Guadeloupe. Déposer les armes devient vital

An nou pran douvan avan douvan pran nou. L’opération Déposons les armes s’ouvre en Guadeloupe. Renouvelée chaque année, elle permet, techniquement, de récupérer des armes, armes déposées spontanément par des citoyens sans que leur soit demandé d’où elles viennent.

Une campagne originale qui laisse la place à l’imaginaire.

Déposons les armes, c’est l’occasion, si on possède des armes à la maison, armes de poing (pistolet ou révolver) ou d’épaule (fusils et carabines) soit léguées par héritage, sont données, soit trouvées, soient devenues inutiles si on ne pratique plus la chasse ou le tir sportif, de les déposer dans les gendarmeries, postes de police nationale et municipale, et de se soulager d’une garde bien pesante. En effet, posséder des armes à la maison, c’est prendre le risque de se les faire voler et que quelqu’un commette des faits répréhensibles, voir des crimes avec ces armes.

C’est tout ceci qu’ont rappelé le préfet Alexandre Rochatte, la procureure générale Danielle Drouy-Ayral, la rectrice Christine Gangloff-Ziegler, le colonel Vincent Lamballe, commandant de la Gendarmerie en Guadeloupe et Îles du Nord, le commissaire divisionnaire Jean-Pierre Frédéric, directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP).

Ils ont ouvert la campagne et signé avec les représentants des médias locaux une convention comme chaque année.

Sur les contrôles routiers

De plus en plus violente, la société guadeloupéenne est armée. De ce qu’il ressort de ce qu’ont dit les spécialistes que sont le colonel Vincent Lamballe, de la Gendarmerie, ou le divisionnaire Jean-Pierre Frédéric, de la Police nationale, il ressort que les armes sont saisies essentiellement au cours de contrôles routiers, dans des voitures, sur les personnes qui sont juchées toute la journée sur des scooters.

« Nous avons saisi, depuis le début de l’année, disait M. Frédéric, 90 armes lors de contrôles routiers, contre 40 l’an dernier. En une seule semaine, nous avons saisi 10 armes, toujours sur des contrôles routiers. Il semble désormais qu’il soit facile de se procurer des armes en Guadeloupe », déplorait-il.

Le DDSP établit, fort de son expertise, un lien direct entre trafic de drogue et trafic d’armes puisque la police retrouve très souvent (de plus en plus souvent) des armes lors de perquisitions dans le cadre d’affaire de drogue.

Le colonel Lamballe confirme les prises lors de contrôles routiers et de perquisitions sur des affaires de drogue.

« On a une évolution dans le type d’arme utilisé dans des affaires judiciaires récentes. On a un raccourcissement de l’arme. Avant, on utilisait un fusil de chasse bricolé, maintenant, c’est une arme de poing. et aussi une banalisation dans la détention, l’exhibition, l’utilisation de ces armes. »

Le gendarme a relevé 762 faits de violence avec arme en zone gendarmerie soit 3 faits par jour. Localement on déplore un taux de vol avec arme cinq fois supérieur au taux national. 80% des vols sont commis avec arme.

« Aucune mère ne veut voir
son enfant ensanglanté
sur un trottoir »

La procureur générale Danielle Drouy-Ayral

Tant la procureure générale Danielle Drouy-Ayral que la rectrice Christine Gangloff-Ziegler ont mis l’accent sur l’importance de l’éducation des jeunes enfants et des jeunes gens.

La procureur générale Danielle Drouy-Ayral :

La rectrice Christine Gangloff-Ziegler : « C’est au niveau de l’enseignant, des parents qu’il faut faire passer le message de l’apaisement, de faire comprendre qu’il n’est pas sain d’avoir une arme, de jouer avec… »

La rectrice Christine Gangloff-Ziegler :

Les Guadeloupéens ont jusqu’au 31 décembre pour déposer leurs armes détenues illégalement.

André-Jean VIDAL

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