Des mois d’attente, de discussions, de propositions…, qui, au final n’apportent aucune solution concrète aux gérants de discothèques, aux restaurateurs, organisateurs d’événementiels… A partir de ce samedi 26 février, ils ont décidé de rouvrir leurs établissements.
Le ras-le-bol est généralisé. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, il y a deux ans, la culture, l’événementiel et les discothèques, en bout de chaîne, sont les sacrifiés du système. Plutôt que des « aides » dont ils ne voient pas la couleur et qui, au final n’améliorent pas leur situation, ces chefs d’entreprise veulent travailler, tout simplement.
« Aucune réponse tangible »
Ce vendredi, la énième réunion avec les services de la préfecture, la direction des Finances publiques et la Région Guadeloupe a « tourné au vinaigre, selon le Syndipros. Aucune solution, ni réponse économique tangible ne nous a été apportée. »
D’espoirs entretenus en promesses qui n’ont engagé que ceux qui y ont cru, les chefs d’entreprise du secteur de l’événementiel et des boîtes de nuit sont aujourd’hui acculés. Les dettes s’accumulent, leur reprise d’activité est sans cesse ajournée, les banques sont aux abonnés absents, quand elles ne clôturent pas les comptes « par manque d’activité », des dossiers instruits sont classés sans suite, des suggestions poliment ignorées…
Un « léger » décalage avec la réalité
Aux contraintes administratives et difficultés financières, s’ajoute une légère dissonance entre la réalité du territoire et les propositions qui sont faites… pour entretenir la patience de chefs d’entreprise laissés-pour-compte. « Ils nous annoncent une amélioration de la situation sanitaire dans deux semaines, explique Christian-Georges Henry-Léo, président du Syndipros. Sauf que nous serons en plein Carême, et c’est généralement le moment où les discothèques ferment ! »
Certains pensent au pire…
A cours d’options, certains de ces chefs d’entreprise sont en burn-out, quand d’autres pensent à se suicider… Le Syndipros dit : « Stop ! » et passe à l’offensive en assurant prendre ses responsabilités. A ce stade, certains estiment ne plus rien avoir à perdre.
« Progressivement, tout le monde va rouvrir. Le protocole appliqué sera celui de 2020, avant l’arrivée du vaccin : cahier de rappel, jauge limitée, barnum pour les tests… », annonce le Syndipros.
Cécilia Larney
Subtilités administratives ?
Dans le florilège des réponses qui ont été adressées aux gérants de discothèques, de restaurants et organisateurs d’événementiels…, certaines valent vraiment le détour. Particulièrement, à propos du « couvre-feu social » qui n’ouvrirait pas droit aux aides, contrairement au « couvre-feu sanitaire ». Pourtant, dans un cas comme dans l’autre, la conséquence est la même : l’arrêt de l’activité pendant la durée dudit « couvre-feu »…
« Nous avons saisi nos avocats sur ce point, mais aussi le Conseil d’Etat pour la différence de traitement entre la France hexagonale et ici, indique Christian-Georges Henry-Léo, du Syndipros. En France, le passe sanitaire a été mis en place à partir d’un taux de vaccination de 70 %. Or, en Guadeloupe, nous étions à peine à 33 % de vaccinés quand le passe sanitaire a été instauré. »