Pour certains, en ce week-end de Pâques, la fête risque d’être un cauchemar. C’est qu’ils ont subi deux semaines sans eau.
Que se passe-t-il ? Les Guadeloupéens, depuis le début de la grève au SMGEAG, le 14 novembre — le syndicat unique qui gère la production et la distribution (ainsi que la facturation) de l’eau dans l’archipel — il n’y a pas d’eau dans certains secteurs : d’abord 200 000 puis, après la suspension de la grève et la reprise du travail, 130 000 puis encore 80 000… clients (et leurs familles) ont été privés d’eau.
Les grévistes, pour faire pression sur un SMGEAG autiste ? Non, des personnes inconnues, celles que le préfet Xavier Lefort a appelés « des personnes malveillantes », ont saboté le réseau : canalisations mais aussi postes où sont protégés les feeders et les vannes.
De plus, la remise en pression dans certaines zones « par des gens qu’on a fait venir et qui ne connaissent pas nos réseaux », ont dit les syndicalistes, a fait éclater les canalisations pourries…
Suspension de la grève par les agents plus ou moins sous la pression de la rue, les gens étnt furieux d’être privés d’eau.
Depuis le début de la semaine, les techniciens (du SMGEAG et d’ailleurs, venus en renfort parce que les réparations étaient très lentes) s’activent quand ils ne se reprochent pas les uns les autres soit leur incompétence soit « d’être venus de là-bas se mêler d’apprendre des choses aux Guadeloupéens. »
« Qu’on se rassure, ces techniciens qui ont le soin du service public et de la fraternité au travail ont eu leur salaire et sans doute de l’eau chez eux. Contrairement aux milliers de salariés des hôtels et restaurants et autres entreprises qui ont dû fermer depuis quinze jours faute d’eau au robinet pour fonctionner correctement. Pour ces salariés là, c’est le chômage technique… et même pas d’eau pour se laver », lance un observateur.
Mais, à chacun ses priorités… Depuis l’intervention des techniciens, très lentement l’eau revient. Très lentement et pas encore potable.
Morceaux choisis ce matin d’usager mécontents du service public de l’eau façon SMGEAG
« On est désespérés à la Marina et quartier de l’Université, Fouillole, on a pas vu une goutte d’eau depuis mardi 19 au matin. On en a vraiment ras le bol. »
« Ça fait la troisième fois que je vais remplir des bidons tout ça … plus l’eau minérale à acheter. On a autre chose à faire et aucun élu ne dit rien. Ou est l’armée, on nous a abandonnés complètement… avant quand il y avait un gros provlème comme ça on déployait des moyens de l’Etat. Là maintenant c’est fini ! »
« Nou pa fwansè enko ! Je suis enragé, j’étais tellement rassuré que l’eau arrive ce matin. »
« Vous avez déjà fait la vaisselle du restaurant avec des bouteilles d’eau ? J’ai fermé et mis mes six salariés au chômage technique… »
« Si nous avons de l’eau à l’hôtel ? Oui, c’est de la Capès, nos citernes sont vides et personne ne nous ravitaille. »
« Je ne vais pas aller faire la queue pour de l’eau ! Ça fait trois fois que je vais à Baie-Mahault chez mon frère remplir 5O litres dans les bidons. C’est ce qu’il nous faut pour 3 jours, au moins pour les toilettes et la douche. Pour le reste j’achète de l’eau minérale.
Après il faut monter l’eau à l’étage etc. C’est bon on n’est au Moyen-Âge, ça me soule ! »
« Pour information, sans honte ni langue de bois, je viens d’arriver chez le coiffeur, celui qui se trouve à l’intérieur de l’hôtel Fleur d’Epée à Bas du Fort Le Gosier. PAS D’EAU DEPUIS 15 JOURS NON PLUS. IL PARAÎT QUE LES TOURISTES ACTIONNENT TOUS LEURS RESEAUX PARTOUT POUR DIRE DE FUIR LA DESTINATION GUADELOUPE. L’hôtel fait venir une citerne d’eau le soir à un prix XXXXXXXL. Voyez comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, la loi de l’offre et la demande… »
« J’en peux plus de faire la queue deux ou trois heures pour avoir de l’eau au Gosier. On nous donne deux packs par famille. Quatre packs pour les amis de ceux qui distribuent. »
« Il paraît que les canalisations réparées cèdent de partout… »
« Tous les jours, dans les communiqués, on nous dit c’est demain… »
« Ils se foutent de nous en plus ce sont des menteurs ! »
Et les langues de délient
Mais, l’eau va revenir dans les robinets. Certes, il ne faut pas la boire tant que l’ARS n’aura pas fait les prélèvements et contrôles sanitaires.
A ce propos, les langues se délient.
Jacques Davila, râleur devant l’Eternel mais observateur avisé, a écrit au SMGEAG :
« Monsieur le Directeur Général Délégué
Qui a déterminé la quantité de chlore, amont et aval, après la purge ? Votre service d’autocontrôle, dont l’opacité est chronique, y a t-il participé ? A-t-il les qualifications requises pour les analyses ? Quid pour les pesticides éventuels ?
Pourquoi n’expliquez vous pas que l’eau potable ne le sera que quand vous recevrez du laboratoire agréé pour ce faire et par le relais de l’ARS-SANTE, l’autorisation de la distribuer ? Pour l’instant vous faites une remise en eau, non conforme, aux contrats de fourniture des règlements de service, étant donné que les analyses seront effectuées dans l’Hexagone par un laboratoire agréé, ce qui prend au moins 3 jours, sous réserve de la conformité du prélèvement à effectuer dans un lieu inhabituel.
En outre, vous n’avez répondu à aucune des questions posées par les usagers, à l’image des manquements chroniques du service usager. Dont la potence, pour laquelle nous souhaiterions avoir des précisions, car nous avons lu qu’en fait, il y a eu aussi 2 plots bétons. Merci donc de nous fournir les plans, notes de calcul, croquis du coffrage, du ferraillage, l’estimation du taux de travail du sol, la qualité du béton utilisé, car ce serait vraiment un BTHP hydrofuge mis en œuvre, etc. (Pour information, Jacques Davila est un homme de l’art)
Et bien sûr, comme à votre habitude, vous croyez que pour la semaine de Pâques, qui est quasi présente, vos 100 palettes suffiront à calmer, comme mesures compensatoires, et satisfaire les besoins supplémentaires ajouter, sans omettre le ressenti cumulé par suite de tous les manquements accumulés et non sanctionnés par ceux qui sont en charge de la sécurité civile, du contrôle de légalité, de la police de l’eau, de la répression des fraudes, de la protection de l’environnement pollué par les rejets non conformes des stations d’épurations incapables de traiter des eaux usées chlordéconnés entre autres pesticides, ainsi que les tours d’eaux, les non potabilités, etc.
Ceci s’ajoutant aux manquements de corrections minimales envers les usagers, surtout les plus défavorisés de notre communauté, présente sur le territoire dénommé « l’île aux belles eaux. »
Ma Karukéra est belle, nous ne vous laisserons pas en faire une poubelle dégoulinante de sanies pestilentielles, aux effets sanitaires impensable quand vous validez avec vos affidés et autres complices le remplacement de filtrations membranaires par des filtres à sable. Ceci ne restera pas impuni.. Nul n’étant au-dessus du droit commun. »