand : la compagnie de ferries FRS.
Pour les élus de la minorité du Conseil régional, cette issue peut être considérée comme une bonne nouvelle s’il se confirme que les emplois et l’activité de l’entreprise seront bien préservés et si le management opérationnel demeure assuré par l’équipe conduite par le Guadeloupéen Onick Deravel.
Pour autant, le groupe « Péyi Gwadloup » ne peut s’empêcher de regretter qu’il ne se soit pas trouvé d’investisseurs guadeloupéens ou antillais pour reprendre cette entreprise essentielle dans l’organisation de la mobilité maritime dans notre archipel.
Même en acceptant les règles d’une économie ouverte, il est en effet permis de s’interroger sur les raisons qui conduisent, une nouvelle fois, un actif stratégique à échapper, sans bruit, au contrôle de la sphère économique guadeloupéenne.
Comment consolider notre capitalisme ? Comment s’assurer de la maîtrise des secteurs qui relèvent des biens communs et du service public ?
Force est de constater que ces questions essentielles sont depuis trop longtemps absentes du débat public. Et, cela est d’autant plus inquiétant que la collectivité régionale, pourtant cheffe de file du développement économique, de « l’économie bleue » et, par ailleurs, en charge de la continuité territoriale inter-îles, n’a pas manifesté publiquement d’intérêt particulier pour l’avenir de l’entreprise « L’Express des Iles ».
Au moment où le Département et la Région entendent une nouvelle et énième fois relancer les travaux sur les questions institutionnelles et statutaires et sur la gouvernance du pays, le groupe « Péyi Gwadloup » ne peut que mettre en garde les deux exécutifs sur le risque qu’il y aurait à faire l’impasse sur la dimension économique majeure du débat sur la responsabilité et sur la domiciliation du pouvoir.
En ce sens, le passage « surprise » de « L’Express des Iles » sous pavillon allemand ne peut que légitimement marquer les esprits dans notre population et chez nos décideurs, et les conduire à s’interroger, comme nous le faisons, sur les angles morts de la politique économique conduite aujourd’hui en Guadeloupe.

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