Il y a vingt ans, en 2002, Ary Chalus, alors maire de Baie-Mahault, avec son directeur de cabinet et conseiller, Teddy Bernadotte, s’occupaient des jeunes des quartiers. Ces jeunes, nombreux dans cette commune en pleine expansion, ne manifestaient pour la plupart pas grand intérêt pour les études.
Que faisaient-ils ? Ils perdaient leur temps dans les rues, soumis à toutes les tentations faute d’emploi.
Pour dénicher un emploi, il fallait un permis de conduire souvent demandé sur les annonces. La mairie de Baie-Mahault lançait une vaste campagne pour que les jeunes volontaires aient une aide au permis. Une fois doté de ce précieux sésame, les jeunes gens n’étaient pas laissés à la dérive mais se voyaient proposer des stages, voire des emplois temporaires puis définitifs dans les services communaux mais aussi chef des chefs d’entreprises de la zone industrialo-commerciale de la Pointe Jarry.
Sortir les Guadeloupéens de l’exclusion
Parmi les projets lancés en 2002, il y avait PAIE 2002. PAIE ? Une association de la loi de 1901, créée pour répondre à la problématique d’insertion des publics en situation d’exclusion. Association qui était rapidement agréée entreprise d’insertion et atelier chantier d’insertion par la DEETS (ex-DIECCTE) dans la cadre des structures d’insertion par l’activité économique.
Pôle Emploi, Cap Emploi, la Mission locale, la Sécurité sociale, les collectivités : la ville de Baie-Mahault, Cap Excellence, la Région et le Département, et l’Etat ont soutenu l’initiative au fil des années.
Vingt ans plus tard, Ary Chalus, le président de l’association, Eric Pigeonneau, le conseil d’administration, les chef d’équipe et chefs de groupes, le personnel de la structure, mais aussi des femmes et des hommes de 25 à 50 ans, en recherche d’emploi et pris en charge par PAIE 2002, se sont retrouvés au morne Bernard dans les locaux de l’entreprise d’insertion pour faire un point.
A noter que Teddy Bernadotte, qui a fait l’étude pour créer l’association puis l’entreprise d’insertion, est le parrain de la structure.
Une réussite indéniable
Vingt ans, pour une structure de ce type, c’est un bel âge, celui de la maturité. C’est d’une réussite qu’ont parlé les intervenants, avec près de cinq cents personnes formées, en interne ou en externe, beaucoup d’entre elles devenues à leur tour chefs d’entreprises après avoir appris à se prendre en main, avoir reçu la formation voulue (au moment de l’entrée, il y a un entretien pour faire coïncider les souhaits des postulants avec les possibilités de formation).
La qualité de cette entreprise tient sans doute à la pérennité de la direction. Le jeune Baie-Mahaultien Christophe Kaakil-Talaba, embauché comme directeur (et premier salarié) a impulsé, pendant vingt ans, un dynamisme évident, celui de vouloir faire, en s’entourant de personnes qualifiées.
« Avant, j’allais réclamer des fonds à la mairie pour faire tourner la structure, aujourd’hui, je trouve des fonds dans le privé et nous tournons aussi avec nos fonds propres », déclarait-il avec fierté.
Avec une réelle émotion dans la voix, Ary Chalus a rappelé le travail accompli depuis vingt ans, partant de l’idée jusqu’à sa concrétisation, avec les satisfactions, au fil des années, de voir que la structure perdure, se développe, faisant sortir du chômage des centaines de jeunes gens méritants.
Au nombre des réalisations dont PAIE 2002 est légitimement fière : l’aménagement du littoral de la ville de Baie-Mahault, qui a permis de réhabiliter la friche industrielle (ancienne usine d’électricité), mais aussi de prolonger l’aménagement, faisant de l’ensemble un lieu de visite incontournable.
Mais aussi l’atelier chantier d’insertion production horticole, qui consiste à former aux métiers de la production en pépinières, de la connaissance des végétaux et de l’aménagement paysager. Ces actions ont permis l’embauche de 131 personnes en contrat d’insertion, avec deux actions de formation diplômantes de niveau V : ouvrier du paysage et ouvrier de production horticole.
